Centre Palestinien
d'Information
«Israël»
met des bâtons dans les roues de la conférence d'Annapolis
Hassan Al-Attar 
Condeleezza Rice et Tzipi Livni
22 novembre 2007
Très vague est
l’avenir de la conférence de paix entre Palestiniens et Israéliens,
conférence qui devra avoir lieu cet automne, le 26 de ce mois de
novembre plus exactement, à Annapolis, ville de la région américaine
de Maryland. Et actuellement, les négociations israélo-palestiniennes
qui ont pour but de rédiger un document politique avant la conférence
se heurtent à des obstacles israéliens. Les membres de l’équipe
palestinienne avouent que l’entêtement israélien met des bâtons
dans les roues pour arriver à tout accord. Ahmed Qoraï, le chef
de la délégation palestinienne pour les négociations, a déclaré
suite à sa rencontre avec le haut représentant de l'Union Européenne
pour la politique étrangère et la sécurité commune, Javier
Solana, que l’avancée est très limitée, et qu’il reste des
obstacles et des difficultés qui doivent être résolus avant la
date de la conférence d’automne.
L’autorité
palestinienne insiste pour que le document comprenne les six
points de la solution définitive : la ville d'Al-Quds, les réfugiés,
les frontières, les colonies, la sécurité et l’eau. Il y a
aussi la question des captifs palestiniens dont le nombre a
atteint les onze mille. L’autorité palestinienne sollicite que
le document contienne aussi un plafond temporel, une date où les
négociations prendront fin en juin de l’année prochaine, un
peu avant la fin du mandat du président américain actuel et
avant le début des campagnes préparant les prochaines élections
présidentielles américaines.
Cependant, "Israël"
tergiverse. Elle ne veut pas un document précis doté d’un
calendrier précis. En fait, elle ne veut qu’un accord ambigu,
n’offrant aucune solution pour aucun sujet vital. Mais elle veut
tout simplement rouvrir le dossier des négociations israélo-palestiniennes,
un dossier fermé depuis le déclenchement de la deuxième
Intifada, il y a sept ans. Le gouvernement israélien ne fait que
mettre des bâtons dans les roues dudit congrès afin de le vider
de tout sens, de son objectif essentiel : constituer un Etat
palestinien en Cisjordanie, à l’intérieur des frontières
d’avant le 5 juin 1967, en se basant sur les décisions
internationales, numéros 194, 242 et 338. Les obstacles
qu’"Israël" met pour mettre en échec la conférence
d’Annapolis peuvent être résumés dans les points suivants :
1- Exiger des
Palestiniens de reconnaître "Israël" comme étant un
« Etat juif », avant la signature de tout accord. Le
but de cette exigence irrecevable est d’effacer le droit au
retour des réfugiés palestiniens de l’année 1948 confirmé
par la décision internationale 194.
2- Le refus de la délégation
israélienne qui prépare le dossier des négociations du congrès
d’Annapolis du principe de l’application parallèle de la
première étape de la feuille de route suggérée par Condoleeza
Rice (la patronne de la diplomatie américaine). Le refus également
de la mise en place d’un comité américano-palestino-israélien
qui a pour mission de contrôler l’application de cette feuille
de route.
3- Le refus
d’"Israël" de mentionner la tentative arabe pour la
paix comme étant une référence pour les négociations de paix.
Ainsi, par ce refus, elle met dans l’embarras l’administration
américaine qui essaie de convaincre certains grands pays arabes
de participer à la conférence. A noter que les pays arabes ont
de façon unanime voté et proposé un plan de paix. Pour sa part,
"Israël" n’en a rien proposé.
4- L’approbation de la
Knesset israélienne, la semaine dernière, d’un projet de loi
interdisant au gouvernement de se retirer des frontières de Jérusalem
est et ouest avant l’approbation de deux tiers des députés (80
députés), au lieu de 60 députés actuellement, dans le dessein
de mettre encore une fois des bâtons dans les rues de tout accord
possible sur Jérusalem est.
Prendre des positions
israéliennes irrecevables est une politique de longue date suivie
par tous les gouvernements israéliens qui se donnent pour
objectif de mette en échec toute tendance modérée chez les
Arabes palestiniens. Ce gouvernement n’est pas une exception. Il
besogne pour mettre en échec tout effort international destiné
à donner la priorité à la cause palestinienne. Cela dit, il est
absolument nécessaire pour les Palestiniens et les Arabes
qu’ils soient présents au congrès (s’ils voient le moindre
signe de réussite). Le seul fait que l’autorité palestinienne
y soit présente la sauve de toute tentative malveillante
d’abaissement et attire une attention internationale à la cause
palestinienne que le gouvernement israélien ne veut pas. Ce
dernier mène sans relâche une campagne de désinformations sur
la fiabilité et la capacité de l’autorité palestinienne avec
l’idée qu’"Israël" ne trouve toujours pas de
partenaire palestinien responsable et fort capable d’être un
allié dans le chemin de la paix.
En somme, l’administration
américaine porte toute la responsabilité de la réussite comme
de l’échec de cette conférence. Elle est la seule capable de
freiner l’impulsion israélienne, si elle le veut. Nous devons
nous rappeler que la politique américaine soutenant toujours la
position israélienne lui a attiré la haine de millions d’Arabes
et de Musulmans. Nous devons aussi attirer l’attention vers le
fait que cette région du monde tellement vitale dont le sol
abrite 40% de la réserve mondiale de pétrole ne verra pas de
stabilité sans que le peuple palestinien obtienne son droit de
construire un Etat placé dans les frontières géographiques
reconnues par la légitimité internationale.
Article
paru dans le journal bahreïni Akhbar Al-Khaleej
Traduit par le CPI
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