Centre
Palestinien
d'Information
Rapport
L'isolement, une vraie tragédie pour le captif
palestinien ainsi que pour sa famille
Photo: CPI
Mercredi 23 février 2011
Naplouse – CPI
« Nous voulons sortir de ces tombes ; nous y
moisissons ; nous y mourons ; et personne ne fait attention à
nous, personne n’entend nos cris. » Ainsi s’exprime un
Palestinien détenu dans les prisons sionistes. En effet,
personne ne vient les sauver de cette mort lente, dans des
tombes sombres préparées par les bourreaux israéliens pour être
leur dernière demeure. C’est la plus dure sanction utilisée à
l’intérieur des prisons : ni air, ni lumière. Pas de repos
physique, pas de repos psychologique. Ainsi, les occupants
israéliens privent les captifs palestiniens de leurs droits les
plus élémentaires, surtout avec cette politique d’isolement.
Tuer toute chose
Fawad Al-Khafach, directeur du centre Ahrar
pour les études des captifs et des droits de l’homme, parle de
cette politique menée par les services de renseignements
sionistes : « Il est très difficile de définir leurs
souffrances. Les visites sont interdites. Connaître leurs
conditions de vie est presque impossible. Ceux qui ont vécu une
telle expérience parlent de ces souffrances inqualifiables.
C’est vraiment la mort à petit feu. Et c’est pour un oui ou pour
un non que les prisons israéliennes pratiquent cette sanction
d’isolement. L’isolement pourra prendre quelques heures, comme
quelques années ! Un semblant de jugement est rendu par un
officier, le directeur adjoint de la prison ou le directeur
lui-même. Chaque prison comporte un lieu consacré à cet
isolement ».
Il y a trois sortes d’isolement, ajoute Al-Khafach.
Le premier est un isolement individuel. Le captif se voit dans
une cellule très étroite, privé de toute condition élémentaire
de vie, sans parler de frappes, d’insultes, d’humiliations. Tout
est bon pour briser le captif et pour le couper de la vie
humaine.
L’administration des prisons israéliennes
est devenue maîtresse en la matière : rendre la vie impossible
aux captifs. La liste des interdictions est suffisamment longue
pour briser le moral du captif.
Les bourreaux israéliens font tout pour
couper le captif du monde extérieur. Il aura l’impression de
vivre dans une tombe, une vie humaine qui souffre le martyre
tous les jours, toutes les heures, toutes les minutes. Il est
privé de visite, des études, de tout, ajoute Al-Khafach.
Le bourreau traite le captif isolé avec
beaucoup de mépris. A tout moment, il pourra être l’objet d’une
inspection à nu. Et le captif n’aura le doit à la récréation
qu’avec les mains et les pieds enchaînés. Et il pourra être
privé de cette heure de repos, si le bourreau n’est pas de bonne
humeur ! Parfois, les captifs peuvent rester en isolement
pendant des années, comme c’est le cas d’Ibrahim Hamed, de
Hassen Salama, d’Abdallah Al-Barghouthi.
La deuxième sorte d’isolement, explique Al-Khafash,
est l’isolement à deux. Deux captifs seront enfermés dans une
seule cellule. Souvent, ils ne s’entendent pas bien ; ils
vivront alors un calvaire plus dur encore que l’isolement
individuel ; c’était le cas de Jamal Abou Al-Hayja, d’Ahmed
Saadat et d’Abbas Al-Sayyed.
La troisième sorte d’isolement est pratiquée
à trois ou plus. C’est un isolement moins dur, mais les
conditions de vie restent par ailleurs moins bonnes que dans les
cellules normales.
Les tombes des vivants
Des centaines de captifs sont passés par là,
en particulier les dirigeants des captifs. C’est le cas de
Mahmoud Issa, qui se déplace d’une cellule d’isolement à l’autre
depuis plus d’une décennie.
Actuellement, la liste des captifs isolés se
rallonge. Plusieurs dirigeants des factions palestiniennes s’y
trouvent, à l’instar d’Ahmed Saadat, Abbas Al-Sayyed, Hassan
Salama, Ahmed Al-Maghribi, Abdallah Al-Barghouthi, Ibrahim
Hamed, Jamal Abou Al-Haydja, Saleh Dar Moussa, Hocham Al-Charbati,
Ahed Ghalma.
Le mouvement des captifs palestiniens compte
prendre des mesures pour contrer cette politique qui essaie de
tuer l’homme palestinien et de briser son moral, dit Al-Khafach.
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