Centre
Palestinien
d'Information
Rapport
Un passager gazaoui de la flottille « La liberté » retourne sans
sa femme !
Photo CPI
Lundi 7 juin 2010
Gaza – CPI
Le Gazaoui Ahmed Al-Dahchan a emmené sa
femme à l’étranger pour qu’elle trouve le soin nécessaire pour
son cancer du côlon. Cependant, il n’avait guère pensé que son
voyage serait une incroyable aventure maritime, terrestre et
aérienne.
Ils ont quitté la bande de Gaza via le point
de passage de Rafah, après des mois et des mois d’attente,
retard causé par l’injuste blocus. Les autorités égyptiennes les
ont directement emmenés vers l’aéroport.
Ils ont pris l’avion et sont partis vers la
Turquie pour recevoir le soin, puis vers l’Arabie Saoudite pour
un voyage d’agrément. Mais la femme a insisté à retourner dans
la bande de Gaza afin d’être aux côtés de leurs enfants.
Mais dès leur arrivée à l’aéroport de la
capitale égyptienne le Caire, ils ont été surpris par les
autorités égyptiennes qui les ont arrêtés et ont refusé de les
laisser passer dans la bande de Gaza. Ils leur ont même imposé
une enquête rigoureuse : des questions sur Gaza, sur la
résistance, sur le mouvement du Hamas. Puis la deuxième surprise
a été de nous envoyer à bord d’un avion en Turquie.
Une solution inattendue
En Turquie, Al-Dahchan et sa femme ne
savaient pas que faire pour retourner à leur patri, à leur Gaza,
jusqu’au moment où il font connaissance de l’association de
secours humanitaire turque IHH. Des membres de l’association
leur ont suggéré de regagner la bande de Gaza via la flottille
internationale « La liberté ».
Le couple hésitait à prendre la flottille,
surtout avec une femme malade. Mais n’ayant pas d’autre
solution, l’homme et sa femme ont enfin décidé de le faire.
Malheureusement, sur le chemin vers Gaza, ce
qu’ils s’attendaient est arrivé : les occupants israéliens
attaquent les bateaux de la flottille internationale « La
liberté », les confisquent et arrêtent tous leurs passagers. Un
coup dur pour la femme malade.
Une tragédie continue
Le mari est arrivé, le soir du mercredi 2
juin, sans sa femme. En effet, les Israéliens avaient refusé le
retour de la femme malade dans la bande de Gaza. Le mari ne
savait quoi faire, très inquiet pour le sort inconnu de sa femme
très malade.
Il se souvient avec surprise et amertume ce
qui s’est passé sur le bateau, comment les forces israéliennes
d'occupation ont réagi comme de vrais pirates :
« Ce qui s’est passé était un crime tramé
d’avance. Les forces sionistes ont tué des dizaines de jeunes et
de vieux innocents ».
« Ils ont tiré à bout portant sur les
victimes, pour mettre les solidaires en sang, pour les apeurer,
ajoute-t-il. De mes propres yeux, j’ai vu des blessés perdre
leur dernier souffle ; les soldats sionistes refusaient de leur
donner le soin nécessaire. Puis les commandos israéliens ont
tiré les bateaux vers le port d’Ashdod et nous, ils nous ont
emmenés vers la prison de Bir Assabaa pour une enquête. Là, nous
sommes restés deux nuits. »
L’officier du service sioniste de
renseignements l’a menacé d’assassinat, s’il parle de ce qui
s’est passé.
Puis l’officier l’a informé qu’il pouvait
rejoindre la bande de Gaza. Il lui a menti en lui disant que sa
femme l’avait déjà précédé !
Dès son arrivée, il a découvert l’absence de
sa femme ; ensuite, il a reçu un appel de la Turquie l’informant
qu’elle était là-bas !
Le pauvre habitant de Gaza n’a plus qu’à
lancer un appel au premier ministre turc et au premier ministre
palestinien Haniyeh afin qu’ils leur rendent, à lui et à ses
enfants, sa femme et leur mère malade.
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