Rapport du CPI
L'ancien bourg
d'Al-Khalil : une vie impossible
CPI
Photo: CPI
Vendredi 4 janvier
2013
Al-Kalil – CPI
Les occupants
sionistes imposent une terreur de mort
sur la ville palestinienne d’A1-Khalil.
Leurs colons s’implantent partout. Toute
la ville en souffre, en particulier
l’ancien bourg. A cause des agissements
de l’armée et des colons sionistes, les
magasins, les souks sont fermés. Des
familles entières vivent dans des
conditions très difficiles,
inimaginables en cette ère de
démocratie, des droits de l’homme.
Quelques mètres
seulement au loin de la sainte mosquée
d’Al-Ibrahimi, dans des ruelles étroites
et sombres, se trouve le quartier
historique et millénaire d’Al-Swakina.
Dans ce quartier se trouve la maison
délabrée de Hadja Aziza Abou Soufa, dite
"Om Nader". Cette mère sexagénaire se
plaint silencieusement. Il lui manque
tout : la nourriture, le médicament et
surtout la sécurité.
Dignité malgré la
souffrance
Dieu merci, il y a
encore quelqu’un qui vient prendre de
nos nouvelles, a dit la mère en voyant
l’envoyé du Centre Palestinien
d’information (CPI) entrer chez elle.
« Nous ne voulons pas
de la farine, du pain, de la nourriture
et des boissons, bien qu’il nous en
manque. Ce que nous voulons, c'est le
soutien moral et la compréhension de
notre tragédie quotidienne oubliée par
les nôtres. Nous vivons comme à l’époque
préhistorique ». Cette dame a six filles
et trois garçons et tous ne travaillent
pas, et un de ses garçons est enfermé
dans les prisons de l’occupant.
La famille vit une
grande crise, dit la femme. Les prix
sont de plus en plus exorbitants,
surtout pour une famille nombreuse dont
tous les membres sont au chômage.
Auparavant, il y avait les associations
de bienfaisance qui parcouraient les
ruelles et nous offraient leurs aides.
Or, maintenant, elles ne peuvent plus
nous atteindre à cause des barrages
militaires israéliens. Comment cette
famille, qui a perdu son père il y a
cinq ans, peut continuer à vivre ?
Elle reçoit quelques
centaines de shekels du comité de la
zakat de la ville. Mais cette somme ne
suffit même pas pour assurer le pain. «
Où est le Monde ? se demande cette mère
désespérée. Où sont les Musulmans ? J’ai
des enfants invalides, aucune maison
spécialisée n’accepte de les recevoir,
leurs frais sont trop élevés pour nous !
»
Terreur sur la
ville
En plus de la faim,
cette famille vit des soirs de peur,
d’effroi, de terreur. Cette terreur
monte à son comble les soirs et nuits où
les colons mènent des fêtes.
Leurs jours de fêtes,
des milliers de colons venant de Kariat
Arbaa, de Biet Romans, du quartier Al-Romeda,
entre autres colonies, s’orientent vers
la mosquée d’A1-Ibrahimi. Ils crient,
chantent, scandent des insultes. Ils
frappent tout Palestinien rencontré dans
les rues et ruelles de la ville. Pire,
ils jettent des pierres et des
bouteilles vides ou incendiaires sur les
maisons palestiniennes. Ce n’est pas
difficile d’imaginer l’état de cette
famille, surtout des handicapés apeurés.
« Nous avons besoin
d’un soutien moral et psychologique afin
que nous résistions et restions dans nos
maisons, malgré la pauvreté, le chômage,
la terreur. J’insiste à dire aux
familles qui ont quitté leurs maisons
dans l’ancien bourg qu’il faut y
retourner », appelle la dame.
Elle précise que les
occupants sionistes font tout pour tuer
la vie dans l’ancien bourg. Ils rendent
difficiles tous les mouvements, avec
leurs barrages et portails militaires.
Ils interdisent l’entrée des ambulances
et des véhicules apportant des produits
alimentaires.
Enracinement de la
colonisation
Abdou Al-Hadi, expert
en affaires de la colonisation, dit que
la politique de tous les gouvernements
israéliens successifs soutient la
colonisation dans les territoires
palestiniens en général et dans la ville
d’Al-Khalil en particulier. Les
gouvernements successifs, les
travaillistes en particulier,
travaillent pour enraciner la
colonisation dans la ville d’Al-Khalil.
Et pour arriver à ses
fins, le gouvernement de l’occupation
sioniste déploie quelque quatre mille
soldats pour protéger quatre cents
colons enracinés dans la ville
d’Al-Khalil, dans ses ruelles et ses
quartiers. En outre, plus de soixante
sites, tours et barrages militaires sont
installés dans la ville, y bloquant,
voire tuant, ainsi la vie économique et
commerciale. Cette atmosphère militaire
a causé une montée considérable de la
pauvreté, du chômage des familles
palestiniennes de l’ancien bourg. Il y a
aussi les maladies dues à la mauvaise
nutrition, les maladies psychologiques
causées par la violence des colons en
particulier chez les enfants.
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