Info Palestine
Rapport B’Tselem - Territoires Palestiniens sous Occupation
30 juillet 2007 : Appel
conjoint des groupes de droits humains au sujet du passage
frontalier de Rafah
http://www.btselem.org/english/pres...
Les habitants de Gaza ne sont pas des
pions dans la lutte pour le contrôle de la Bande de Gaza
Les organisations des Droits Humains israéliens,
palestiniens et européens ont émis ce jour une déclaration
commune appelant Israël, l’Autorité Palestinienne, l’Union
Européenne et l’Egypte à ouvrir immédiatement les frontières
de Gaza à la circulation des passagers et ce, sans prendre en
considération leurs opinions politique concernant le Hamas. Les
organisations ont déclaré que les habitants de la Bande de Gaza
ne doivent pas être utilisées comme des pions dans la lutte pour
le contrôle de Gaza.
La fermeture continue du passage frontalier depuis
plus de 6 semaines nuit terriblement aux centaines de milliers
d’habitants de Gaza qui ne peuvent pas quitter la Bande ni y
retourner, ruinant leur possibilité de gagner leur vie, de
recevoir un traitement médical ou de poursuivre leur éducation
à l’étranger. Différents rapports indiquent que plus de 20
personnes en provenance d’Egypte sont déjà mortes en attendant
de pouvoir retourner à Gaza.
Un habitant de Gaza âgé de 25 ans, coincé su côté
égyptien de Rafah avec sa femme et son jeune enfant, a raconté
au chercheur de Gisha : « Notre situation est un
cauchemar, c’est l’enfer. Nous sommes partis 15 jours pour
soigner notre bébé et nous sommes maintenant ici depuis 65
jours. Je n’ai plus d’argent. Beaucoup de gens malades qui étaient
partis en Egypte pour recevoir un traitement médical se
retrouvent coincés ici...J’ai un autre fils à Gaza et nous ne
pouvons pas le rejoindre ». Un autre homme qui attend à
l’aéroport d’El-Arish, raconte : « Plus de 90
personnes sont coincées ici...Certaines personnes qui étaient
parties en Egypte pour traitement sont gravement malades et se
retrouvent maintenant piégées ici ».
L’appel des organisations est adressé aux
quatre partis qui sont impliqués dans le fonctionnement du
passage frontalier de Rafah. Selon l’appel, l’obligation d’Israël
d’agir pour l’ouverture de la frontière entre Gaza et l’Egypte
se base sur sa responsabilité à assurer le bien-être des
habitants palestiniens de la Bande en tant que force occupante
exerçant un réel contrôle sur Gaza. Il est important de trouver
des solutions d’urgence afin de réduire la souffrance des
personnes échouées en Egypte, disent les organisations. Mais ces
solutions ne peuvent pas remplacer le passage frontalier de Rafah
et une solution doit être trouvée à ses problèmes opérationnels.
Les organisations ont appelé le président de
l’Autorité Palestinienne, Mahmoud Abbas, de se préoccuper du
bien-être des habitants de Gaza et de demander à Israël
qu’elle ré-ouvre le passage frontalier de Rafah. Les
organisations ont également déclaré qu’il incombait à la
direction du Hamas (qui contrôle les forces de sécurité à
Gaza) de permettre une ouverture sûre du côté Gaza du passage
frontalier, son devoir étant de garantir le bien-être et les
droits des habitants de Gaza.
La coalition des organisations a appelé l’Egypte
à jouer son rôle concernant l’ouverture de son côté de la
frontière et de s’occuper des besoins des milliers
d’habitants de Gaza qui attendent, parfois dans des conditions
intolérables, sur le côté égyptien. Les organisations ont également
fait appel à l’Union Européenne pour qu’elle fasse une déclaration
sans équivoque disant que le passage frontalier de Rafah doit
absolument et immédiatement ré-ouvrir et de demander à tous les
partis de permettre le retour des observateurs européens au
passage frontalier puisque leur présence est indispensable à son
fonctionnement.
Organisations participantes :
Al-Haq, Al-Mezan Center for Human Rights, Al-Dameer, B’Tselem -
The Israeli Information Center for Human Rights in the Occupied
Territories, Gisha - Legal Center for Freedom of Movement, Hamoked :
Center for the Defence of the Individual, The Palestinian Centre
for Human Rights, The Euro-Mediterranean Human Rights Network, The
Public Committee Against Torture in Israel, Physicians for Human
Rights-Israel, Rabbis for Human Rights, Yesh Din : Volunteers
for Human Rights
En juin 2007, la victime
d’un accident meurt quand la police empêche une ambulance
d’entrer à Jérusalem.
http://www.btselem.org/english/Medi...
