Centre Palestinien
d'Information
Les élèves de Gaza peuvent
regarder les fournitures scolaires, mais pas les acheter !
Photo CPI
27 août 2007
Gaza
– CPI
A Gaza, l'année
scolaire arrive, avec toutes les dépenses essentielles qu'elle
engendre. Mais comment faire avec ce siège qui tue ses habitants
à petit feu ?
Pour ainsi dire,
beaucoup d’habitants de la bande de Gaza n'arrivent même pas à
se procurer de la nourriture, comment peuvent-ils alors acheter
les fournitures scolaires pour leurs enfants ?
C'est une grande
souffrance pour ces parents et pour leurs enfants ;
quelques-uns d'entre eux en ont parlé à l'envoyé de notre
Centre Palestinien d’Information (CPI).
"J'aimerai bien
acheter un nouveau cartable. Mais c'est trop cher ; papa ne
pourra pas l'acheter pour moi", exprime la fillette Leila
Chawqi, avec une photo de son cartable tant désiré dans ses
yeux.
Et la fillette Nour
Hussam, qui ne peut cacher une profonde tristesse, dit :"Avant
chaque année scolaire, papa m'amenait au marché pour m'acheter
un cartable, des cahiers, de nouveaux vêtements. Aujourd'hui, après
son départ en martyre, je ne peux plus aller acheter les
fournitures scolaires. Les jours passent et l'école va très
bientôt ouvrir ses portes !"
Sourire
en larmes
Devant un autre
cartable, l'enfant 'Abire s'arrête avec un grand sourire. Elle se
voit sur le chemin de l'école avec lui, bien posé sur les épaules.
Mais le sourire disparaîtra bientôt pour laisser la place aux
cris. La petite a fondu en larmes lorsque sa maman lui dit qu'elle
ne peut le lui acheter : "Ton ancien cartable fait
encore l'affaire".
Le cartable des petits
écoliers devient un rêve pour elle et pour ses semblables dont
les familles mangent des briques en vivant en dessous du seuil de
pauvreté.
Quant à la lycéenne
Hiba Ahmed, elle se trouve de plus en plus triste. L'école arrive
sans cahiers scolaires, sans vêtements scolaires, sans
fournitures scolaires, sans rien : "Ma mère ne peut
rien m'acheter" !
Et sur le visage de la
dame Amal Bahjat, la fatigue est facilement perceptible. Elle doit
se procurer les minimums nécessaires de fournitures scolaires
avec ce peu argent emprunté. Elle cherchera les produits les
moins chers, sans regarder la qualité, manque de moyen oblige.
Rachida Sokar et Khaled Abou Al-Aynaïne expriment le même souci.
Le
marché
Dans la rue Omar
Al-Mokhtar, au cœur de Gaza, le vendeur de cartables scolaires
Mohammed Hamad confirme cette situation difficile dans laquelle
vit le peuple palestinien. Par rapport aux années précédentes,
la vente de cartables est en chute libre, dit-il. La fermeture du
point de passage commercial a considérablement empiré la
situation.
Abou Chaban, vendeur de
fournitures scolaires, remarque lui aussi la baisse considérable
de ventes à cause de la situation économique très difficile de
la bande de Gaza. Mohammed Masoud appuie l'avis de son collègue.
Un
peuple systématiquement visé
De son côté, l'expert
économique Omar Chaaban voit que le peuple palestinien est systématiquement
visé par l'occupation israélienne : "Non seulement
notre présent est visé, mais également notre avenir".
"La crise économique est en continuelle aggravation",
avertit-il.
"La fermeture du
point de passage économique a causé un manque permanent de tous
les produits essentiels. Par conséquent, les prix flambent sans
arrêt", juge-t-il. Cette année, l'arrivée de l'année
scolaire devient un fardeau pour les familles palestiniennes, bien
qu'elles fassent de l'éducation de leurs enfants, souvent
nombreux, la priorité des priorités.
Malgré tout, la
fillette 'Abire souhaite toujours avoir son cartable tant rêvé
et elle essaie de convaincre sa mère pour le lui procurer. Sa mère,
pour sa part, essaie de la convaincre de leur état démuni.
Toutefois, l'année scolaire est presque déjà là !
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