Rapport du CPI
La restauration de
la tour Barquq se fait attendre !
CPI
Photo: CPI
Lundi 22 avril 2013
Khan Younes – CPI
La tour historique de Barquq, dans la ville Khan Younes, au
sud de la bande de Gaza, est une partie
importante du patrimoine palestinien.
Elle est cependant ignorée, dénigrée et
agressée, dit l’ingénieur Mohammed Yahya
Al-Farra, président de l’association de
la défense du patrimoine palestinien. Il
tire la sonnette d’alarme : la tour
disparaîtra si on ne fait rien pour la
restaurer, la sauver, lui rendre la vie.
Une famille
palestinienne a osé mettre la main sur
la tour de Barquq, dit l’ingénieur.
Beaucoup de personnalités de notoriété
publique sont intervenus pour mettre fin
à cette mainmise, en vain, dit
l’ingénieur Al-Farra à notre Centre
Palestinien d’Information (CPI). Le
gouvernement et les institutions
concernées devront donc faire quelque
chose avant que ne soit pas trop tard,
a-t-il dit.
La famille
usurpatrice avait tout mis en œuvre pour
acquérir une autorisation de
construction dans la zone de la tour de
Barquq, mais la municipalité et le
bureau du patrimoine refusaient toujours
de l’accorder, jusqu’à un jour
fatidique, le jour où un des leurs a
occupé le fauteuil de président de la
municipalité. Le jour de désignation
catastrophique du cheikh Mohammed Al-Charif.
Celui-là fermait les
yeux sur les agissements de sa famille
qui grignotait la tour de Barquq et ses
bâtiments intérieurs pour y faire
quelques constructions avec des
matériaux récents.
Des efforts sans
écho !
L’association de
défense du patrimoine, née en 2006, a
porté plainte auprès de la cour suprême,
à Gaza, dans le but de considérer la
tour de Barquq comme un legs islamique
qui aura donc le droit à une protection.
Al-Farra espère
vivement stopper les agressions dont la
tour est l’objet, en gagnant le procès.
Dans ce cas, une somme de trois millions
de dollars sera consacrée à sa
restauration. Elle fera partie d’un site
touristique avec tout ce qu’il se doit :
centres commerciaux, restaurants et
autres.
Préserver la tour
La tour de Barquq
constitue le cinquième site le plus
important de toute la Palestine, dit Al-Farra.
Il appelle à donner à ce site, ainsi
qu’aux autres patrimoines palestiniens
comme la tour de Khan Younes entre
autres, l’attention qu’ils méritent,
aussi bien de la part de l’autorité du
pays que de ses habitants.
Une longue
histoire
La tour de Barquq a
subi beaucoup d’agressions, en
particulier durant la première guerre
mondiale et durant l’occupation sioniste
de la bande de Gaza. En 1996 par
exemple, ses clôtures, au nord, à l’est
et au sud ont été détruites. Leurs
pierres sur lesquelles sont gravées des
écritures islamiques importantes ont été
dérobées.
Il n’en reste que la
façade ouest. La tour, elle-même, est
occupée par quelques constructions
résidentielles et commerciales, quelques
vendeurs ambulants et cordonniers.
Puis, durant la
dernière guerre agressive sioniste menée
contre Gaza, fin 2008/début 2009,
plusieurs familles palestiniennes, dont
Al-Jobour, Achour, Al-Banna et d’autres,
y ont trouvé refuge.
La tour de Barquq
Elle est d’une
superficie d’un demi-hectare, bâtie par
le prince Younes Al-Nirouzi, sous
l’ordre du sultan Barquq, fondateur de
la dynastie Mamlouk Bordji, en 1387 (789
hégire), dans le but de servir les
voyageurs, sur la route reliant les plus
grandes villes de son royaume : le Caire
et Damas.
A chaque coin se
trouve une tour de contrôle ; sur le
côté ouest, un portail, le seul, et un
minaret se dressent. La clôture est
d’une hauteur de neuf mètres et demi.
La tour est de deux
étages. Le rez-de-chaussée pour une
mosquée et des magasins commerciaux qui
alimentaient les voyageurs. Le premier
étage pour une autre mosquée et un grand
hôtel.
Après l’UNESCO
L’autorité
palestinienne est désormais un membre à
part entière de l’organisation mondiale
de l’UNESCO. Cela encourage
l’association d’Al-Farra à redoubler
d’efforts, à insister auprès des
ministères du tourisme et du patrimoine,
à Gaza et à Ramallah, dans le dessein de
donner à la tour de Barquq la place
qu’elle mérite : un site patrimonial
indépendant. Il appelle enfin à
consacrer une somme de quarante millions
de dollars pour racheter ses terrains et
la restaurer comme elle se doit.
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