Centre Palestinien
d'Information
La bande de Gaza face à une réelle
catastrophe humanitaire imminente
Photo CPI
15 août 2007
Gaza
– CPI
Des institutions
internationales dont l'ONU et des organisations juridiques et économiques
palestiniennes préviennent d'un effondrement économique et
sanitaire imminent dans la bande de Gaza.
Ces appels avertissent
de situations économiques et sociales qui rongent la bande de
Gaza, suite à deux mois de blocus total, de fermeture de tous les
passages terrestres, pratiqués par l'Entité sioniste en coopération
avec l'administration américaine et avec le consentement douteux
de la part du duo Abbas-Fayad.
Une réelle catastrophe
humanitaire pourra arriver à tout moment. L'économie pourra s'écrouler
dans la bande de Gaza qui souffre déjà de situations et d'une
pauvreté très graves.
Indications
Les effets nuisibles
recensés par lesdites institutions peuvent être résumés dans
le fait que la bande de Gaza sera transformé, dans quelques mois
et même dans quelques semaines, en "poche isolée et fermée
vivant uniquement sur les aides humanitaires", dit Filippo
Grandi, commissaire-adjoint de l'UNRWA, dans une conférence de
presse organisée à Gaza. Toute l'industrie et toute
l'agriculture peuvent s'écrouler, ce qui exige une intervention
très rapide, croit-il.
120 mille ouvriers de la
Bande peuvent bientôt se retrouver sans emploi, estime un rapport
de l'Union des hommes d'affaire palestiniens. Il note que les
pertes quotidiennes, depuis la fermeture totale en juin dernier,
atteint 500 mille dollars.
Les points de passage
continuent leur fermeture, l'économie de la Bande continue sa détérioration.
Le bois, les tissus, les matériaux de construction et d'autres
choses n'y arrivent pas, beaucoup d'usines mettent la clé sous la
porte. Et une petite part de l'industrie travaille aux alentours
de 10% de sa capacité.
Du reste, quelque 400
camions, portant des meubles dont la valeur est estimée à 8
millions de dollars, attendent une issue pour l'exportation.
Pire, un grand manque de
médicaments commence à se sentir. Le ministre de la santé
publique palestinien estime que la situation va vers une pénurie
dangereuse. Déjà, les magasins souffrent d'un manque de 25%.
Appels
Les dirigeants arabes et
la communauté internationale sont invités à intervenir
rapidement afin de mettre un terme à ce siège injuste et d'alléger
ses conséquences.
Quant à l'UNRWA, elle
appelle l'autorité palestinienne et le gouvernement de
l'occupation israélienne à ouvrir le point de passage d'Al-Mintar
(Karni, dans l'Entité sioniste) pour laisser passer les produits
dont surtout les produits humanitaires.
Les
dirigeants arabes
Lorsque l'occupation
israélienne ferme les portes de l'économie palestinienne, les
dirigeants arabes peuvent mettre un terme à la crise économique
en ouvrant le portail sud, le point de Rafah, dit l'Union des
industries palestiniennes. Ce n'est pas une demande difficile et
exagérée.
Par ailleurs, le Centre
palestinien des droits de l'homme appelle à une réaction immédiate
obligeant les autorités de l'occupation israélienne à laisser
passer les marchandises essentiels dont notamment les produits
alimentaires et médicaux dont le manque menace la vie d'un
million et demi de civils dont 73% vivant en dessous du seuil de
pauvreté.
