Rapport du CPI
Au lieu de calmer
le jeu,
Fayyad ajoute de l'huile sur le feu !
CPI
Photo: CPI
Mardi 18 septembre
2012
Ramallah – CPI
La rue palestinienne
est sur une vraie poudrière depuis un
moment. Les citoyens n’arrêtent pas de
sortir dans les rues de la Cisjordanie
pour exprimer leur colère contre la vie
chère. Ils attendent de Salam Fayyad,
premier ministre de l’autorité
palestinienne de Ramallah, un minimum de
décisions réelles pour des réformes
réelles, pour des réformes économiques
réelles, pour des baisses de prix
réelles.
Afin de répondre à
tout cela, Fayyad a tenu une conférence
de presse, mardi 11 septembre 2012. Il
donnait l’impression de vouloir calmer
le jeu, calmer la rue palestinienne
bouillonnant de colère. Mais il n’a fait
qu’ajouter de l’huile sur le feu. La rue
n’a entendu qu’une sorte de propagande :
« Une tentative ratée destinée à
absorber la colère de la rue
palestinienne », disent quelques
manifestants.
Fayyad se moque du
peuple
Le Palestinien
Ibrahim At-Timimi était parmi les
manifestants en colère qui ont rempli le
centre-ville de Ramallah. Il a commenté
la conférence de presse du premier
ministre : « Fayyad se moque du peuple
palestinien et de ses principes »,
ajoutant : « Fayyad voudrait retourner
l’attention du peuple de son but
principal : la résistance contre
l’occupation ».
« Fayyad devra
quitter le règne. Il avait échoué à
tenir ses promesses, les promesses d’un
Etat civil, d’une réforme financière,
d’une prospérité économique », exige At-Timimi,
tout en ajoutant que Fayyad devra tirer
des leçons des révolutions du printemps
arabe : « Le peuple palestinien ne lui
donnera pas un délai supplémentaire ».
Ce que Fayyad avait
proposé dans sa conférence de presse
pour sortir de son échec économique, dit
pour sa part Abou Saïd, ressemble à un
médecin qui prescrit un cachet
d’Aspirine pour soigner un cancer !
L’homme a trois
jeunes qui ont terminé leurs études
universitaires. Deux d’entre eux
travaillent comme boulangers. Le
troisième ne trouve même pas un petit
boulot. Il appelle le premier ministre
qui ne fait rien à partir : « Il n’est
qu’un fonctionnaire américain, il
travaille pour les Américains, pour
mettre à genoux le peuple palestinien ».
Un peuple captif
De son côté, le
député Mustapha Al-Barghouthi,
secrétaire général du mouvement de
l’Initiative nationale palestinienne,
dit dans un communiqué, dont notre
Centre Palestinien d’Information (CPI) a
reçu une copie, que les décisions
annoncées par Fayyad ne sont pas
suffisantes : « Elles ne répondent pas
aux exigences de la rue palestinienne ».
Il ne comprend pas comment Fayyad a
baissé le prix de certains carburants,
mais pas de tous les carburants. Il ne
comprend pas comment il a baissé le taux
de la TVA de 0,5% seulement et non de
1%, un taux qu’il venait d’imposer
causant cette augmentation exorbitante
des prix. Puis Fayyad n’a pas annulé
l’accord économique de Paris. Respecter
cet accord fera du peuple palestinien «
un captif permanant aux mesures de
l’occupation sioniste ».
L’absence du
Conseil Législatif Palestinien
Mona Mansour, députée
du Conseil Législatif Palestinien,
exprime ses idées au correspondant du
Centre Palestinien d’Information (CPI).
Le gouvernement de Fayyad n’a aucune
base légitime, institutionnellement
parlant. Ignorer le rôle du Conseil
Législatif Palestinien laisse le
gouvernement et ses activités sans aucun
contrôle : « Il fait ce qu’il veut du
sort des citoyens ».
En outre, le syndicat
du transport de la Cisjordanie a
catégoriquement refusé les mesures
annoncées par Fayyad. Elles n’ont pas
mis le doigt sur la blessure, la vraie,
confirme le syndicat.
Le doyen du syndicat
du transport Mohammed Sarhan dit que ces
mesures ne sont en aucun cas
acceptables. Elles ne font pas le
minimum dans le domaine du transport. Le
transport public se détériore de plus en
plus et depuis des années : « A maintes
reprises, nous avons appelé le
gouvernement à sauver ce secteur,
vainement. La montée récente du prix du
carburant n’a été que la goutte qui a
fait déborder le vase ».
Il a confirmé que les
manifestations et les protestations
continueraient complètement ou
partiellement jusqu’à nouvel ordre.
Enfin, tous les
syndicats ouvriers, tous les groupes et
les conseils des étudiants et des jeunes
ont déclaré qu’ils allaient continuer
leurs protestations contre le
gouvernement de Fayyad. Ils continueront
à exiger son départ et l’annulation de
sa politique financière se basant sur
les accords d’Oslo et de Paris.
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