Centre
Palestinien
d'Information
Rapport
Le captif Mazen Al-Natcha garde un moral d'acier en dépit de
l'interminable « Détention administrative »
Photo: CPI
Vendredi 10 décembre 2010
Naplouse – CPI
Les occupants israéliens ne veulent pas
laisser en paix le Palestinien Mazen Djamel Al-Natcha. Il a été
détenu à cinq reprises. La dernière fois, c’était une
« Détention administrative ». Cette dernière s’est renouvelée
pour la troisième fois, laissant Al-Natcha derrière les barreaux
des prisons israéliennes.
Al-Natcha est né dans la ville d’Al-Khalil
le 18 mars 1972. Son histoire avec l’arrestation a commencé en
1996, confie sa femme le médecin Om Hodifa au centre Ahrar pour
les études des captifs et pour les droits de l’homme. Il a été
enfermé pour un an. Et après leur mariage, il a été arrêté et
condamné à treize mois de prison ferme. Cinq mois plus tard, il
a été interpellé et emprisonné, sous cette fameuse « Détention
administrative », pour une durée de six mois. Mais cette durée,
chaque fois qu’elle allait prendre fin, les bourreaux israéliens
la renouvelaient. Sous ce régime, il est resté en prison pour
quatre ans et deux mois. Quatre mois plus tard, les occupants
israéliens l’ont enfermé encore une fois sous ce même régime qui
se renouvelle. Le cauchemar continue : cela fait plusieurs fois
que cette « Détention administrative » se renouvelle, chaque
fois pour six mois.
Al-Natcha est connu pour ses bonnes
relations sociales. Il est aimé par les gens. Il reste toujours
un bon prédicateur. Il a fini ses études de religion, à
l’université d’Al-Quds. Actuellement, il fait son Master 2 dans
le domaine de l’éducation. Ainsi, il est le plus ancien étudiant
de cette université. Il s’y est inscrit en 2003, mais chaque
trimestre, il est le sujet d’une arrestation.
Une vie agitée
Les occupants israéliens avaient décidé de
ne pas laisser en paix ce Palestinien, ni sa famille, ni ses
amis. Les bourreaux israéliens venaient l’arrêter alors qu’il
recevait les gens venant le féliciter pour sa libération !
Durant dix ans de mariage, il n’a pas même
passé trois ans avec sa mariée.
Lorsqu’ils se sont mariés, sa femme Om
Hadifa était encore étudiante, à la faculté de médecine. Les
arrestations ont rendu sa vie très très difficile, dit-elle au
centre Ahrar, surtout après l’arrivée de leur petit enfant.
La vie sans lui est très dure. « Et
maintenant, ajoute-t-elle, je suis en dernière année de mes
études de spécialisation, génécologie et pédiatrie. De plus, je
travaille à l’hôpital dix jours par mois ».
En plus de toutes ces difficultés, elle
brûle d’envie de voir son mari, mais les occupants israéliens ne
lui permettent de le voir qu’une fois par an, sous des prétextes
sécuritaires !
La petite famille a trois enfants, et les
deux derniers n’ont vu le père que derrière les barreaux. Le
petit Homam avait 25 jours seulement quand son père l’a vu.
C’était une scène qui a ému tout le monde, même les soldats
israéliens.
Cette situation reste très difficile pour
les enfants. Le plus grand, Hothifa, et la deuxième s’attachent
beaucoup à lui. Les occupants israéliens les privent de leur
père chaque fois qu’ils croient qu’il va rester avec eux pour
toujours.
La maladie
Le père souffre de cet éloignement forcé de
sa famille, de sa femme, de ses enfants. Il souffre aussi d’une
maladie chronique : une inflammation de l’intestin : diarrhée,
sang qui coule, douleurs permanentes. Il a besoin d’une
nourriture spéciale et d’un climat sain. Avec les occupants
cependant, tout Palestinien n’a le droit à rien.
Notre captif, comme tous les captifs
palestiniens d’ailleurs, n’a que la patience pour lui, renforcée
par la lecture.
Libération et espoir
Chaque fois que la durée de six mois prend
fin, Om Hodifa et les enfants s’accrochent à l’espoir de voir
leur père ; et quand ils constatent que cette « Détention
administrative » est renouvelée, c’est la tristesse et le
désespoir qui règnent sur la maison. Le lendemain, un nouvel
espoir naît ; on essaie de croire que ce renouvellement sera le
dernier.
La famille palestinienne
Pour sa part, Fawad Al-Khafach, directeur du
centre Ahrar, confirme que l’Entité sioniste insiste à priver la
famille palestinienne des siens. Le captif Al-Natcha a beaucoup
souffert de cette occupation israélienne. Celle-ci a volé 65
mois de sa vie, par cette « Détention administrative » qui se
renouvelle depuis quatre ans.
Al-Khafach appelle les institutions
juridiques à donner un soin particulier à ces captifs
palestiniens internés sous ce régime injuste de « Détention
administrative », un régime qui détruit complètement la famille
palestinienne.
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