Centre Palestinien
d'Information
Rapport
Les missiles
palestiniens, un équilibre stratégique de forces
Photo CPI
15 avril 2008
Gaza – CPI
« Les missiles (de la résistance palestinienne)
sont rudimentaires par rapport à l'arsenal militaire israélien.
Cependant, ils ont fait un changement considérable dans
l'équilibre stratégique du conflit israélo-palestinien. Le fait
de continuer à exister changera les données de ce conflit. »
Ces propos sont le résumé d'une étude
américaine réalisée par Marguerite Wais, chercheuse à l'institut
de Washington pour les politiques du Moyen-Orient, connu pour
être proche des intérêts sionistes aux Etats-Unis. L'étude a
pris le titre : « Les armes du terrorisme : le développement du
missile Al-Qassam et ses effets ».
Ce résumé appuie l'avis d'experts et
d’analystes militaires qui voient que l'Entité sioniste ne
possède plus de force de dissuasion efficace face aux factions
de la résistance palestinienne, surtout du fait qu'elles
améliorent leurs missiles de façon remarquablement rapide.
L'ARTISANAL ET LA REGION
Elles sont vouées à l'échec, les négociations
de Camp David de l'an 2000 entre le premier ministre israélien
de l'époque Ehud Barak et le président palestinien défunt Yasser
Arafat, sous la houlette du président américain Bill Clinton.
Depuis cet échec, la question palestinienne est entrée dans une
nouvelle phase traduite par le déclenchement de l'Intifada d'Al-Aqsa.
C'est la visite provocatrice donnée par Sharon à la mosquée
d’Al-Aqsa qui a mis le feu aux poudres.
Cette deuxième Intifada n'était pas comme la
première, celle des pierres. Les factions de la résistance
palestinienne étaient mieux armées et plus expérimentées. Elles
commencent même à fabriquer certaines sortes d'armes, en
particulier les missiles qui ont pris différentes nominations.
Le 26 octobre 2001 reste un jour historique
pour la résistance palestinienne. C'est le jour où le premier
missile de fabrication locale tombe à l'intérieur de la colonie
sioniste de Sderot, 1,6 kilomètre au loin de la bande de Gaza.
Ce sont les brigades d'Al-Qassam, branche militaire du mouvement
du Hamas, qui avaient adopté le lancement de la première
roquette nommée Qassam1.
Bien qu'ils soient élémentaires et de
fabrication locale, ces missiles venaient de marquer un virage
dans la littérature du conflit israélo-palestinien. Le célèbre
magazine Time croit que « ce missile artisanal pourrait changer
le Moyen-Orient ». Et la chaîne CNN l'a qualifié de « l'affreuse
feuille du Moyen-Orient ».
Un rapport israélien publié par « le centre
d'information sur les enseignements et le terrorisme », le 14
décembre 2007, dit que les effets négatifs ne se résument pas
« uniquement par le nombre de tués et de blessés ou par les
dommages matériels. Ils résident surtout dans le fait que le
lancement perpétuel de ces missiles a des influences
psychologiques négatives sur la population. Il touchera de
manière dangereuse le sentiment de sécurité chez environ 190
mille citoyens vivant sous la menace de missiles et d'obus de
mortier ».
Depuis la date fatidique d'octobre 2001, une
quinzaine d'Israéliens ont perdu la vie. 500 autres ont été
blessés. Des centaines ont été choqués. Toujours selon des
statistiques israéliennes officielles.
Les missiles palestiniens sont désormais un
moyen efficace pour pousser les occupants à partir.
UN EFFET CONSIDERABLE
Ces armes élémentaires fabriquées dans des
ateliers, sous des escaliers, ont donné à la résistance
palestinienne la force de frapper dans la profondeur
israélienne. Elles augmentent les défis pour l'armée
israélienne. Le rapport de Winograd confirme le recul des
capacités de cette armée et sa faiblesse à faire face aux
mouvements de résistance, surtout après son échec dans la guerre
qu'elle avait menée contre le Liban en été 2006, et après son
échec face au Hamas, dans la bande de Gaza.
Selon les statistiques du gouvernement
israélien, le nombre de ces missiles s’est multiplié par deux
entre 2002 et 2003. Par quatre entre 2005 et 2006. De nos jours,
leur nombre dépasse les 3000.
Depuis le retrait israélien unilatéral de la
bande de Gaza, les missiles envoyés par le Hamas sur les villes
et les localités israéliennes ont augmenté en nombre. En
moyenne, plus de 200 missiles sont lancés mensuellement, depuis
le début de cette année 2008. Parfois, beaucoup plus. La
première semaine du mois de mars dernier a vu tomber plus de 100
missiles, mentionne l'étude américaine ci-haut.
Pour protéger les colons, les autorités de
l'occupation donnent l’alerte 15 à 20 secondes avant la tombée
des missiles par la diffusion d'une couleur rouge. Non seulement
ce système a montré ses limites, mais il sème de plus la panique
et la terreur parmi les Sionistes.
POURQUOI CES MISSILES
Dans les territoires palestiniens, la
résistance avait pu fabriquer et se procurer ces armes, en dépit
de toutes les conditions difficiles. Elle n'écarte aucune option
pour reprendre les droits palestiniens. Elle travaille, malgré
que la Communauté Internationale suive le point de vue
israélien. Celle-ci ne donne aucun intérêt aux droits
palestiniens reconnus par des décisions internationales
provenant d’établissements internationaux, qui n’obligent
cependant pas l'Entité sioniste à exécuter ses obligations.
Certains disent que les missiles de la
résistance palestinienne sont la cause des agressions
israéliennes. Mais on oublie que les agressions ont toujours été
là, avant l'arrivée des missiles. Elles existent partout en
Palestine. En Cisjordanie, d'où les missiles ne partent pas.
Par ailleurs, une résistance ne voit le jour
que lorsqu'il y a une occupation. Elle est là pour refuser cette
occupation, pour reprendre les droits nationaux bafoués. Ce qui
reste bizarre, c'est d'être aux côtés de l'occupant et d’accuser
les résistants de faire mal à l'occupant !
A remarquer enfin que les missiles de la
résistance palestinienne ont pu baisser le nombre d'opérations
martyres. Pourquoi envoyer des hommes ou des femmes, à partir de
moment où on peut envoyer des engins?
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