Le 29 juin 2007, Radi al-Wahsh a été gravement
blessé lors d’un accident dans le village de Za’tara dans le
district de Bethlehem. Une ambulance du Magen David Adom est arrivée
sur la scène de l’accident dans le but de l’emmener à l’hôpital
Hadassah, Ein Kerem, Jérusalem. Quand elle est arrivée au
check-point à l’entrée des tunnels menant à la ville, des
officiers de la police des frontières ont refusé de laisser
passer l’ambulance sous le prétexte qu’al-Wahsh « n’avait
pas le droit d’entrer pour raisons de sécurité ».
Al-Wahsh est décédé alors que l’ambulance était retenue au
check-point.
Muhammad Abu Rayan, un auxiliaire médical du
Croissant Rouge, qui a été appelé au check-point afin de
transporter la personne blessée vers un hôpital en Cisjordanie,
a rapporté la discussion qu’il a eue avec un des policiers de
la frontière et un membre de l’équipe du Magen David Adom :
« Je suis retourné parler au policier des
frontières qui m’avait dit qu’il fallait transférer le
patient dans une ambulance du Croissant Rouge. Je lui ai dit que
l’état du patient ne permettait pas de le transférer et
qu’il fallait absolument l’amener dans l’unité des
traumatismes à l’hôpital Hadassah. Mais le policier a répondu
que ce n’était pas possible étant donné que le malade
n’avait pas le droit d’entrer en Israël car il présentait un
risque sécuritaire.
Je suis allé voir l’officiel du Magen David
Adom (MDA) qui se tenait debout à côté de l’ambulance et je
lui ai dis que le malade était dans un état critique. Je lui ai
demandé en arabe pourquoi ils ne l’emmenaient pas à Hadassah
mais il m’a répondu que les officiers de la police des frontières
refusaient de laisser passer l’ambulance. L’équipe du MDA
leur a demandé de coordonner le déplacement du patient par hélicoptère
mais ceux-ci ont répondu que cela prendrait trop de temps.
Lors de la conversation avec l’un des membres du
MDA, un policier blond est arrivé, a entraîné l’homme du MDA
sur le côté et a commencé à lui parler. Je crois qu’il lui
expliquait qu’il n’avait pas le droit de me donner des
informations. Quinze minutes après mon arrivée au check-point
(vers 19 heures 25) les auxiliaires médicaux du MDA m’ont
appris que le malade était décédé ».
Trois jours plus tard, le 2 juillet, une ambulance
du Croissant Rouge est arrivée de Cisjordanie au même
check-point des tunnels, transportant un patient gravement malade
qui nécessitait un traitement dans un hôpital de Jérusalem Est.
Encore une fois, les policiers des frontières ont refusé de
laisser passer l’ambulance. Le malade a alors été transporté
vers un hôpital de Hébron.
Le chauffeur, ‘Abd al-Halim al-Awiwi, a décrit
ce qui s’est passé au check-point :
« Vers 15 heures, un policier des frontières
s’est approché de nous et s’est enquis de l’état du
malade. Il a ouvert la porte de l’ambulance et a regardé le
malade qui était couché avec un tuyau sortant de sa poitrine
pour évacuer les fluides. C’était tout à fait évident en le
voyant que le malade se trouvait dans un état très critique Mais
le policier n’a pas été convaincu et il a dit que seule une
ambulance palestinienne transportant un malade dans un état
pratiquement désespéré avait le droit de passer par ce
check-point. Je lui ai fais remarquer que le malade était dans ce
cas mais il a répondu : « Non, il peut attendre ».
Je lui ai demandé s’il était médecin ? Il n’a pas répondu
et est retourné au check-point ».
Le lendemain, les officiers de la police des
frontières au check-point ont permis à un malade de traverser
après avoir été transféré de l’ambulance qui l’avait amené
à une autre ambulance qui était venue du côté israélien. Il a
été emmené dans un hôpital à Jérusalem Est.
B’Tselem a écrit au Département des Enquêtes
de Police et à celui de l’Unité des Enquêtes de la Police
Militaire pour demander une investigation sur ces deux cas.
22 juillet 2007 :
l’armée viole sa promesse et ferme la nuit le portail d’entrée
d’’Azzun ‘Atmah
http://www.btselem.org/english/Sepa...

Checkpoint d’Azzun ‘Atmah
Le village d’Azzun ‘Atmah est isolé du reste
de la Cisjordanie par la Barrière de Séparation. La raison
principale pour avoir transformé le village en enclave est
clairement exposée : placer la colonie de Sha’are Tivka du
côté ‘israélien’ de la Barrière.
