Plateforme des ONG
tourquennoises pour la Palestine
Des sanctions contre la politique
d'occupation de l'Etat d'Israël.
Position de la Plateforme des ONG françaises pour la Palestine
22 décembre 2009
Avec l’agression contre Gaza dans l’hiver
2008-2009, Israël a franchi une nouvelle étape meurtrière dans
sa politique de destruction de la revendication nationale du
peuple palestinien. Cette agression s’est poursuivie par le
maintien du blocus de la bande de Gaza et par la continuation de
la colonisation en Cisjordanie à forte cadence, et surtout à
Jérusalem. (lire la suite)
Cette politique une fois de plus n’a suscité
aucune réaction sérieuse de la communauté internationale,
notamment en Occident dont la complicité apparaît toujours plus
évidente avec le maintien d’une impunité complète pour Israël -
refus d’exercer les moindres pressions ou de prendre les moindre
sanctions (diplomatique, économique, politique) contre la
politique de l’Etat israélien à l’égard des Palestiniens. Dans
le même temps de dures « sanctions » sont imposées au peuple
palestinien pour son vote démocratique. Ceci a pour effet
d’encourager Israël à poursuivre sa politique de violation
généralisée des droits même les plus élémentaires des
Palestiniens. Cette impunité est de plus en plus insupportable à
une grande partie de l’opinion mondiale, non seulement dans le
monde arabe et musulman, mais dans le reste du monde, en
particulier en Europe.
Déjà, dès 1995, la Plateforme des ONG françaises
pour la Palestine a agi pour une non-ratification, par le
Parlement français, de l’Accord d’association. Elle lance
ensuite, en 2002, la campagne « Occupation, pas d’accords »,
demandant la suspension de l’accord d’association UE-Israël tant
qu’Israël ne se conforme pas au droit international et qu’il
viole plusieurs dispositions de cet accord [1].
En 2004, elle a relayé en France la Campagne internationale
contre le Mur et pour la fin de l’occupation des Territoires
palestiniens. La campagne Boycott Désinvestissement Sanctions,
lancée en 2005 par des associations palestiniennes, souhaite
dynamiser l’action multiforme dans les différents pays. La CECP,
qui avait lancé en 2005 en Europe, une campagne pour des
sanctions avec comme objectif principal la suspension de
l’accord d’association Union européenne/Israël [2]
a décidé d’adhérer la même année à cette campagne en précisant
qu’elle serait déclinée dans chaque pays en tenant compte des
caractéristiques nationales.
La Plateforme, forte de sa diversité et attachée
à l’application du droit international, a décidé de s’engager
plus activement et plus concrètement dans la campagne BDS. C’est
dans cet esprit qu’elle entend renforcer et populariser
une campagne de sanctions contre la
politique d’occupation de l’Etat d’Israël jusqu’à ce
que celui-ci applique le droit international et les principes
universels des droits de l’Homme. Pour préserver une convergence
d’action dans le respect de leurs sensibilités et de leurs
règles de fonctionnement démocratique respectives, les
associations membres décident chacune
d’intégrer dans l’immédiat un ou plusieurs des trois
pôles/moyens d’actions sous le chapeau commun « des sanctions
contre l’occupation ».
Boycott :
Toutes les associations sont d’accord pour
cibler l’occupation israélienne du territoire
palestinien et la politique d’Israël à l’égard des Palestiniens.
Concernant les produits importés en France
et en Europe, venant de ou fabriqués dans les colonies.
Les produits en provenance d’Israël (qui détient la maîtrise des
frontières de l’ensemble du territoire israélien et palestinien)
ne répondent pas aux normes de traçabilité, il n’est en effet
pas possible de distinguer s’ils viennent du territoire
israélien reconnu par la communauté internationale ou du
territoire palestinien occupé. C’est pourquoi la Plateforme
décide le lancement d’une campagne de
recherche et de diffusion d’informations sur les produits issus
des colonies présents sur le marché français et les liens entre
entreprises françaises et occupation israélienne. Ces
informations pourront être assorties de recommandations
vis-à-vis des pouvoirs publics et/ou des citoyens.
Concernant les entreprises israéliennes
implantées dans les colonies, la Plateforme soutient
des actions visant à empêcher leur présence
sur le marché français ou leur participation aux
programmes communautaires sur le territoire français (cf.
campagne contre l’implantation de l’entreprise Agrexco dans le
port de Sète).
Désinvestissement :
lancement d’une campagne d’actions appelant
au désinvestissement des entreprises concernées : Sur
la base d’un travail de recherche sur les entreprises françaises
participant à l’occupation et à la colonisation (ex. campagne
"Palestine Occupée - Dexia Impliquée", campagne contre
Caterpillar...), ainsi que sur les entreprises israéliennes
liées à l’occupation et présentes sur le marché français (ex.
implantation d’Agrexco dans le port de Sète).
Sanctions : poursuite des
actions pour la suspension de l’accord d’association
tant qu’Israël viole le droit, fin de la coopération militaire
et policière entre l’Union européenne (et plus particulièrement
la France) et Israël, actions pour aboutir au jugement des
criminels de guerre israéliens.
Signataires (au 18 décembre
2009)
Association
France Palestine Solidarité (AFPS)
Cedetim
Centre de
Recherche et d’Information pour le Développement (CRID)
Cimade
Collectif
Interuniversitaire pour la Coopération avec les Universités
Palestiniennes (CICUP)
Collectif
judéo-arabe et citoyen pour la paix
Comité
Catholique contre la Faim et pour le Développement - Terre
Solidaire (CCFD)
Comité de
Vigilance pour un Paix Réelle au Proche-Orient (CVPR-PO)
Enfance
Réseau Monde/ Services (ERM/Services)
Fédération
Artisans du Monde
Fédération
Sportive et Gymnique du Travail (FSGT)
Génération
Palestine
Groupe
d’amitié islamo-chrétienne (GAIC)
Ligue des
Droits de l’Homme (LDH)
Ligue
internationale des Femmes pour la paix et la liberté - section
française (LIFPL/WILPF)
Mouvement
contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples (MRAP)
Pax
Christi
Ritimo
Secours
Catholique-Caritas France
Solidarité
Internationale pour le Développement et l’Investissement (SIDI)
Terre des
Hommes-France
Union
Juive Française pour la Paix (UJFP)
[1]
Violation de l’article 2 de l’accord affirmant que « les
relations entre les parties, de même que toutes les dispositions
du présent accord, se fondent sur le respect des droits de
l’Homme et des principes démocratiques, qui inspire leurs
politiques internes et internationales et qui constitue un
élément essentiel du présent accord » et, du fait que les
douanes israéliennes certifient comme israéliens des produits
provenant en réalité des colonies implantées dans les
territoires palestiniens occupés, violation du champ territorial
de l’accord (article 83) ainsi que du principe de la règle
d’origine (protocole 4).
[2]
Telle que demandée par la résolution du Parlement européen,
adoptée le 10 avril 2002, dans laquelle celui-ci demande à la
Commission et au Conseil la suspension de l’Accord d’association
UE-Israël. Non suivie d’effets. En décembre 2008, les membres du
Parlement européen ont eu à se prononcer sur la participation
d’Israël aux programmes communautaires européens. Ils ont
décidé, face à la poursuite du blocus de la bande de Gaza et à
la suite d’une forte mobilisation citoyenne européenne, de
reporter ce vote.
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