Rapport du CPI
Bientôt 12
millions de Palestiniens :
le conflit sera bientôt démographique
CPI
Photo: CPI
Lundi 7 janvier
2013
Cisjordanie – CPI
Le Centre Palestinien
des Statistiques a publié une étude
détaillée sur le développement et le
nombre de Palestiniens, dans tous les
territoires palestiniens dont ceux
occupés en 1948, et partout dans le
monde. Leur nombre total a atteint les
11,6 millions de personnes, 4,4 millions
dans les territoires, 1,4 million
derrière la ligne verte, environ 5,1
millions dans les pays arabes, environ
655 mille dans les autres pays.
4,4 millions de
Palestiniens vivent dans les territoires
palestiniens dont 2,7 millions en
Cisjordanie et 1,7 million dans la bande
de Gaza.
44,2% des
Palestiniens des territoires
palestiniens habitent dans les camps de
réfugiés : 41,4% dans les camps de
Cisjordanie, 58,6% dans la bande de
Gaza.
L’étude souligne que
le nombre de Palestiniens dans la
Palestine historique est arrivé à 5,8
millions, à la fin de l’année 2012. Le
nombre de juifs y était de 5,9 millions
à la fin de l’année 2011, selon les
estimations du bureau sioniste des
statistiques ; fin 2012, il a atteint
les six millions de personnes.
L’étude note que le
nombre de Palestiniens et le nombre de
juifs atteindraient 6,5 millions, fin
2016, si bien évidemment le niveau de
croissance des natalités reste le même.
Et vers la fin de l’an 2020, le nombre
de juifs serait de 6,9 millions : 49,1%
de la population. Le nombre de
Palestiniens monterait cependant à 7,2
millions de personnes.
Un conflit
démographique
Ces études auraient
des effets politiques, dit le professeur
Abdou As-Sattar Qassem à notre Centre
Palestinien d’Information (CPI). Il ne
prend cependant très au sérieux le
nombre de Palestiniens dans le monde : «
Le bureau palestinien des statistiques
ne possède les capacités et les moyens
permettant de compter tous les
Palestiniens du monde. Par contre, même
si ces nombres ne sont qu’une
estimation, ils ont leur signification
dans le conflit. En effet, plus notre
nombre augmente, plus notre force sera
grande ; la démographie reste une part
importante du conflit entre les
Palestiniens et les sionistes ».
Et pour ce qui est de
la démographie à l’intérieur de l’entité
sioniste, le professeur Abdou As-Sattar
Qassem attire l’attention sur le
désarroi des sionistes : « "Israël" se
trouve dans une position difficile :
leurs nombres sont égaux. De plus, il y
a les sionistes qui quittent l’entité
sioniste, contre les Palestiniens qui
veulent retourner à l’intérieur ».
Cet universitaire
palestinien parle de la natalité et de
son rapport au conflit. Il a déjà écrit
en 1982 un article appelant les
Palestiniens à faire plus d’enfants.
L’OLP n’a donné aucune importance à
cette question : « Cependant, les
sionistes l’avaient vraiment pris au
sérieux. Or, le gouverneur militaire (de
l’occupant sioniste) m’a même convoqué
et m’a menacé de tout si je reparlais du
sujet ».
La natalité des
Palestiniens dans les territoires
occupés en 1948 augmente, dit Qassem.
Cela présente un fardeau pour l’entité
sioniste. Plus leur nombre augmente,
plus les revendications augmentent, plus
les moyens mis en place pour assurer ces
revendications augmentent. Et l’Etat
hébreu devra assurer leurs besoins
économiques, sociaux et éducatifs. Puis
il devra assurer leur sécurité… »
Les sionistes
ressentent le danger de la démographie
et la montée du nombre des Palestiniens,
surtout chez les colons qui se mettent à
encourager la natalité et à bâtir des
colonies étouffant les localités et les
villages palestiniens, conclut le
professeur Abdou As-Sattar Qassem.
L’avocat Abdou
Al-Malek Dahamicha, ancien membre arabe
de la Knesset, est sur la même longueur
d’onde que le professeur Qassem. Il
croit que la prochaine bataille sera
démographique. Il dit au correspondant
du Centre Palestinien d’Information
(CPI) que le nombre des Palestiniens en
augmentation inquiète ; c’est pour cette
raison que Sharon s’est retiré de la
bande de Gaza.
Le nombre de
Palestiniens est presque égal à celui
des juifs, ce qui inquiète les
sionistes, à long terme, dit-il.
C’est pourquoi
Netanyahu et beaucoup de dirigeants
d’"Israël" appellent à ce que l’Etat
soit purement juif et demandent aux
Palestiniens à le reconnaître : « Ils
croient se protéger, démographiquement
parlant ».
Ainsi est l’image
démographique en Palestine et dans
l’entité sioniste. Tout le monde se rend
de plus en plus compte que la guerre est
une guerre d’existence et non une guerre
de frontières. Il faut alors s’attacher
à la terre coûte que coûte.
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