Centre
Palestinien
d'Information
Rapport
Les réfugiés de Gaza refusent qu'on pratique à leur place le
droit à disposer d'eux-mêmes
Photo: CPI
Mardi 1er février 2011
Gaza – CPI
La chaîne satellitaire Al-Jazeera a obtenu
et exposé des documents confirmant l’envergure des concessions
faites par l’équipe négociatrice de l’autorité du Fatah, surtout
celles concernant le droit des réfugiés palestiniens à retourner
à leurs villes et villages desquels ils avaient été exilés en
1948.
Le retour au pays est resté depuis des
décennies un droit intouchable. Mais, du jour au lendemain, les
négociateurs de Ramallah le mettent sur la table des
négociations avec les occupants israéliens !
En effet, cette autorité s’est montrée prête
à laisser tomber le droit au retour de millions de réfugiés
palestiniens contre le retour programmé de quelque cent mille
personnes seulement. Un retour étalé sur dix ans, dix mille par
an, un accord qui pourrait être renouvelé.
Mais les concernés eux-mêmes, les réfugiés
palestiniens, refusent en bloc ces concessions ; c’est une
agression contre leur droits.
Une mauvaise décision
Mme Om Imad est une réfugiée du camp Al-Nassirat,
originaire du village Hamama, dans les territoires occupés en
1948. Elle se trouve indignée de ces décisions prises par
l’équipe négociatrice de l’autorité du Fatah.
C’est une très mauvaise décision, dit-elle à
l’envoyé de notre Centre Palestinien d’Information (CPI) :
« Devons-nous rester toute notre vie en exil ? »
Le peuple palestinien n’acceptera jamais une
telle décision. Aucun réfugié palestinien ne laissera tomber un
centimètre de sa terre, croit-elle.
« Nous ne sommes pas bien installés ici,
ajoute-t-elle ; et nous ne pouvons retourner à notre patrie pour
travailler notre terre. C’est absurde ! »
Aucune concession
A Gaza, la série de concessions faites par
l’équipe négociatrice palestinienne concernant les droits des
réfugiés a indigné la rue palestinienne.
Dans le camp Al-Chatti, l’envoyé de notre
Centre Palestinien d’Information (CPI) a rencontré un certain
nombre de réfugiés pour obtenir leur témoignage.
Mme Om Ahmed, originaire du village Hamama,
ne fait aucune concession. Depuis son enfance, elle rêve d’y
retourner.
Mme Om Mohammed, mère de cinq enfants, est
originaire du même village. « Je n’arrête pas de parler à mes
enfants de mon village Hamama, afin qu’il reste toujours vivant
dans leur esprit, afin qu’ils ne l’oublient pas. C’est mon pays,
c’est leur pays, c’est le pays de leurs enfants. Nous ne
laisserons jamais notre patrie. »
Mme Fatima Abdallah est une réfugiée du
village d’Al-Barbar. Elle confirme à l’envoyé de notre Centre
Palestinien d’Information (CPI) qu’elle ne sera jamais
tranquille tant qu’elle ne sera pas de retour dans sa patrie. Il
est vrai que Gaza fait partie de la Palestine, mais rien ne
remplacera son village natal.
Elle ajoute : « La décision n’a aucune
importance, je n’y suis pas favorable. C’est une mauvaise. De
plus, personne ne sait si elle sera appliquée ou non ».
Abou Hamed Rached est un homme âgé. Dès
qu’il parle de sa patrie, ses yeux débordent de larmes : « Tout
ce que nous avons vécu, dans l’histoire, n’est rien face à
ceux-là qui nous ont vendu et ont vendu notre cause avec le
trait d’une plumes ».
« Ces criminels devront tomber et être
remplacés par des réfugiés pour montrer comment l’amour de notre
patrie et de notre terre nous consument. »
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