Centre
Palestinien
d'Information
Rapport
Dans l’ancien bourg d’Al-Khalil, même les cadavres sont
poursuivis par les occupants israéliens
Photo: CPI
Jeudi 28 mai 2011
Al-Khalil – CPI
Il n’est un secret pour personne que les
Palestiniens sont encerclés dans l’ancien bourg de la ville
d’Al-Khalil. Les vivants sont punis pour être des Palestiniens
et pour être là. Mais ils ne sont pas les seuls ; les morts
n’échappent pas non plus à cette punition. Les cimetières de la
ville se trouvent dans la zone C. Cette zone est sous l’autorité
sioniste. Donc, s’y rendre est un supplice pour les Palestiniens
de la ville.
Le cimetière d’Ar-Ras, vers la colonie de
Karyat Arbaa, constitue un témoin vivant de cette tragédie. Il
se trouve sous la portée des balles de l’occupation israélienne
et de ses colons. En plus, les garde-frontières ont installé un
barrage au niveau du cimetière. Il n’est donc pas étonnant de
voir tout cortège funèbre attendre des heures avant qu’il ne
soit permis de passer. L’armée israélienne inspecte le cadavre.
Les soldats pourront confisquer le cadavre pour des heures et
des heures, si la population refuse cette inspection indécente.
Et la libération du corps ne signifie pas la fin du parcours.
Dès que le cortège dépasse le barrage, les Sionistes extrémistes
prennent le relais. Ils jettent leurs pierres de haine, et même
parfois ils tirent sur le cortège.
Une vie impossible
« Ô Dieu, ô Seigneur, venge-nous », « c’est
une vie insupportable ». C’est avec mots que Hadj Saadou At-Tawi,
qui habite dans ladite zone, montre son exaspération. Les
habitants de la zone souffrent de la brutalité et du racisme des
colons sionistes. Ces derniers arrêtent les habitants, en
particulier les femmes et les enfants, les agressent, les
frappent, les humilient.
« Imaginez comment l’enterrement d’une femme
a pris trois heures », dit-il. « Par Dieu, c’est pour nos terres
et nos maisons qu’ils veulent voler que restons ici. Sinon, nous
ne resterons une seconde dans ce malheur. Toutefois, nous sommes
prêts à mourir mille fois par jour, ici, pour ne pas permettre à
ceux-là de prendre un centimètre de notre terre ; qu’ils aillent
au diable. »
Le cimetière As-Sahla
Le cas du cimetière As-Sahla, à côté du
quartier juif, dans l’ancien bourg de la ville d’Al-Khalil,
n’est pas meilleur. Ses entrées sont fermées par des blocs de
ciment. Il y a aussi des tours militaires qui menacent les
cortèges. Les fonctionnaires du ministère des legs souffrent eux
aussi des occupants israéliens. Ils les empêchent d’entretenir
le cimetière et interdisent les produits de construction.
Dans ce cimetière, une scène très triste
s’est déroulée. En fait, des colons ont agressé un cortège
funèbre, et les jeunes se sont défendus en jetant des pierres
sur les agresseurs. Mais l’armée israélienne a commencé à tirer
sur les Palestiniens qui se sont trouvés obligés de fuir de
préserver leur vie. Le cadavre est resté au sol, tout seul.
Un cauchemar quotidien
Hadj Abou Ar-Razzaq Abou Asnina a 73 ans. Il
confirme que les habitants palestiniens de l’ancien bourg vivent
un cauchemar quotidien : « Imagine que le père, l’oncle, le fils
laissent le leur par terre et fuir… C’est plus tard que quelques
gens ont pu se rendre au cimetière pour l’enterrer ».
Le cimetière d’Al-Kerentina, à côté de ce
point colonial appelé Beit Romano, surplombant l’école Osma Ben
Al-Monqith, au cœur de la ville, ne vit dans des conditions
meilleures.
Abou Mostapha Al-Zaatari, 81 ans, est un
sage de l’ancien bourg de la ville d’Al-Khalil. Il se demande :
« Comment ces politiciens arabes et palestiniens mènent-ils des
négociations avec ces racistes sionistes qui ne nous supportent
pas même morts ; n’est-ce pas honteux ? »
C’est l’histoire des Palestiniens, morts ou
vivants, sous l’occupation israélienne, dans l’ancien bourg de
la ville d’Al-Khalil.
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