Centre
Palestinien
d'Information
Rapport
Les forces israéliennes continuent à démolir les biens
palestiniens
Photo CPI
Lundi 5 juillet 2010
Attouf - CPI
Les forces israéliennes d'occupation ont
démoli, jeudi 1er juillet 2010, vingt-cinq unités résidentielles
et professionnelles de bédouins palestiniens de la vallée d’Attouf.
Cette démolition fait partie de tous ces projets de déracinement
et de judaïsation, dans la région d’Al-Aghwar. Cette nouvelle
attaque, qui devient d’ailleurs habituelle, reflète les
souffrances que cette population subit à cause de l’occupation
israélienne depuis l’occupation en 1967.
En dépit de tous ces agissements sionistes,
le village d’Attouf, non loin du village de Tobas, à Aghwar
Nord, reste un rempart de résistance face à l’armée et aux
colons israéliens. Les habitants de la zone sont les victimes de
projets israéliens enviant ses terres fertiles.
Les colonies de Samra et Tayassir encerclent
la zone par le nord. Les colonies de Baqia et Hadida, elles,
volent ses terrains du côté ouest. Sur ses frontières sud se
trouve la Jordanie.
Il est vrai que la zone est fertile. Le
centre du village d’Attouf est cependant désertique, entouré
d’une série de montagnes stériles.
Siège colonial et militaire
Les forces israéliennes d'occupation ont
déjà confisqué quelque 60% des terrains de la région d’Attouf.
Ces actions israéliennes malsaines ont donné leurs fruits. De
ces soixante-dix familles qui y habitaient, il n’en reste que
dix-sept. Et de ces trente-quatre mille moutons, comptés en
2005, il ne reste que dix-sept mille têtes.
Ce n’est pas tout, il y a aussi ce grave
problème de mines. Beaucoup y ont laissé la vie, beaucoup
d’autres se sont retrouvés invalides. Le président de la
municipalité a perdu son frère Mustapha, il y a quelques années
de cela.
Le berger Ali Basharat parle un peu de leurs
souffrances : « Nos maisons sont le sujet de démolitions
perpétuelles, mais nous les rebâtissons tout de suite après. Ils
nous empêchent de profiter de notre terre. Même le pied des
montagnes nous est interdit. Nous ne pouvons pas laisser nos
bêtes y paître ».
Ce qui est bizarre, c’est que les soldats
israéliens creusent un grand trou avant de démolir la maison. La
maison et tout ce qu’elle contient y seront jetés, ajoute-t-il.
Démolition à répétition
Plus d’une fois, la zone Al-Hadida, dans la
vallée d’Attouf, a été démolie. Il n’y a plus d’infrastructures.
Les enfants doivent aller loin pour trouver leurs écoles.
Un rapport de l’organisation juridique
israélienne parle de la manière dont l’armée israélienne impose
des amendes aux bergers qui approchent leurs animaux des
colonies. Et parfois, ils leur tirent dessus. Plusieurs bergers
y ont laissé la vie.
Les bergers profitent des samedis pour aller
plus loin, loin des soldats en vacances, des soldats qui
utilisent des balles réelles dans leurs manœuvres.
Il y a encore un autre problème, c’est que
les habitants de la zone Al-Hadida sont obligés de prendre des
routes alternatives pour atteindre leurs buts.
Siège maritime
Le rapport confirme que le village d’Al-Hadida
n’est relié à aucun réseau d’eau ou d’électricité. Les habitants
utilisent des générateurs et achètent leur eau de ces
commerçants qui la vendent à un prix exorbitant.
La région est riche en eau souterraine, mais
la population ne peut en profiter, à cause des tranchées
creusées par l’armée israélienne.
Ce qui nous tue, c’est que les colons qui
habitent sur notre terre profitent de notre eau et pas nous, dit
Khaled Bani Oda.
Toute notre vie est chamboulée par le manque
d’eau : le nombre de bêtes est en manque, ainsi que les terres
travaillées. Nous et nos troupeaux ne trouvons pas d’eau ; les
colonies d’à côté, elles, regorgent de vignes et de dattiers,
dit Khaled avec amertume.
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