Centre
Palestinien
d'Information
Rapport
La neuvième commémoration du départ du chef moudjahid Youssef
Al-Sarkaji
Photo: CPI
Mardi 25 janvier 2011
Naplouse – CPI
« A moi et mes frères, il nous a jeté des
regards bizarres ; on aurait dit qu’il nous faisait ses adieux ;
il a mis une main sur mon épaule et a tapoté mes mains. A ce
moment, j’ai senti que mon père nous regardait pour la dernière
fois de sa vie. »
Ainsi parle Chahad Al-Sarkaji, 21 ans, la
fille du cheikh martyr Youssef Al-Sarkaji, de sa dernière
rencontre avec son père, trois jours seulement avant sa tombée
en martyre.
Ce jour-là, la famille s’est réunie pour
fêter l’anniversaire de sa petite sœur Safaa qui avait à
l’époque huit ans. Aujourd’hui, elle est étudiante à
l’université Al-Nadjah.
Le cheikh martyr Youssef Al-Sarkaji "Abou
Tareq" nous a quitté le 22 janvier 2002. C’est des forces
spéciales israéliennes qui l’ont assassiné, dans la ville de
Naplouse, lui et trois autres moudjahidin : Karim Méfaridja,
Nassim Abou Al-Rous et Jasser Sémaro.
Un père tendre
Pour sa part, Om Tareq, la femme du martyr
Youssef Al-Sarkaji, voit en lui le mari exemplaire par
excellence, bien qu’il n’ait pu mener une vie normale.
Le cheikh martyr Youssef Al-Sarkaji
s’intéressait de près à sa famille, à ses parents. Plus d’un
s’étonnaient de le voir aider sa femme dans les tâches
domestiques, même les jours où il était recherché par les forces
israéliennes d'occupation.
Om Tareq se rappelle de ce jour de
déménagement vers une nouvelle maison ; il l’a surprise en
venant l’aider à la ranger.
C’était un père formidable ; réellement, et
non juste parce que c’est un martyr, disent ses filles Safaa, 18
ans, et Chahad, 21 ans. Elles se souviennent de ces moments
inoubliables où leur père venait jouer avec elles, prenant un
grand risque.
Il aimait entendre la petite Safaa répéter
des chants enfantins ; il chantait avec elle. Il l’enregistrait
sur de petites bandes ; il voulait lui dire qu’il resterait
toujours à ses côtés.
Chahad, de son côté, recevait
systématiquement des messages de son père, durant sa
fugitivité : « Je ne comprenais pas ce qu’il voulait me dire ;
mais aujourd’hui, j’en comprends beaucoup. Chaque fois que je
les relis, je découvre de nouvelles leçons et de nouvelles
instructions ».
La famille du martyr
Om Tareq confirme que son mari la préparait
pour cette période, celle suivant son départ : « J’avais une
grande peur pour ma fille Safaa. Elle est très attachée à son
père. Son portrait dans le salon, elle lui parlait, elle le
peignait, elle le faisait manger, en lui disant : "Mange !" ;
cela m’inquiétait, je craignais que le choc soit terrible et la
conséquence longue. Dieu merci, nous avons pu dépasser cette
période. La lecture du livre parlant de notre martyr, écrit par
le martyr Chef Jamal Salim, nous a beaucoup aidés ».
Om Tareq remercie la Providence qui la
soutienne dans l’éducation de ses enfants. Tous sont
universitaires.
Le départ du martyr laisse un vide dans la
vie de sa famille, de sa femme. Cependant, elle dit : « Nous
avons le sentiment qu’il est toujours vivant parmi nous, un
sentiment incompréhensible pour ceux qui ne sont de sa famille.
Je confirme qu’il est quotidiennement parmi nous, avec ses
paroles, ses expressions, ses conseils. Pas un jour ne passe
sans que l’on se souvienne de quelque chose le concernant ».
De ce fait, la famille garde tous les objets
de son chef à leur place. Ses vêtements sont toujours dans son
placard ; la bibliothèque et les livres sont comme ils étaient.
On les entretient quotidiennement, confirme Om Tareq.
A la fin de ses propos, la femme du chef
martyr Youssef Al-Sarkaji conclut :
« Le père de Tareq était un homme de djihad
dans le sentier d’Allah (le Tout Puissant), un père tendre, un
mari fidèle et sincère. Il avait beaucoup d’autres qualités.
Rares sont les hommes comme lui. Beaucoup de qualités se
retrouvaient chez un seul homme qui n’est que le cheikh martyr
Youssef Al-Sarkaji. »
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