Centre
Palestinien
d'Information
Rapport
Commémoration de la Nakba :
du sang palestinien sur les frontières palestiniennes
Photo: CPI
Dimanche 22 mai 2011
Sud du Liban – CPI
Nous vivons la 63ème
commémoration de la Nakba
(la catastrophe de 1948), l’année où les Palestiniens ont été
poussés vers l’exil, à l’extérieur de leurs villes et villages
de leur Palestine. Soixante-trois ans plus tard, les réfugiés
palestiniens ont pratiqué une marche, mais cette fois, ils ne
s’orientent pas vers l’extérieur de la Palestine, mais vers
l’intérieur, vers la Palestine elle-même. Des milliers de
Palestiniens se sont montrés prêts à mourir en allant vers les
frontières de la Palestine.
Des milliers de réfugiés palestiniens ont
quitté leurs camps implantés partout au Liban, hommes, femmes,
âgés et moins âgés. Tous marchaient à pied, à travers collines
et vallées. Tous voulaient atteindre la localité libanaise de
Maroun Ar-Ras, surplombant la Palestine occupée. Tous voulaient
dire qu’ils ne laisseront jamais tomber leur droit au retour, le
retour à la patrie.
L’exil renversé
Sur la route vers Maroun Ar-Ras, l’envoyé de
notre Centre Palestinien d’Information (CPI) a rencontré un
homme dont l’âge dépasse les soixante-dix ans. Il dit que la
scène ressemble beaucoup à celle vécue il y a soixante-trois
ans, mais le but est cette fois différent. « Voir la Palestine
mérite toute cette fatigue », dit le vieil homme, avant qu’il
s’appuie à un olivier, histoire de reprendre son souffle et de
continuer son parcours.
Et dans cet « exil renversé », il y avait
des enfants qui portaient le drapeau de la Palestine et
s’inspiraient des révolutions arabes. Ils répétaient : « Le
peuple veut retourner en Palestine ». Ils se sont précipités
vers les frontières, devançant leurs parents pour voir « le
paradis perdu », dont leur mère ne cesse de parler.
Du haut de la colline, la vue est
imprenable, une étendue verte transforme la terre en un paradis.
Tout le monde la contemplait dans une sorte de transe.
Martyrs et blessés
Mais les balles des occupants israéliens ont
brisé le charme. Et plus les jeunes s’approchaient de la
frontière, plus les feux israéliens s’intensifiaient. Un martyr,
un blessé, puis deux, trois. Les jeunes ont fait des drapeaux et
des keffiehs palestiniens des bandages et des outils pour
soulever les blessés et les martyrs au milieu des cris des
femmes.
Les heures passaient et le nombre de martyrs
et de blessés augmentait. Les sirènes d’ambulances ne cessaient,
l’inquiétude des mères aussi. Puis, les adultes ont commencé à
appeler les jeunes à retourner afin de ne pas être des proies
faciles aux snipers des occupants israéliens.
Au coucher du soleil du 15 mai, les
manifestants ont jeté un regard d’adieu sur la terre de la
Palestine, en espérant que cet adieu soit provisoire.
La journée s’est terminée avec dix martyrs
et des centaines de blessés à cause des balles de l’occupant
israélien qui ne pouvait supporter les regards des réfugiés
palestiniens, de leurs enfants et de leurs petits-enfants qui
voulaient dire : « Le peuple veut libérer la Palestine ».
Le Centre Palestinien d'Information - © 2011
Les rapports
du CPI
Les dernières mises
à jour
|