Rapport CPI
La crise du carburant aggrave la
crise de l’eau potable dans la bande de
Gaza
CPI
Photo: CPI
Jeudi 29 mars 2012
Gaza – CPI
En dépit du manque de
carburant, les véhicules n’ont pas
arrêté d’apporter de l’eau potable aux
habitants de la rue d’Al-Magribi du
quartier d’As-Sabra, au sud-ouest de la
ville de Gaza. En fait, cette rue n’a
reçu que trop d’eau depuis trois
semaines.
Le problème de l’eau
n’est pas nouveau dans cette zone. Elle
obtient l’eau d’un puits qui se trouve à
une vingtaine de kilomètres au loin.
Depuis le début du mois de mars, l’eau
n’a pu y arriver à cause de la crise de
carburant et d’électricité. Durant ces
semaines, la mairie de Gaza n’a pu
pomper que quelques heures, pour
répondre aux besoins de la population.
Un cycle infernal
Les Palestinien
Gassan Mustapha confie à l’agence Quds
Press qu’ils contactent le fonctionnaire
du puits, quand leur tour arrive ; mais
il s’excuse qu’il ne peut pomper l’eau,
faute d’électricité ou de carburant
nécessaire pour faire fonctionner le
puits. Pourquoi ne fournit-on pas de
carburant à un puits si important dont
dépendent des milliers de gens, se
demande Mustapha.
Puis parfois, quand
l’électricité arrive, le fonctionnaire
prétexte qu’il est en train de fournir
de l’eau à un autre quartier, parce que
ce n’est pas notre tour ! Et quand notre
tour arrive, c’est l’électricité qui
n’arrive pas, et ainsi de suite ; le
quartier vit dans un cycle infernal.
Des maisons sans
eau
Pour sa part, Saïd
Hamed dit que les habitants avaient
tenté de trouver une solution ; un
bienfaiteur a consacré soixante-dix
mille dollars pour un nouveau puits,
mais il n’a pas pu fonctionner, faute
d’électricité. Les habitants, ne
trouvant pas l’eau à boire, ont recours
à de l’eau de pluie.
Mme Iman Sobhi
souligne que le problème ne concerne pas
seulement l’eau potable, mais qu’il
touche aussi l’eau pour toute autre
utilisation : vaisselles et douche par
exemple. C’est une situation difficile,
jamais vue.
Les stations privées
de dessalement travaillent jour et nuit
pour pouvoir fournir de l’eau aux
maisons de ce quartier. Mahran, qui
travaille dans une de ces stations, a
une grande appréhension de voir la crise
toucher d’autres quartiers à cause de la
crise d’électricité que ne cesse de
s’aggraver.
Le problème des
zones élevées
De son côté,
l’ingénieur Ramsi Ahel, directeur du
bureau de l’eau de la mairie de Gaza,
confirme qu’ils trouvent de grandes
difficultés à fournir de l’eau à la rue
Al-Magribi et au quartier d’As-Sabra,
étant des zones très élevées. La crise
de l’électricité et de la rareté de la
pluie en sont les causes principales.
Il confie à l’agence
Quds Press qu’ils se trouvent obligés de
laisser les générateurs travailler à
plein régime pendant quinze heures à la
suite alors qu’ils ne sont fabriqués que
pour sept heures.
Le problème, c’est
que pendant le pompage, l’électricité
s’arrête souvent, causant beaucoup de
problèmes techniques ; il faut reprendre
le pompage dès le début.
« Donnez-moi huit
heures d’électricité de façon bien
réglée, je vous donnerai de l’eau de la
même façon. Mais cela est une affaire
très difficile. Malgré tout, nous
essayons de fournir de l’eau à chaque
maison de la bande de Gaza », dit
l’ingénieur.
Une catastrophe
sanitaire
A l’approche de la
saison estivale et de la montée de la
température, la bande de Gaza pourrait
entrer dans une catastrophe sanitaire,
environnementale et humanitaire, surtout
avec le carburant de plus en plus rare,
avertit l’ingénieur.
Et pour ce qui est du
puits de la rue Al-Magribi, il dit qu’il
a besoin d’un transformateur électrique
spécial à un prix de trente mille
dollars.
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