Le seul moyen pour les habitants d’Azzun
d’avoir accès au reste de la Cisjordanie est le passage par un
portail dans la Barrière. Le portail n’est ouvert qu’une
partie de la journée. Quand il est fermé, les soldats
stationnent à proximité dans une tour d’observation. Lorsque
les villageois ont besoin de traverser pour des soins médicaux
d’urgence ou pour toute autre raison, ils appellent les soldats
et leur demandent de bien vouloir ouvrir le portail.
Le 17 février 2007, un jeune palestinien, ‘Adel
‘Omer, a été blessé lors d’un accident qui s’est produit
dans le village. Les soldats dans la tour ont retardé
l’ouverture du portail et il a fallu plus d’une heure pour
l’amener à l’hôpital où il a été prononcé mort. B’Tselem
a écrit au procureur général militaire et a demandé qu’il
ordonne une enquête sur l’incident. Le cas a été rapporté
dans la presse par un journaliste israélien, Gideon Levy. En réponse
à la demande de B’Tselem, le procureur général des forces armées
pour le Commandement Central, le Lieutenant Colonel Ehud Ben
Eliezer, a écrit que, suite à l’incident, il a été décidé
de garder le portail ouvert 24 heures sur 24.
L’enquête de B’Tselem démontre que ce
changement n’a pas été effectué. Pendant quelques jours après
la publication de l’article de Levy, les soldats ont
effectivement été stationnés au portail durant toute la nuit.
Mais après quelques jours, les soldats sont revenus à leurs
anciennes habitudes, quittant l’entrée du portail et retournant
passer la nuit dans la tour.
Maintenant, à cause du danger de se retrouver
dans l’impossibilité d’avoir accès à des soins médicaux la
nuit venue, les femmes enceintes dans leur neuvième mois quittent
fréquemment le village et vont vivre ailleurs en Cisjordanie.
Selon un rapport paru dans la presse, sur les 35 enfants nés de
parents habitant le village d’Azzun ‘Atman entre janvier et le
début juin, 20 sont nés en dehors du village. Les autres sont nés
à la maison sans aide d’un docteur ou d’une sage-femme diplômée.
La décision de faire passer le tracé de la Barrière
à l’intérieur de la Cisjordanie afin que les colonies israéliennes
soient situées du côté ‘israélien’ et d’assurer de ce
fait leur futur, viole la loi humanitaire internationale et est de
ce fait illégal. L’illégalité du tracé dans certaines
sections comme celui près d’Azzun ‘Atmah, est grandement
aggravé par le fait que la Barrière non seulement passe à
travers la Cisjordanie mais viole également les droits humains
des Palestiniens.
De plus, même si l’argument de placer les
colonies du côté ‘israélien’ découle de raisons sécuritaires
légitimes, la loi internationale et les décisions de la Haute
Cour de Justice précisent qu’il est interdit d’achever cet
objectif en faisant du tort d’une manière disproportionnée aux
Palestiniens.
Il est tout à fait clair que la décision de ne
pas laisser le portail ouvert nuit et jour provoque un préjudice
disproportionné. Tout d’abord, le fait d’ouvrir le portail la
nuit ne met pas en danger la sécurité des civils israéliens ou
des habitants des colonies avoisinantes étant donné que le
passage des Palestiniens se fait sous contrôle. Deuxièmement, même
si le fait d’ouvrir le portail la nuit augmente les risques pour
les soldats, l’armée est dans l’obligation de trouver une
solution militaire et il lui est interdit de punir collectivement
tous les habitants du village.
L’illégalité de la Barrière et la violation
des droits des Palestiniens exigent qu’Israël démonte chaque
section de la Barrière qui est située à l’intérieur de la
Cisjordanie. Si Israël décide qu’une barrière physique est nécessaire,
elle peut en construire une le long de la Ligne Verte ou sur le
sol israélien. Tant qu’elle ne le fait pas, B’Tselem demande
au gouvernement d’Israël de démonter la section de la Barrière
de Séparation entourant ‘Azzun ‘Atmah, que les habitants
aient un libre accès à leurs terres et de leur rendre les terres
qui leur ont été prises pour construire la Barrière.
Tant que la situation reste telle quelle, Israël
doit ouvrir le portail d’’Azzun ‘Atmah 24 heures sur 24 et
permettre aux habitants d’avoir accès à tout moment au reste
de la Cisjordanie, selon leur désir, pour qu’ils puissent enfin
mener une vie normale.
