Centre Palestinien
d'Information
Rapport
Les routes déviatrices entourent et étouffent la ville
d'Al-Khalil
Photo CPI
15 mai
2008
Al-Khalil – CPI
Au milieu d'un cercle de rues déviatrices vit
la ville d'Al-Khalil (Hébron), au sud de la Cisjordanie. Ces
rues, dont la rue 60 est la plus importante, ont été creusées
après l'accord d'Oslo. Elles constituent un réseau de routes
reliant les colonies du Sud aux villes palestiniennes occupées
en 1948, notamment avec la ville de Bir As-Saba' et la ville
d'Al-Quds (Jérusalem).
L'occupant israélien transforme ces routes en
des portails de la ville d'Al-Khalil. Il laisse les Palestiniens
passer quand bon lui semble. Ainsi, il prend ces routes comme un
outil pour pratiquer un siège hermétique non seulement sur la
ville, elle-même, mais également sur les villages et les
localités du département.
L'entrée nord
La zone de Nabi Yones, à l'Est du village de
Halhoul, constitue l'entrée principale menant à la ville
d'Al-Khalil et aux villages et localités qui l'entourent par le
nord.
A cette entrée principale, les forces de
l'occupation sioniste installent des barrages militaires
ambulants et des points de contrôle tout au long de la rue
principale commençant du barrage de Atsionne.
Abou Mohammed, un habitant du village de
Halhoul, est un vendeur ambulant travaillant sur cette entrée.
Il témoigne du fait que les forces d'occupation ont fermé toutes
les entrées principales de la ville, depuis le déclenchement de
l'Intifada d'Al-Aqsa, surtout dans la zone d'Al-Hawawer qui
relie Al-Khalil à la ville de Bethléem.
Et puis, ajoute Abou Mohammed, ces forces-là
ont ouvert la zone de Nabi Younes pour en faire l'entrée
principale de la ville et pour fermer toutes les autres entrées.
L'entrée sud
Le Triangle Al-Fawwar situé au sud de la
ville de Dora est l'entrée sud de la ville d'Al-Khalil. Il est
l'unique lien avec la région du Sud. Il relie la ville aux
localités de Yatta, Ad-Dahiriya et As-Somou'.
Et le carrefour d'Al-Fahs, qui est l'entrée
principale des villages de Yatta et d'As-Somou' au sud de la
ville, les forces de l'occupation israélienne l'ont fermé, sans
donner d'alternative !
Les entrées principales ne sont pas mieux
loties que les autres entrées plus petites qui relient les rues
coloniales aux villages et localités qui l'entourent, à l'image
de cette rue que sépare la ville d'Al-Khalil de ses villages qui
se trouvent à son nord et à son nord-ouest.
Longues distances
Les distances entre repères ne sont plus les
mêmes. « Après la fermeture de nos rues ordinaire menant à la
ville d'Al-Khalil, dit le citoyen palestinien Nasser Hussein,
nous devons emprunter de nouvelles routes. Les distances pour un
même but deviennent longues, trop longues ; nous dépensons trop
de temps ».
De plus, ces nouvelles routes sont soit très
étroites, soit escarpées, soit souvent les deux à la fois,
notamment dans cette région montagneuse.
Toutes ces difficultés poussent le coût du
transport vers le haut, ajoute Nasser Hussein. Le citoyen n'a
plus beaucoup de choix. Soit il paye cher son transport, soit il
ne se déplace que pour le strict nécessaire.
Le transport public
Ces routes étroites et escarpées sont venues
à bout des voitures de transport public, dit un chauffeur du
domaine. Plusieurs véhicules sont déjà au bout de leur capacité
de rendre service aux citoyens. Et le reste quitte bientôt ces
routes poussiéreuses. Les poussières rongent leurs moteurs.
Notons enfin que les chauffeurs de taxi ne
peuvent plus continuer à travailler. Les clients sont de plus en
plus rares. Les routes sont non seulement plus longues, mais de
plus, un chauffeur palestinien ne peut pas les emprunter, à
cause des colons sionistes qui ne veulent que de faire du mal
aux Palestiniens.
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