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Centre Palestinien d'Information

Rapport

Contre l'oubli : A Gaza, les Israéliens liquident des familles entières,
la tragédie Ad-Dayée


Photo CPI

Jeudi 5 février 2009

Gaza – CPI

Les Israéliens et leur forces d’occupation n’ont jamais arrêté de prendre en cible les familles palestiniennes, celles de la bande de Gaza en particulier. On n’a pas encore oublié la famille de l’enfant Hoda Ghalia, prise en cible il y a trois ans sur la plage de Gaza. Ainsi que la famille Al-Athamina, à Beit Hanoun, au nord de la bande de Gaza. Les Israéliens ne sont pas prêts de cesser de noircir les pages de leur histoire, déjà toute noire.

Et maintenant lors de cette dernière folle guerre menée contre la bande de Gaza, du jamais vu. Les chasseurs israéliens partaient tuer un maximum de civils, liquider des familles, toutes entières. La famille Ad-Dayée n’est qu’un exemple de ces crimes de guerre perpétrés à Gaza, fin 2008, début 2009.

Les détails

La famille Ad-Dayée habitait une maison de quatre étages, dans le quartier Az-Zaytoun, à l’est de la ville de Gaza. De cette famille très nombreuse, il ne reste que quelques membres : les frères Amer, 28 ans, Rida 22 ans, et Mohammed, 30 ans. Ils ne resteront en vie que pour être des témoins oculaires de ce crime que l’histoire ne saurait oublier de si près. Ils ont échappé au massacre simplement parce qu’ils ne se trouvaient pas dans leur maison au moment du crime.

Pendant cette affreuse guerre, dit Amer, c’était la maison voisine de la leur qui était menacée de bombardement. « Nous avons alors préféré quitter la nôtre, tous. Moi, mon père, ma mère, mes frères et leurs femmes et leurs enfants. Effectivement, nous sommes allés chez notre sœur, c’était un dimanche. Le lendemain, nous avons décidé de rejoindre notre maison ; il n’y a rien à faire contre le destin, nous nous disions. Le lundi, nous avons décliné l’invitation de petit-déjeuner avec notre sœur. On dirait que nous étions pressés d’aller à notre destin ». Il souligne que son grand frère avait quitté la maison un peu avant le drame.

La maison a été bombardée et mise sans dessus dessous. De dessous des décombres, une main d’une femme, bague de mariage au doigt, a été soustraite. Des orteils ont été également retirés. Le frère Amer indique que tout le quartier Az-Zaytoun a connu un tremblement de terre quand le premier missile est tombé sur la maison, à six heures moins le quart. Peu après, d’autres missiles se sont précipités sur la maison. « Mon frère Ayad, sa femme et ses enfants ont descendu les escaliers, mais le temps leur manquait ».

Le témoin oculaire parle de son frère Ridwan qui le taquinait peu avant son départ : « Pourquoi tu as peur ? ».

Mohammed, l’autre frère, a perdu sa femme enceinte et ses quatre enfants, tous à la fois. Il a échappé à une mort évidente, en allant prier à la mosquée, comme à son habitude.

Il se rappelle de sa sœur Sabrine. Son corps a été retrouvé cinquante mètres plus loin, le saint Coran à la main.

De retour de la mosquée, il a vu l’immeuble de quatre étages s’aplatir à terre. Jusqu’à tard le soir, les voisins et les secouristes essayaient de retirer les corps de victimes, souvent déchiquetés.

La veille du drame

Le frère Rida dit, larmes aux yeux : « Mon frère jumeau Ridwan m’est cher. Je savais où il dormait, exactement. Le jour du drame, je suis directement allé vers où il était tombé. Il était encore vivant. C’est après quatre jours de soin intensif qu’il nous a quitté. On ne se séparait jamais. Jusqu’au Bac, nous étions ensemble ».

Amer, lui, parle de son père qui les a quittés à 57 ans. Il est parti sans réaliser son rêve le plus cher : aller avec la mère des enfants à la Mecque.

Rida se souvient de la dernière minute passée avec sa mère. C’était la veille du massacre. Elle préparait du pain, entourée de ses petits enfants. « Elle m’a donné un morceau de pain, en me disant :  "Qu’Allah facilite ta vie" ».

Frapper les civils

C’est le plus dur coup donné aux civils du quartier d’Az-Zaytoun. De toute les membres féminins de la famille, il ne reste en vie que les deux sœurs Sharifa et Amal. Sharifa était si heureuse de recevoir sa famille fuyant les bombardements. La pauvre ne savait pas que c’était leur dernière rencontre.

Amer ne peut jamais oublier les enfants de ses frères. Il était pour eux un oncle des plus tendres. « J’achetais au petit Youssef tout ce qu’il voulait de l’échoppe du quartier. Ses commentaires innocents m’étonnaient. Lors de la dernière guerre, il a dit une fois : "Nous allons mourir dans notre maison" ».



Source : CPI
http://www.palestine-info.cc/...


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