Centre Palestinien
d'Information
Monsieur
Abbas ! Qu'ont-elles donné, ces poignées de main ?
Photo CPI
4 décembre
2007
Agences – CPI (département français)
Bien que les médias internationaux nous aient montré de
chaleureuses poignées de mains, avant, pendant et après la conférence
d’Annapolis, personne n’est dupe pour savoir que l’autorité
palestinienne est le seul à sortir totalement perdante de cette
rencontre.
Cette autorité restera
perdante, tant qu’elle est prête à aller trop loin dans ses
concessions faites aux interlocuteurs israéliens, au nom d’une
souplesse politique.
Avant, pendant et après
la conférence d’Annapolis, les médias israéliens ont fait
leur calcul. Ils ne cachent aucunement leur joie devant tous ces
privilèges gagnés sans une quelconque contrepartie.
La conférence a même
été satisfaisante à la droite radicale du gouvernement israélien,
dit Emmanuel Rozin, commentateur de la deuxième chaîne de la télévision
israélienne.
Le communiqué commun
israélo-palestinien lu par le président américain au moment de
l’ouverture de la conférence n’a été qu'une soumission aux
Israéliens qui avaient demandé qu’aucun document contenant de
quelconques obligations n’émane de la conférence, ajoute Rozin.
Le président de
l’autorité palestinienne a laissé tomber son exigence
consistant à ne pas aller à Annapolis avant qu’un tel document
ne soit signé, un document qui délimite le destin des questions
palestiniennes fondamentales dont la ville d'Al-Quds, les réfugiés
palestiniens, les frontières, l’état et d’autres questions,
dit Odi Sijel, l’envoyé spécial de la même chaîne à la conférence.
De plus, ce président
qui se croit dur comme fer avait été engueulé par Condoleeza
Rice, la patronne de la diplomatie américaine, une demie heure
seulement avant le début de la conférence, dévoile le journal hébreu
Haartis.
Le pauvre avait voulu se
montrer beaucoup plus fort que ce dont il avait l’air en
refusant la déclaration commune passant totalement de côté la
position palestinienne. C’était Rice qui s’était montrée un
vrai homme dur en lui ordonnant de quitter la salle de réunion et
en lui criant dessus : « Laissez tomber ces jeux
et ces manœuvres, nous devons être d’accord », toujours
selon Haartis.
Livni, la ministre israélienne
des affaires étrangères, n’avait pas voulu laisser passer une
telle occasion pour humilier une délégation palestinienne aussi
faible et aussi conciliante. Elle a alors engueulé le chef de
cette délégation lorsque le pauvre a ouvert la bouche pour
demander quelques retouches pour le communiqué. Elle lui a crié
haut et fort : « Soit vous acceptez, soit vous
nous laissez seuls avec nos affaires ».
En fin de compte, le
communiqué a été publié sans que la délégation ne puisse
modifier quoi que ce soit. On dirait qu’elle était partie à
Annapolis uniquement pour recevoir des ordres !
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