Rapport du CPI
Le chef Swalima,
un moral d'acier défiant la captivité
CPI
Photo: CPI
Mardi 22 janvier 2013
Naplouse – CPI
Mme Om Swalima s’est
réveillée très tôt le matin. Elle a bien
rangé la maison, bien préparé ses cinq
enfants. Elle était très contente de
recevoir son mari. Les enfants ne
pouvaient pas cacher leur joie : ils
allaient recevoir leur père absent
depuis plusieurs mois, de longs mois.
Aujourd’hui, ils allaient recevoir leur
père enfermé dans les prisons de
l’occupation sioniste. Il devait les
quitter depuis longtemps. Mais les
occupants renouvellent chaque fois sa «
détention administrative ». Cette
détention a été renouvelée à trois
reprises, mais pas cette fois. Alors sa
famille l’attendait avec impatience.
Un peu avant midi, à
onze heures et demi plus exactement, le
téléphone a sonné. Un silence lourd a
régné, dans toute la maison. Les yeux
ont commencé à s’interroger : était-ce
la bonne nouvelle qu’ils attendaient ?
Ou devaient-ils s’attendre à une
catastrophe ?
La mère s’est
approchée du téléphone, avec un pas mal
assuré. Elle a levé le combiné. Dix yeux
regardaient son visage, détectant le
moindre signe. Dix oreilles se sont
éveillées pour ne pas rater le moindre
son. La mère n’a dit que quelques mots
se terminant par : « Merci à Dieu dans
tous les cas ! ». Tout le monde a
compris la mauvaise nouvelle. La mère a
précisé : « Ils ont renouvelé sa
détention pour quatre mois
supplémentaires ». Tout un chacun a
laissé tomber ce qu’il avait dans les
mains, pour aller verser les larmes du
désespoir dans son lit.
La vie du captif
Cheikh Ghanim Tawfik
Swalima est né le 24 décembre 1966,
entre six sœurs et deux frères. Il a
connu le chemin de la mosquée, très tôt.
Il l’empruntait avec son ami d’enfance
Cheikh Jamel Mansour, un enfant de son
camp de Balatta, à l’est de Naplouse. Sa
famille est originaire de Java d’où elle
avait été chassée en 1948 par les bandes
sionistes armées.
Il a fait ses études
dans les écoles de l’UNRWA. Pour ses
études secondaires, il les a effectuées
dans le lycée de Qadri Toqan. Il en est
sorti avec une moyenne de 87 %. Puis il
a obtenu son master d’analyses médicales
à la faculté des sciences. Il préparait
son master 2 de santé générale lorsque
les occupants sionistes l’ont
interpellé.
Arrestation et
exil
Swalima a connu la
détention très tôt. Il a été arrêté en
1987, avant la Première Intifada et a
été enfermé pour plusieurs jours. Il a
été emprisonné de cette façon à
plusieurs reprises. En mars 1994, il a
été arrêté et condamné à quatre ans de
prison, accusé d'être membre du
mouvement du Hamas. Il a été libéré en
1997. En mai 2002, il a été enfermé sous
le régime de « détention admirative ». A
la fin de cette détention, il a été
expulsé vers la bande de Gaza d'où il
est revenu en 2006.
Notons que Swalima ne
profitait pas de périodes de liberté
entre deux détentions. Les services de
renseignement de l'autorité de Ramallah
l'arrêtaient, l’enfermaient et le
torturaient même.
La dernière
arrestation
Ghanem a quitté les
prisons de l'autorité épuisé
physiquement, sans perdre pour autant
son moral d'acier. Il a essayé de passer
un temps un peu tranquille avec sa
famille. Mais les occupants sionistes
ont envoyé une grande force pour mener
une campagne d'arrestations dans le camp
de réfugiés de Balata contre les membres
du Hamas. Ils l'ont enfermé sous le
régime dit administratif pour une
période de six mois. Cette détention a
été renouvelée à quatre reprises, le 18
janvier 2013 pour la dernière fois,
toujours sans interrogation, sans
enquête, sans chef d'accusation !
Ghanem reste
cependant la tête haute. Il sait qu'il
paye le prix de la dignité, de la lutte
contre l'occupation jusqu'à libération
de la Palestine, toute la Palestine.
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