1er août 2007 - Détention de
hauts responsables palestiniens : violation de droits
fondamentaux
http://www.btselem.org/english/spec...
Peu de temps après l’enlèvement du Caporal
Gilad Shalit en juin 2006, Israël a emprisonné des douzaines de
Palestiniens haut placés au sein de l’Autorité Palestinienne,
dont certains ministres dans le gouvernement du Hamas et la
plupart des membres du Conseil Législatif Palestinien (PLC) représentant
le Hamas en Cisjordanie. Le bureau du procureur général des
forces armées a informé B’Tselem que 45 membres du PLC avaient
été détenus.
Selon les informations de B’Tselem, au moins 22
d’entre eux sont toujours emprisonnés. En mai 2007, suite à
une attaque Qassam sur Sderot, l’armée a encore arrêté des
douzaines de hauts responsables palestiniens dont le ministre de
l’éducation, Nasser a-Din Sh’ar et le ministre des affaires
concernant la Barrière et les colonies, Wasfi Qaba. Ces deux
ministres ainsi que 45 membres du PLC sont toujours détenus en
Israël.
Le moment choisi des arrestations soulève le soupçon
que cette action a été prise pour faire pression sur la
population palestinienne et ses dirigeants. Ce soupçon est
renforcé par des déclarations d’officiels israéliens. Dans
une interview avec AP quelques heures après la première vague
d’arrestations par exemple (29 juin 2006), le major général
Yair Naveh, commandant du Commandement Centrale, a dit que la décision
d’arrêter des hauts responsables palestiniens a été prise par
l’échelon politique et qu’ils seraient libérés après la
libération de Gilad Shalit.
Dans une interview le 24 mai 2007 avec la radio de
l’armée, jour de la deuxième vague d’arrestations, le
ministre de la défense du moment, Amir Peretz, a déclaré que
« l’arrestation de ces responsables du Hamas ont pour but
de faire pression sur les organisations militaires pour que les
tirs s’arrêtent ».
Il est donc évident que les hauts responsables
palestiniens sont détenus non dans le but de les poursuivre en
justice pour des actes qu’ils auraient commis, ni même par
crainte des actes qu’ils pourraient commettre dans le futur mais
plutôt, afin de tirer un bénéfice de la neutralisation de leur
activité politique et des épreuves que eux, leurs collègues et
la population qu’ils représentent subiront. Si cela est bien le
cas, Israël abuse de son pouvoir d’arrestations et utilise les
procédures criminelles pour atteindre des objectifs sans aucun
rapport avec les moyens utilisés
Certains des officiels sont emprisonnés sous détention
administrative et d’autres ont été inculpés. Dans tous les
cas, le déni de leur liberté a été mené en violation de la
loi et dans un mépris scandaleux de leurs droits et des droits
des personnes qui les ont élus.
Détention administrative illégale
Extraits
Les deux ministres mentionnés ci-dessus et les
cinq membres du PLC sont emprisonnés sous détention
administrative. Comme l’indique ce terme, la détention est
uniquement basée sur un ordre administratif. En totale violation
des « principes élémentaires du droit » (les règles
fondamentales pour assurer une procédure judiciaire juste), les
autorités refusent la liberté à la personne en détention
administrative sans avoir déposé d’acte d’accusation contre
elle et sans lui donner la possibilité de préparer leur défense
devant la cour qui d’ailleurs ne prend pas de décision sur
l’affaire....
Utilisation impropre des procédures
criminelles pour raisons politiques et en tant que punition
collective
Extraits
Des actes d’accusation ont été déposés
contre les autres hauts responsables. La plupart des actes
d’accusation concernaient « adhésion », « activité »,
et détenir un poste dans une « association non autorisée ».
Les dispositions statutaires sur lesquelles se basent ces actes
d’accusation sont problématiques en eux-mêmes. En décidant
d’arrêter des officiels et de les poursuivre en se basant sur
ces actes d’accusation, les autorités appliquent incorrectement
la loi dans une tentative visant à achever des objectifs
n’ayant aucun rapport avec la question....
De plus, l’état d’Israël a autorisé les élections
dans les territoires de l’Autorité Palestinienne et où les
officiels arrêtés ont été élus, et il ne s’est pas opposé
à la participation du « Mouvement pour la Réforme et le
Changement » qui s’identifie au Hamas ni à aucune autre
liste présente dans les élections. De ce fait, Israël s’est
interdit de prendre dans le futur toute action répressive à
l’encontre des membres de ces listes
4 août 2007 - B’Tselem - www.btselem.org
Traduction de l’anglais : Ana Cléja
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