Centre
Palestinien
d'Information
Rapport
Des jeunes se rappellent des moments vécus avec le cheikh de la
Palestine, Cheikh Yassine
Photo CPI
Mercredi 24 mars 2010
Gaza – CPI
Six ans sont passés depuis le départ du
cheikh de la Palestine, le cheikh Yassine. Des jeunes et des
moins jeunes se rappellent de leur enfance vécue avec lui.
Comment ils apprenaient auprès de leur ami et grand cheikh leurs
premiers pas dans ce bas monde et les premières règles de leur
religion. Les enfants ont grandi sur le chemin du fondateur du
mouvement de la résistance islamique Hamas.
En effet, le cheikh Yassine était connu pour
sa bonne humeur et pour son amour pour les enfants, un vrai
père.
L’envoyé de notre Centre Palestinien
d’Information (CPI) a rencontré plusieurs jeunes palestiniens
qui étaient encore enfants au moment de la tombée en martyre du
cheikh Yassine, après l’accomplissement de la prière de l’aube
dans la mosquée Al-Mojamaa Al-Islami, dans le quartier As-Sabra,
au milieu de la ville de Gaza où habitait le cheikh.
Le père du peuple palestinien
L’adolescent Mosbah Al-Chaghnoubi, 15 ans,
se souvient de son enfance quand il avait huit ans, comment le
cheikh Yassine jouait avec eux comme un grand-père. « Il était
vraiment le père de tout le peuple palestinien et le grand-père
de tous ses enfants », dit-il.
« Tous les enfants du quartier aimaient
accompagner le cheikh, dans la mosquée ou dans sa petite maison.
Souvent, il nous donnait des cadeaux et des prix, pour
l’accomplissement de la prière de l’aube ou pour l’apprentissage
du Saint Coran », ajoute-t-il.
« Franchement, je n’aimais que les discours
du cheikh Yassine. Non parce qu’il était le cheikh, mais parce
que les mots sortaient de son cœur. Ses mots étaient pleins de
joies. Il nous incitait à l’apprentissage, à la science, à
l’assiduité, à la persévérance, à la variété dans
l’apprentissage », se souvient-il.
Le martyr
Le cheikh Yassin souhaitait beaucoup tomber
en martyre, dit pour sa part le jeune homme Ahmed Al-Mazini.
« Il souhaitait tomber en martyre, dans le sentier d’Allah et
non dans son lit. Il ne voulait faire de mal à ses voisins, au
moment de son assassinat, un assassinat qui pouvait coûter
beaucoup de victimes », dit-il.
Le cheikh Yassine est parti auprès de son
Seigneur. Toutefois, tous les jeunes de sa mosquée empruntent le
même chemin que le sien.
Le cheikh restera un symbole islamique,
national, social. Ses empruntes resteront dans l’esprit de tout
Palestinien et de tout Musulman. Ceux qui vivaient à ses côtés
se rappellent de lui, de celui qui faisait du bien à tout le
monde.
Le jour du martyre
Le jeune Abdou Al-Qader Abdou Al-All, 19
ans, habite dans une maison voisine de celle du cheikh Yassine.
Il avait accompagné le cheikh dans les instants qui avaient
précédé son départ.
« Nous avons accompli la prière de l’aube
ensemble, dans la mosquée d’Al-Mojamaa Al-Islami, non loin de
notre maison. Quelques minutes sont passées avant que le cheikh
Yassine n’ait demandé à tous les jeunes de la mosquée de
regagner leurs maisons. Et dès qu’ils sont arrivés chez eux, il
ont été choqués par les fracas de ces explosions qui sont
frappées le corps du cheikh Yassine », raconte-t-il.
Le cheikh Yassin encourageait les jeunes à
pratiquer le sport, à aimer la mosquée.
« Je m’asseyais à côté du cheikh, raconte
Abdou Al-Qader. Il y avait aussi mon cousin Amir et le jeune Al-Yazouri,
qui allaient tomber en martyre avec le cheikh. Derrière le
cheikh, il y avait deux gardes. Le cheikh leur a demandé :
comment est l’atmosphère à l’extérieur ? Un silence a pesé sur
l’ensemble avant que l’un d’eux n’ait répondu : il fait très
froid, Cheikh. Ne sors pas, tu attraperas froid. C’était une
ruse de la part des jeunes pour que le cheikh ne sorte pas et
pour que les avions ne le frappent pas ».
En fait, des dizaines de chasseurs de toutes
sortes remplissaient le ciel. Ils n’attendaient que la sortie du
cheikh. J’ai alors dit au cheikh : le ciel est plein d’avions ;
le moment est très critique. Le cheikh m’a répondu avec tout le
calme du monde : ô mon fils ! Ce qui est écrit pour nous, les
yeux le verront ».
A ce moment, le cheikh a insisté à ce que
tous les jeunes regagnent leurs maisons. Tous sont partis,
hormis Al-Yazouri et Amir et les gardes. Ceux-là, dès qu’ils ont
quitté la mosquée, les missiles sionistes les ont frappés et
tués sur-le-champ. Abdou Al-Qader a été blessé. Pourquoi
n’est-il pas parti avec le cheikh ! regrette-t-il toujours.
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