Centre
Palestinien
d'Information
Rapport
Al-Safadi souffre de la captivité, loin des siens
Photo: CPI
Mercredi 11 mai 2011
Naplouse – CPI
Les captifs palestiniens vivent dans des
conditions exceptionnellement difficiles. En plus de
l’enfermement, ils souffrent de toutes ces violations pratiquées
par les bourreaux israéliens. Il y a cette négligence médicale.
Il y a cette politique d’isolement interminable. Il y a cette
interdiction de visite. La liste est trop longue pour que l’on
puisse tout énumérer. Tout est bon pour rendre la vie impossible
aux captifs, pour briser leur moral, pour changer leurs
principes.
Plus de six mille Palestiniens survivent
dans les prisons de l’occupation israélienne. Parmi eux se
trouvent plus de mille malades, deux cent cinquante enfants,
quinze députés du Conseil Législatif Palestinien, trente-cinq
femmes.
L’association de solidarité internationale
pour les droits de l’homme rapporte dans un rapport l’histoire
d’une captive exceptionnelle. Elle est la femme d’un captif
aveugle. Un de ses frères a été tué par les occupants
israéliens. Ses quatre autres frères sont blessés et arrêtés par
les occupants.
Le jour de l’arrestation
L’histoire a commencé le 11 novembre 2009,
un jour où la Palestinienne Nelly, 35 ans, était sur la route,
vers la ville de Ramallah, vers la maison d’une de ses sœurs.
Sur un barrage israélien, les soldats israéliens l’ont arrêtée,
dit sa mère.
Le jour même, une grande force de
l’occupation israélienne a investi la maison familiale, dans
l’ancien bourg de Naplouse. Les soldats israéliens ont inspecté
la maison avant d’interpeller sa sœur Mamoun, sachant que les
occupants israéliens avaient déjà arrêté son autre frère Hassan,
raconte la mère.
Onze jours plus tard, les occupants
israéliens ont encore investi la maison pour arrêter son
beau-frère, le frère de son mari, et le fils de celui-ci.
Dix-huit jours plus tard, ils ont investi la
maison de sa belle-mère, Om Baker. Ils ont gardé cette dame pour
pratiquer des pressions sur Nelly, pour retirer des aveux
d’elle.
L’interrogation, un moment difficile
Nelly est restée plus de cent jours dans le
centre d’enquête de Btah Takfa. Elle a eu le droit à toutes
sortes de torture : position impossible d’Al-Chabah, privation
de sommeil, de nourriture, de couverture dans la période
hivernale du moment. Elle n’avait pas de droit de voir un
avocat. A la fin, les occupants israéliens l’ont condamné à
vingt mois de prison ferme.
En dépit de ces moments très durs, Nelly
était presque heureuse, heureuse en sentant son mari captif non
loin d’elle ; sa cellule se trouvait à quelques mètres au loin
de la sienne. Elle a pu le croiser à plusieurs reprises, indique
son frère Hassan.
Son mari Ibada s’est même trouvé une fois
dans le même box des accusés. Les soldats israéliens lui ont
interdit de parler à son mari. Son refus lui a valu trois jours
d’isoloir.
Etudes et vie professionnelle
C’est en 2003 que Nelly a eu son Bac
littéraire, avec la bonne moyenne de 76,3. Et c’est en 2007
qu’elle a fini son master en sociologie, àl’université nationale
d’Al-Najah, de la ville de Naplouse.
Puis elle a effectué plusieurs stages dans
plusieurs domaines : la radio et la télévision, la photographie.
Elle a terminé une formation en langue des signes, dans le
Croissant-Rouge palestinien. Tout cela lui a permis de
travailler dans une radio locale de la ville de Naplouse,
surtout dans le montage.
L’amour de la patrie est très fort chez
Nelly, dit sa sœur. Elle avait obtenu un bon contrat au Qatar,
mais elle n’a pu y rester plus de trois jours. Elle a annulé le
contrat et est retournée dans sa patrie : la Palestine.
Un mari aveugle et deux familles qui
souffrent
A cause d’une maladie enfantine, Saïd Ibada
a perdu la vue. Nelly l’a épousé, le 23 mars 2002, malgré son
handicap. Mais elle n’est restée avec lui que pendant deux
semaines, les forces israéliennes d'occupation l’ayant
interpellé et condamné à onze ans de prison prolongeables. Elle
ne l’a vu que sept ans plus tard, dit sa mère.
La famille de Nelly souffre de l’occupation
israélienne, comme mentionné ci haut, tout comme en souffre la
famille de son mari. Deux frères de son mari sont dans les
prisons israéliennes depuis les années soixante-dix.
Dans la prison, Nelly passe son temps avec
calme et patience, mais avec impatience, elle attendait de
croiser son mari, sur le chemin des tribunaux, témoigne Rajaa
Al-Ghol, une ancienne campagne de cellule. Elle revenait chaque
fois, les larmes aux yeux : les soldats israéliens l’empêchaient
de lui parler.
Notons enfin que le chercheur de la
Solidarité internationale souligne que les occupants israéliens
ont transféré son mari Ibada vers l’isolement, malgré son
handicap, sans donner de raison.
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