Rapport du CPI
Le captif Jabbarin :
19 Ramadans dans les
cellules de
l'occupation
israélienne
Photo: CPI
Lundi 22 août 2011
Silfit – CPI
Cela fait des années
et des années qu’il est dans ces tombes
qui s’appellent les cellules
d’isolement. On n’y voit le soleil
qu’une heure par jour, les mains
enchaînées. Là, on ne sait pas ce qui se
passe à l’extérieur ; la mère quitte ce
bas monde, sans que le captif ne s’en
rende compte. Et au mois béni de
Ramadan, on ne sait quand arrive le
moment de rompre le jeûne. C’est le cas
du captif Zaher Jabbarin, de Silfit.
Le sourire malgré
l’isolement
En effet, au moment
où tous les fidèles rompent le jeûne
avec les leurs, Jabbarin, dans son
isolement dans la prison israélienne de
Jalbou, ne sait même pas quand il pourra
le faire. Les occupants israéliens l’ont
privé, sous des prétextes des plus
futiles, de sa radio, le seul contact
avec l’extérieur et surtout avec le
temps.
De plus, il ne voit
les autres captifs que rarement,
seulement durant les transferts et dans
les tribunaux. Mohammed Al-Nitcha,
fraîchement libéré, l’a remarqué à
plusieurs reprises. Il a surtout
remarqué son sourire, un sourire qui
défie les bourreaux et leurs chaînes en
fer et qui se moque d’eux. On dirait
qu’il croit à sa libération prochaine.
Tout captif qui
rencontre Jabbarin aime passer le clair
de son temps avec lui, ajoute Mohammed.
On aime profiter de son moral, tellement
fort, de son humeur, de sa personnalité
si forte, de sa force d’esprit
exceptionnelle malgré dix-neuf années de
captivité.
L’isolement au mois
de Ramadan
Selon la famille du
détenu Jabbarin, l’administration
pénitentiaire israélienne a mis leur
captif Jabbarin dans l’isolement, lui et
quelques leaders des captifs, dans un
isolement hermétique, sous des prétextes
vains. Elle voulait tout simplement
appliquer les propos de Benyamin
Netanyahu, le premier ministre
israélien, des propos parlant de faire
des pressions sur les captifs
palestiniens, dans l’intention de
libérer Shalit.
Le père de Jabbarin
dit que chaque fois que la famille se
réunit autour de la table, dans ce mois
béni de Ramadan, Jabbarin manque encore
plus à tout le monde, et ils implorent
le Tout Puissant pour que soient libérés
tous les détenus palestiniens.
Avec l’arrivée du
mois de Ramadan de cette année, cela
fait dix-neuf ans que Zaher Ali Moussa
Jabbarin, originaire de la Silfit, est
emprisonné dans les geôles israéliennes.
Il a été interpellé le 1er avril 1993 et
condamné à 35 fois la perpétuité et 35
ans supplémentaires. Dix-neuf ans qu’il
a souvent passé dans l’isolement, dit le
père.
Un bras de fer
Les institutions et
les associations défendant la cause des
captifs palestiniens croient que
l’administration pénitentiaire sioniste
pratique la politique du bras de fer
avec les détenus, en vain. Elle ne
pourra jamais les mettre à genoux.
Mustapha Ahmed, de la
ville de Naplouse, vient de quitter les
prisons israéliennes. Il croit que les
occupants israéliens isolent les captifs
leaders dans le but de pratiquer des
pressions sur le mouvement du Hamas afin
de terminer la transaction de Shalit à
tout prix.
Notons enfin que
Jabbarin est accusé d’avoir organisé la
cellule de la résistance nommée
l’organisation de l’ingénieur Yahya
Ayyach. Il est aussi accusé d’avoir
enlevé et liquidé le soldat israélien
Nasim Tolidanou, en 1992, un enlèvement
qui a causé l’exil de 415 des chefs des
mouvements du Hamas et du Djihad
Islamique, vers Marj Al-Zouhour, dans le
Sud libanais.
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