Centre Palestinien
d'Information
Rapport
Pourquoi l'invasion de Gaza ?
Raisons électorales israéliennes ou faiblesse ?
Photo CPI
30 novembre
2008
Gaza – CPI
Improbable reste la chance qu’une opération
militaire israélienne de très grande envergure soit menée contre
la bande de Gaza, croient des observateurs.
Plusieurs raisons poussent à croire à cette
idée. Tout d’abord, il y a les élections législatives
israéliennes. Puis les Israéliens ont de mauvais souvenirs avec
la résistance palestinienne dont les capacités n’arrêtent pas de
se renforcer. Et en troisième lieu vient la peur des
conséquences d’une invasion de grande envergure menée contre la
bande de Gaza.
L’hésitation de Barak
Quelques signes venant de la tête de la
machine militaire israélienne indiquent qu’il y a une
possibilité que l’accalmie avec les factions palestiniennes
continue ; Barak, ministre israélien de la guerre, dit que la
décision d’une attaque pourra être dangereuse pour la sécurité
d’"Israël".
Et un peu plus tard, le 17 novembre, dans la
colonie d’Asdrot et accompagné par le ministre des affaires
étrangères britannique, il revient sur l’affaire en voulant
rectifier ses propos. L’armée de l’occupation israélienne est
prête, mais elle ne mènera une opération militaire qu’en temps
voulu, lorsque les conditions seront réunies.
Avertissements
Le journal hébreu Haaretz rapporte que des
officiers israéliens ont critiqué plusieurs ministres. Ils ont
également critiqué Mofaz qui a appelé à liquider des leaders du
mouvement du Hamas.
Haaretz ajoute que le ministre de la guerre
et le chef d’état-major Achkanazi posent des réserves à une
opération de grande envergure contre la bande de Gaza. Ils se
montrent inquiets du fait qu’un certain nombre de politiciens
israéliens essaient d’attirer l’armée vers des discussions
politiques. Ils lancent des avertissements contre des
déclarations qui ne font que provoquer le mouvement du Hamas.
Choix stratégiques
Le journal hébreu Maariv, pour sa part,
appelle Ehud Olmert, premier ministre israélien, à arrêter ses
verbiages et à arrêter d’exposer son choix stratégique au
peuple.
Olmert a deux choix. Soit il prend la
décision de liquider le mouvement du Hamas. Soit il reconnaît
son existence pour ensuite fermer définitivement les frontières
avec lui, mais en lui laissant la liberté de passage maritime et
terrestre avec l’Egypte, dit le journal.
En ce qui concerne l’escalade militaire
israélienne contre la bande de Gaza, Dr. Mahmoud Abbas voit
qu’elle est venue pour couvrir des problèmes internes
israéliens. Les leaders israéliens veulent bâtir un avenir sur
le dos du peuple palestinien.
Pour sa part, Dr. Salah Al-Bardawil,
porte-parole du groupe parlementaire du Hamas, voit que cette
escalade n’est que une jauge destinée à savoir à quel point la
résistance palestinienne est prête, militairement parlant.
Al-Qassam, la résistance
De leur côté, les brigades d’Al-Qassam,
branche militaire du mouvement du Hamas, insistent à dire que
cette escalade militaire n’est qu’une tentative israélienne pour
calmer la grogne de la rue.
Toute tentative d’invasion se butera au mur
de la résistance palestinienne. Elle coûtera cher aux
agresseurs. Abou Obayda, porte-parole des brigades d’Al-Qassam,
dit que ses brigades ont envoyé aux Israéliens des messages les
informant que les brigades ne seront pas désolées, si les
Israéliens minent l’accalmie. Nous sommes prêts et aurons des
répliques qui seront très dures à avaler pour vous.
Al-Bardawil, dans des déclarations données le
16 novembre 2008, dit que si les Israéliens décidaient de briser
l’accalmie, nous serrions prêts à toute éventualité. Le
gouvernement israélien se rendra compte que son armée n’aura le
choix que de céder aux conditions de la résistance palestinienne
et aux droits du peuple palestinien.
Les déclarations israéliennes parlant d’une
volonté de liquider le mouvement du Hamas ne reflètent que le
désordre régnant sur la scène politique et militaire
israélienne, croient des observateurs.
En "Israël", c’est le courant appelant à
préserver l’accalmie qui prendra le dessus, disent des
observateurs. En fait, la guerre du Liban de 2006 fait encore de
l’ombre aux Israéliens. Ils ne veulent pas un autre échec, cette
fois dans la bande de Gaza.
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