Rapport
L'échec d'Abbas de trouver une
couverture arabe à son projet d'isoler le Hamas
Photo CPI
Mardi 3 juillet 2007
Al-Quds
occupée – CPI
Un coup inattendu a reçu
Abbas pour son idée de trouver une couverture arabe et
internationale d'isoler le mouvement de la résistance islamique
Hamas.
En effet, le discours du
président égyptien Moubarak, à Charm Al-Cheikh, a porté à
Abbas et à Olmert un coup dur lorsqu'il a appelé les
Palestiniens à un retour au dialogue pour une position unique
entre les mouvements du Fatah et du Hamas pour bien servir leur
peuple et sa juste cause.
Au
dialogue
Ce n'est pas seulement
le président égyptien qui a appelé au dialogue, c'est également
le secrétaire général de la Ligue Arabe Amro Moussa qui l'a
fait, ainsi que le conseil des ministres du Qatar.
Quant à l'Arabie
Saoudite, elle appelle depuis toujours à un retour rapide à
l'accord de la Mecque, en prenant une position équilibrée face
aux deux partis.
Tous ces appels, ajoutés
à ceux lancés par les factions palestiniennes, mettent le président
de l'autorité palestinienne dans une position de plus en plus
critique.
Contre
le courant
Sur la scène
internationale, ce sont les Russes qui ont refusé les premiers la
position américano-sioniste soutenant Abbas face au Hamas et créant
ainsi une crise déchirant le peuple palestinien. Le ministre des
affaires étrangères russe les a accusés de vouloir diviser le
peuple palestinien pour mieux régner.
Ainsi, le mur que le président
de l'autorité palestinienne avait voulu bâtir pour étouffer le
Hamas à Gaza s'est déjà fendu, d'autant que les régimes arabes
se sont rendus compte assez rapidement que le projet d'Abbas est
tissé par les Américains et les Sionistes pour servir les intérêts
de ces derniers.
Agissements
douteux
Très étonnant reste le
fait qu'au moment où Abbas refuse tout dialogue avec le Hamas, il
s'assoit avec le premier ministre de l'Etat d'occupation autour
d'une même table et appelle à des négociations directes avec
les occupants !
Les agissements d'Abbas,
tant précipités, telles que la dissolution du cabinet d'union
national, la mise en place un gouvernement d'urgence, la
suspension de certains articles constitutionnels… ont mis la
position arabe officielle dans une situation critique. La précipitation
de l'Entité sioniste, de l'Union Européenne et des Etats-Unis
pour venir soutenir ces agissements et la libération de biens
palestiniens au profit de l'autorité n'ont fait que pousser cette
position arabe vers plus d'embarras.
Abbas, en se rendant
compte ou non, applique un grand plan destiné à étouffer le
Hamas, pourtant démocratiquement majoritaire au Conseil législatif
palestinien !
Où
va le courant dur du Fatah ?
Les Arabes craignent que
les mesures d'Abbas ne font que concrétiser la séparation de la
bande de Gaza de la Cisjordanie afin de n'établir en fin de
compte qu'un semblant d'Etat palestinien promis par les accords
d'Oslo sur les territoires palestiniens occupés de la Cisjordanie
uniquement. En effet, si ces deux parties ne seront pas rapidement
réunies, tant géographiquement que politiquement, l'occupant
donnera l'administration de la Bande à un pays arabe, tel que l'Egypte,
en prétextant qu'il ne peut traiter avec des territoires gouvernés
par une organisation de résistance.
Le
Hamas appelle au dialogue
Afin de déjouer ces scénarios,
le mouvement de la résistance islamique Hamas a appelé au
dialogue avec le Fatah, notamment après l'appel de Mobarek à une
union nationale palestinienne.
Enfin, notons qu'Abbas
continue à négliger tous ces appels arabes et palestiniens à un
dialogue organisant l'intérieur de la maison palestinienne. Les
Arabes ne pourront pas infiniment ne pas prendre en considération
cette position qui vient à l'encontre de la sécurité nationale
de chaque pays arabe et de la sécurité arabe tout court.
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