Rapport de CPI
« La Porte du
soleil », prélude d'une nouvelle
Intifada ?
CPI
Mercredi 13 février
Naplouse – CPI
Sur les terrains du
village palestinien d’Al-Zaïm, vers la
ville sainte d’Al-Quds, les occupants
sionistes avaient décidé de construire
des milliers d’unités résidentielles
coloniales, en application de leur
projet appelé « E1 ».
Des centaines de
Palestiniens ont alors décidé de défier
la décision usurpatrice des occupants ;
ils ont participé à l’installation d’un
village symbolique qu’ils ont nommé « La
Porte du soleil », le 11 janvier
dernier.
Il est vrai que les
occupants sionistes ont détruit ce
village, avant qu’il ne voie vraiment le
jour, mais cette action a été le prélude
de plusieurs autres tentatives de genre.
Il y a eu alors Bab Al-Karama (la Porte
de la dignité), Al- Manattir, Bab Al-Horriya
(la Porte de la liberté), vers Naplouse,
Kasser Al-Qaïd (Rupture de la chaîne),
vers Jénine.
Toutes ces
tentatives, tous ces villages
symboliques sont-ils le prélude d’une
troisième Intifada, ou restent-ils des
mouvements populaires de résistance
pacifique contre l’occupation sioniste
qui n’iront pas plus loin ?
Khaled Mansour est
membre du bureau exécutif de la Campagne
populaire de résistance contre le mur de
séparation discriminatoire et contre la
colonisation. Il voit dans la tentative
de « La Porte du soleil » une sorte de
créativité de résistance contre
l’occupation. Ce qui est nouveau dans
ces tentatives, c’est qu’elles marquent
le début d’un nouveau stade de
résistance. Les résistants auront
l’initiative en main. La résistance
était le fruit de réactions jusque-là ;
désormais, les résistants prendront
l’initiative et attaqueront, au lieu de
rester toujours sur la défense.
Mansour croit que la
résistance populaire est la route menant
vers la liberté, vers la fin de
l’occupation. Il faut que tous les
efforts matériels et humains se
réunissent afin de rendre les coûts de
l’occupation trop élevés aux occupants.
L’expérience de la «
Porte du soleil » ouvre la porte à de
multiples actions de résistance
possibles contre l’occupation. Les
occupants comprendront qu’ils sont face
à un peuple qui aime se voir libre,
débarrassé de l’occupation. Arriver à ce
but ne se réalisera pas uniquement par
les négociations.
Un acte
extraordinaire
Cette tentative de la
« Porte du soleil » a perturbé les
occupants ; elle les a pris de court.
Ils ne savaient pas comment faire,
comment la traiter. C’est une idée
créative, jeune, qui sort de
l’ordinaire, dit Mme Loma Nazih. Elle
est déjà devenue un symbole.
Il y a ceux qui
appuient avec force cette action ; mais
cette action et tous les mouvements
populaires ne sont pas au goût de tout
le monde. Certains y posent leur
objection, et n’y donnent pas une grande
importance, car, disent-il, les
occupants sionistes ne comprennent que
le langage de la force et ce qui a été
pris par la force ne retournera que par
la force.
Le chercheur en
médias Ahmed Khodaïr est de ces
derniers. Ces actions sont bien,
cependant médiatiquement seulement.
Elles ne libèrent pas un morceau de nos
terres ; elles ne désinstallent pas un
barrage des occupants. Elles ne font
rien contre les colonies. Il ne reste
qu’à pratiquer la résistance armée,
l’Histoire en est témoin.
D’autres disent qu’il
faut tout essayer. Toutes les actions
sont bonnes tant qu’elles ont pour
objectif de chasser l’occupant. Le jeune
Mohammed Saada croit à la
complémentarité de la résistance
pacifique et de la résistance armée.
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