Rapport du CPI
Village de Beit Amer :
Résistance sans faille face au
spectre de la colonisation
Photo: CPI
Vendredi 23 septembre
2011
Al-Khalil – CPI
La Palestine est
pleine d’histoire de résistances, la
résistance de villes, la résistance de
villages, de camps contre l’injustice,
l’arrogance et le mépris de l’occupation
israélienne. Ils ont beaucoup donné,
même leurs enfants, dans le chemin de la
libération.
Le village de Beit
Amer, de la ville d’Al-Khalil, est une
de ces localités qui sont le sujet de
toutes sortes d’agressions de la part
des occupants israéliens. Il est agressé
quotidiennement. Ses terrains sont
confisqués. Ses enfants arrêtés. Les
colons sionistes n’ont pas l’air de
cesser de s’en prendre à lui. Ils
écrasent les villageois avec leurs
voitures. Ils ouvrent le feu pour semer
la peur chez eux pour les obliger à ne
plus revendiquer leurs terrains
confisqués.
Où se trouve le
village de Beit Amer ?
Beit Amer se trouve
sur la route liant la ville d’Al-Khalil
à la sainte ville d’Al-Quds. Il est à
dix kilomètres au nord de la ville
d’Al-Khalil et à quinze kilomètres au
sud de la ville Bethléem. Le nombre
d’habitants du village s’élève à 13400
personnes. Il est connu pour ses vignes,
ses pommes, ses amendes, ses légumes. Il
est à 950 mètres d’altitude, avec une
superficie d’un peu plus de trois mille
hectares, 2,25% de la surface du
département d’Al-Khalil. Une grande
partie de cette superficie est
confisquée pour l’intérêt de colonies
sionistes.
Le spectre de la
colonisation
Le mur de séparation
discriminatoire et des colonies
sionistes ont déjà rongé une partie
importante des terrains du village de
Beit Amer. Les occupants israéliens et
leurs colons essaient de mettre la main
sur le restant de ses terrains, par tous
les moyens.
Le villageois Abdou
Al-Fattah Sabarna, 43 ans, confie au
correspondant du Centre Palestinien
d’Information (CPI) que le village est
encerclé par plusieurs colonies. Sur le
côté nord, il y a les deux colonies d’Afrat
et de Ghoch Atsion. Elles seules ont
dévoré 30% des terrains du village de
Beit Amer. Il y a aussi ce mur
discriminatoire de séparation qui a
avalé une grande superficie de ses
terres riches en vignes. Au nord-est se
trouve la colonie de Beit Ain. Et au
sud, il y a la colonie de Karmi Tsour
qui a, elle aussi, rongé beaucoup de ses
terrains.
Sabarna ajoute que le
village souffre des assauts de l’armée
israélienne, des assauts à répétition,
des assauts qui dévastent les
infrastructures, les réseaux d’eau et
d’électricité, des assauts qui ravagent
les maisons, les magasins, les fermes.
Les fermes souffrent de l’avancement des
colonies qui entourent le village de
Beit Amer.
Pour sa part, un
membre des comités populaires pour
résister contre le mur discriminatoire
de séparation et la colonisation dit que
les colons sionistes font tout pour
pousser les Palestiniens du village de
Beit Amer à s’en aller. Ils incendient
les terres, les arbres, tout. Ils
jettent sur les terres des Palestiniens
leurs déchets, et même les eaux usées.
80 hectares de terrains sont détruits le
long du mur de séparation
discriminatoire. Et 720 hectares sont
isolés par le mur.
Manifestation
hebdomadaire
Les habitants du
village de Beit Amer n’ont d’autre choix
que d’organiser une manifestation
hebdomadaire pour protester contre la
colonisation et le mur discriminatoire
de séparation. Beaucoup d’activistes
étrangers participent à ces défilés. Et
l’armée israélienne ne fait qu’attaquer
les manifestants pacifiques avec des
balles, des bombes lacrymogènes et
assourdissantes, causant blessures et
asphyxies. Et plus, elle arrête beaucoup
de manifestants.
Le fermier Rafaat Al-Zaaqiq,
38 ans, est un habitant du village de
Beit Amer. Il confie au correspondant du
Centre Palestinien d’Information (CPI)
qu’il participe régulièrement à la
manifestation hebdomadaire. Il exige le
retour de sa terre, de plus de deux
hectares, dévorée par le mur de
séparation discriminatoire. Il y a
d’autres Palestiniens qui ont perdu
beaucoup plus que lui, dit-il. Il
confirme qu’il continue à participer à
ces manifestations, tout en croyant que
la terre retournera à ses vrais
propriétaires, aussi éloigné que ce jour
puisse être.
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