Il faut donc :
1. ouvrir le passage de
Rafah, une ouverture sur le monde extérieur, une liberté de
mouvement ;
2. pratiquer la pression
sur les autorités militaires israéliennes afin qu'elles arrêtent
le siège et la politique de sanctions collectives ;
3. intervenir immédiatement
afin d'assurer le respect total de la loi humanitaire
internationale et celle des droits de l'homme et afin de freiner
la détérioration dangereuse de la vie des civils de la bande de
Gaza ;
4. arrêter cette
affreuse politique de sanction collective pratiquée contre le
peuple palestinien, en laissant arriver les aides dont surtout
celles venant d'organisations humanitaires tout en réactivant
l'UNRWA dans tous les domaines, humanitaire, éducatif,
sanitaire…
5. faire rappeler à
l'Entité sioniste ses obligations envers les civils de la bande
de Gaza, étant une force occupante. Elle doit se rendre compte de
l'article 55 de la convention de Genève de 1947. Cet article
oblige en effet tout Etat d'occupation à tout mettre en œuvre
pour fournir à toute la population ses besoins en produits élémentaires
et médicaux. Il doit en apporter si besoin est. Il ne doit pas,
de quelque façon que ce soit, mettre la main sur la nourriture de
la région occupée.
Une
sanction collective
En fait, le blocus
actuel pratiqué contre la bande de Gaza fait partie d'une
politique de sanction collective à l'envers du peuple palestinien
pour ses choix démocratiques, pour avoir choisi le programme de
la résistance et celui de la réforme, pour avoir donné sa voix
au Hamas. Depuis le début de 2006, le siège économique a
commencé à se renforcer : le transfert de biens ont été
interdit, les aides des pays occidentaux ont été freinés…
La fermeture des points
de passage, même partiellement, est une image de cet injuste
blocus. Cependant, on sait que le Hamas a remporté la majorité
des sièges du Conseil législatif palestinien dans des élections
dont le monde tout entier reste témoin de leur impartialité. Ce
qui arrive actuellement n'est qu'un prolongement de ce qui avait débuté
il y a quelque un an et demi par l'administration américaine et
par l'Entité sioniste.
Complot
Le but final demeure la
liquidation totale de la cause palestinienne et la mise à terme
à la résistance légitime contre l'occupation israélienne. Pour
ce faire, plusieurs parties s'y mettent. C'est un complot dévoilé
et condamné par Ismaël Haniyeh, le premier ministre palestinien
en poste.
Ce plan se compose de
plusieurs volets. Séparer la bande de Gaza de la Cisjordanie.
Renforcer le siège contre la Bande. Délégitimer le gouvernement
élu. Frapper les infrastructures de la résistance palestinienne.
Entamer des transactions sécuritaires et politiques avec l'Entité
sioniste.
Danger
Le vrai danger dans ce
blocus total vient de la participation du duo Abbas-Fayad. Ils ne
se trouvent même pas gênés par la famine de leur peuple. Ils ne
font aucune distinction entre les différences partisanes et les
intérêts nationaux suprêmes qui doivent être considérés
comme une ligne rouge à ne pas dépasser !
Pour la première fois
dans l'histoire, des Palestiniens coopèrent avec les Israéliens
pour mettre en échec une décision internationale pouvant servir
le peuple palestinien. Il est de moins en moins étonnant qu'une
partie locale appelle l'Egypte à ne pas ouvrir le passage de
Rafah qui relie la bande de Gaza au monde extérieur !
On a vécu pour voir des
ambassadeurs palestinien et israélien à l'ONU travailler main
dans la main pour contrecarrer une décision présentée par deux
pays musulmans : le Qatar et l'Indonésie ! En fait,
cette organisation mondiale était sur le point de déclarer la
bande de Gaza zone de catastrophe humanitaire afin de mettre en
place les dispositifs nécessaires pour alléger les souffrances
humanitaires et économiques de la Bande.
Un
tsunami !
La situation de la Bande
pourra arriver à un niveau similaire à ce que connaît une région
frappée par un tsunami, politique et économique. Toutefois, il
pourra frapper toute la région et non seulement la bande de Gaza,
préviennent des observateurs.
Finalement, le monde
tout entier dont la région du Moyen-Orient en particulier doit réagir,
poussé au moins par des raisons humanitaires. Il doit regarder de
près les dangers du blocus, frapper fort sur les mains de ceux
qui mettent de l'huile sur le feu, protéger le peuple
palestinien. Se protéger en fin compte.
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