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Centre
Palestinien
d'Information
Rapport
Les Français s'indignent devant l'injustice et le blocus de Gaza
Photo: CPI
Jeudi 23 décembre 2010
Paris – CPI
Stéphane HESSEL est un visage bien connu de
la résistance française. Son dernier livre de moins de trente
pages fait actuellement ravage. Le livre de cet ancien déporté
du camp de Buchenwald, ancien diplomate, un des écrivains de la
Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948, est
premier dans les ventes. Le livre part en centaines de milliers
d’exemplaires. Ainsi, via ce livre édité par Indigène, les
Français font une nouvelle sorte de résistance contre
l’injustice, à l’intérieur de France comme à l’extérieur.
Stéphane HESSEL, les habitants de la bande
de Gaza le connaissent bien. Il leur a rendu visite et a
remarqué la situation de cette région, une situation causée par
le blocus sioniste. C’est devenu « une prison à ciel ouvert pour
un million et demi de Palestiniens. Une prison où ils
s'organisent pour survivre ».
HESSEL est un Juif né à Berlin. « Que des
Juifs puissent perpétrer eux-mêmes des crimes de guerre, c'est
insupportable. » C’est ce qu’il croit fermement. Voilà le
chapitre consacré entièrement à la Palestine :
« Mon
indignation à propos de la Palestine
Aujourd'hui, ma principale indignation
concerne la Palestine, la bande de Gaza, la Cisjordanie. Ce
conflit est la source même d'une indignation. Il faut absolument
lire le rapport Richard Goldstone de septembre 2009 sur Gaza,
dans lequel ce juge sud-africain, juif, qui se dit même
sioniste, accuse l'armée israélienne d'avoir commis des « actes
assimilables à des crimes de guerre et peut-être, dans certaines
circonstances, à des crimes contre l'humanité » pendant son
opération "Plomb durci" qui a duré trois semaines. Je suis
moi-même retourné à Gaza, en 2009, où j'ai pu entrer avec ma
femme grâce à nos passeports diplomatiques afin d'étudier de
visu ce que ce rapport disait. Les gens qui nous accompagnaient
n'ont pas été autorisés à pénétrer dans la bande de Gaza. Là et
en Cisjordanie. Nous avons aussi visité les camps de réfugiés
palestiniens mis en place dès 1948 par l'agence des Nations
unies, l'UNRWA, où plus de trois millions de Palestiniens
chassés de leurs terres par Israël attendent un retour de plus
en plus problématique. Quant à Gaza, c'est une prison à ciel
ouvert pour un million et demi de Palestiniens. Une prison où
ils s'organisent pour survivre. Plus encore que les destructions
matérielles comme celle de l'hôpital du Croissant rouge par
"Plomb durci", c'est le comportement des Gazaouis, leur
patriotisme, leur amour de la mer et des plages, leur constante
préoccupation du bien-être de leurs enfants, innombrables et
rieurs, qui hantent notre mémoire. Nous avons été impressionnés
par leur ingénieuse manière de faire face à toutes les pénuries
qui leur sont imposées. Nous les avons vu confectionner des
briques faute de ciment pour reconstruire les milliers de
maisons détruites par les chars. On nous a confirmé qu'il y
avait eu mille quatre cents morts – femmes, enfants, vieillards
inclus dans le camp palestinien – au cours de cette opération
"Plomb durci" menée par l'armée israélienne, contre seulement
cinquante blessés côté israélien. Je partage les conclusions du
juge sud-africain. Que des Juifs puissent perpétrer eux-mêmes
des crimes de guerre, c'est insupportable. Hélas, l'histoire
donne peu d'exemples de peuples qui tirent les leçons de leur
propre histoire.
Je sais, le Hamas qui avait gagné les
dernières élections législatives n'a pas pu éviter que des
rockets soient envoyées sur les villes israéliennes en réponse à
la situation d'isolement et de blocus dans laquelle se trouvent
les Gazaouis. Je pense bien évidemment que le terrorisme est
inacceptable, mais il faut reconnaître que lorsque l'on est
occupé avec des moyens militaires infiniment supérieurs aux
vôtres, la réaction populaire ne peut pas être que non-violente.
Est-ce que ça sert le Hamas d'envoyer des
rockets sur la ville de Sdérot ? La réponse est non. Ça ne sert
pas sa cause, mais on peut expliquer ce geste par l'exaspération
des Gazaouis. Dans la notion d'exaspération, il faut comprendre
la violence comme une regrettable conclusion de situations
inacceptables pour ceux qui les subissent. Alors, on peut se
dire que le terrorisme est une forme d'exaspération. Et que
cette exaspération est un terme négatif. Il ne faudrait pas
exaspérer, il faudrait espérer. L'exaspération est un déni de
l'espoir. Elle est compréhensible, je dirais presque qu'elle est
naturelle, mais pour autant elle n'est pas acceptable. Parce
qu'elle ne permet pas d'obtenir les résultats que peut
éventuellement produire l'espérance. »
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