Rapport du CPI
Le Palestinien Attef Hassan : une
histoire de dix-huit années passées
dans les prisons israéliennes
Jeudi 16 juin 2011
Gaza – CPI
Après
dix-huit années passées dans les prisons
israéliennes, le Palestinien Attef
Hassan vient enfin de goûter à la
liberté ; il n’arrive pas à s’en
remettre. On ne pourrait pas oublier si
facilement, avec une baguette magique,
dix-huit ans derrière les barreaux d’une
inhumaine occupation, l’occupation
israélienne.
Quelques
jours seulement se sont écoulés depuis
qu’il a quitté la prison d’An-Naqab,
dans le désert d’An-Naqab. Et dès qu’il
a dépassé le point de passage Beit
Hanoun (Erez), au nord de la bande de
Gaza, ses parents et ses amis l’ont
habillé en militaire. Ils voulaient dire
à tout le monde que c’était un résistant
qui retournait de nouveau à sa patrie.
A côté de sa
maison, dans le village d’Al-Mighraqa,
au sud de la bande de Gaza, une tente a
été installé pour fêter la libération d’Attef
Hassan. Il reçoit ceux qui viennent le
féliciter.
L’inspection nocturne
Les dix-huit
ans d’incarcération, Attef Hassan les a
passées dans plusieurs prisons centrales
israéliennes ; la dernière prison était
celle du désert de Naqab, où il a été
pendant quatre ans.
L’agence Quds
Press rapporte d’Attef Hassan : « Ce qui
embête trop les captifs internés à An-Naqab,
ce sont les inspections nocturnes que
les l’administration pénitentiaire
pratique, sous prétexte qu’elle cherche
des téléphones portables dans les
affaires des captifs ».
Cette
inspection nocturne est pratiquée dans
toutes les prisons israéliennes.
Récemment, des unités des forces
spéciales ont attaqué la prison de
Hidarim, sous le même prétexte.
La grève
des captifs
Depuis des
années et des années, des milliers de
captifs palestiniens survivent dans les
prisons israéliennes, dans des
conditions intenables. Beaucoup d’entre
eux sont isolés depuis longtemps. Une
tension palpable infeste les prisons
israéliennes.
Contre ces
conditions d’incarcération, les captifs
palestiniens ont mené plusieurs grèves
de la faim ces derniers mois. Et
actuellement, ils entament une grève
ouverte pour en finir avec le problème
des captifs isolés.
En effet,
depuis plus de sept ans, quinze captifs
palestiniens souffrent d’un isolement
total, selon les captifs Hassein Salama
et Jamal Abou Al-Hayja. Il y a aussi le
captif Mahmoud Atton. Etant isolé dans
une petite cellule, son état de santé
psychologique s’est bien détérioré.
Mais cette
grève a besoin de vraies actions
collectives de l’extérieur, d’un
véritable appui de la société
palestinienne. Les activités actuelles
ne sont pas bien suffisantes, dit
Hassan.
Etant un
centre de détention et non une prison,
An-Naqab est normalement meilleure, dit
Hassan ; mais les 1200 captifs ont aussi
le droit à des agressions sans fin.
Et récemment,
les factions palestiniennes se sont
réunies dans les prisons. Les captifs
palestiniens cherchent leur liberté et
attendent que la transaction d’échange
se réalise dans les meilleures
conditions.
Dix-huit
ans derrière les barreaux
Hassan
s’arrête un peu, puis il raconte les
dix-huit ans passés derrière les
barreaux des occupants israéliens.
Chaque stade de ces dix-huit années
était pour lui une nouvelle expérience,
mais « la vie dans la prison d’An-Naqab
est un peu différente des prisons
centrales. J’ai beaucoup profité des
rondes de conférences. Dans cette
prison, les captifs ont un programme
culturel continu ».
Et quand il
est revenu chez lui, il a vu le monde
différent : « C’était une surprise,
surtout les gens ont changé, les enfants
sont devenus des hommes ».
La
dernière semaine
Attef Hassan
avait fini sa période de condamnation,
mais les occupants israéliens ont
retardé sa sortie, prétextant des fêtes
juives. Ils veulent jouer avec lui une
guerre psychologique.
On l’a gardé
une semaine supplémentaire pour une
raison bizarre ; les occupants
israéliens ont une loi bizarre : « Il
faut garder 2000 prisonniers ». Les
occupants israéliens ne libèrent
personne, ils appliquent leurs lois
futiles !
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