Centre
Palestinien
d'Information
Rapport
L'Intifada d'Al-Aqsa, une expérience dessinée avec le fusil et
le sang
Photo: CPI
Vendredi 8 octobre 2010
Gaza – CPI
Dix ans sont passés, jour pour jour, depuis
que l’ancien premier ministre israélien Sharon a souillé le
sanctuaire de la sainte mosquée d’Al-Aqsa, épaulé par des
dizaines de soldats armés jusqu’aux dents. Dès son entrée dans
la mosquée, mardi 5 octobre 2010, l’Intifada d’Al-Aqsa a éclaté.
Ni Sharon ni ceux qui sont venus après lui n’ont pu l’éteindre,
bien qu’ils aient promis à leurs électeurs de le faire.
Performance militaire
Au début de l’Intifada, les Palestiniens
n’ont eu d’autre choix que d’utiliser leurs armes et leurs
anciennes munitions : des couteaux, des bouteilles brûlantes,
des pierres. Des pierres symboles de la Première Intifada.
Quelques années plus tard, les factions
palestiniennes, les brigades d’Al-Qassam, branche militaire du
mouvement de la résistance islamique Hamas, ont pu, dans la
bande de Gaza, fabriquer des armes plus avancées. Elles ont
commencé avec des obus de mortier. Ensuite sont venues les
roquettes d’Al-Qassam 1, 2 puis 3. Les roquettes ont continué à
se développer jusqu’à ce que leur portée atteigne les villes
palestiniennes occupées par les Sionistes.
Les brigades d’Al-Qassam ont pu fabriquer
des roquettes Al-Battar et des obus Al-Yassin, en l’honneur du
cheikh des deux Intifadas Ahmed Yassine.
Al-Qassam puis les autres factions
palestiniennes ont pu fabriquer des ceintures explosives, et
creuser des tunnels souterrains destinés à enlever les soldats
israéliens.
Cinq ans seulement après le déclenchement de
l’Intifada d’Al-Aqsa, les Sionistes fuient la bande de Gaza et
le feu de la résistance.
Le martyr Dr Abdou Al-Aziz Al-Rantissi avait
cru en cette Intifada : « Donnez-nous cinq ans seulement et nous
libérerons Gaza ». Et cela est arrivé.
Et sur les territoires de la Cisjordanie,
les jeunes, filles et garçons, se sont transformés en bombes
réglées pour tuer ceux qui occupent les territoires et agressent
leurs habitants.
Mais pourquoi les brigades d’Al-Qassam et
les résistants palestiniens de la Cisjordanie n’ont pas fabriqué
des roquettes et des obus ? Tout le monde connaît bien la
réponse : l’autorité de Ramallah poursuit les résistants, les
enferme dans ses prisons et tue même un certain nombre d’entre
eux.
L’Intifada et la politique
Et sur tous les niveaux, le peuple
palestinien a beaucoup profité de l’Intifada d’Al-Aqsa. Les
Palestiniens se sont rendus compte de l’inutilité de ces
négociations avec les occupants israéliens, et ont vu comment
les occupants israéliens continuent leurs plans pour judaïser
tous les territoires palestiniens et y mettre la main dessus, et
comment l’autorité court derrière les négociations, malgré les
crimes de l’occupation israélienne : judaïsation, colonisation,
et annexion de la terre de façon accélérée.
La résistance guidée par le mouvement du
Hamas, elle, ne se lasse pas de répéter qu’il n’y a de solution
pour la question palestinienne qu’à travers la résistance, le
fusil, et que les négociations avec l’ennemi ne sont qu’une
perte de temps.
Dix ans après le début de l’Intifada d’Al-Aqsa,
le peuple palestinien est désormais plus expérimenté, croient
des observateurs. Il sait mieux que jamais défendre ses droits,
et la résistance palestinienne a pu développer sa performance.
Elle sait comment et quand bien frapper les occupants
israéliens.
Guerre d’un nouveau genre
Désormais, le peuple palestinien s’engage
dans une guerre d’un nouveau genre : la guerre juridique. Des
gens de tous bords, des avocats en particulier, réunissent des
documents prouvant l’implication de l’ennemi sioniste dans des
crimes de guerre à l’encontre du peuple palestinien, pour les
amener devant les tribunaux internationaux.
Bien que les Palestiniens n’aient pas une
bonne confiance en ces tribunaux internationaux, les
Palestiniens espèrent voir les chefs criminels de l’occupation
israélienne derrière les barreaux pour les crimes commis contre
eux depuis des décennies et des décennies.
Disons enfin que l’Intifada d’Al-Aqsa reste
une expérience complètement palestinienne dessinée par le fusil
et le sang. Elle mérite d’être étudiée. Les peuples et pays
arabes doivent tirer des leçons de ce peuple palestinien qui
continue sa résistance et sa lutte, sans perdre sa patience,
jusqu’au départ du dernier occupant.
Le Centre Palestinien d'Information - © 2010
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