Centre Palestinien
d'Information
Interview
du Dr Moussa Abou Marzouq (3)
Photo CPI
Damas – CPI
A l’occasion du vingtième anniversaire du mouvement de la résistance
islamique Hamas, notre Centre Palestinien d’Information (CPI) a
effectué une interview détaillée avec le vice-président du
bureau politique du mouvement, Dr. Moussa Abou Marzouq.
L'interview étant un
peu longue, nous en traduisons des extraits que nous publions en
plusieurs épisodes. En voici le troisième :
Provocation
contre l’Egypte
CPI :
Le gouvernement sioniste commence à inciter l’administration américaine
pour qu’elle gèle son soutien financier à l’Egypte, pour sa
permission aux pèlerins de passer par le point de Rafah ?
Marzouq :
Si le gouvernement de l’occupation israélienne possède des
outils de pression, dont la commission des aides étrangères au
Congres américain, l’Egypte en a davantage. C’est l’Entité
sioniste qui doit avoir peur…
Les accords de Camp
David et la sortie de l’Egypte du conflit sont des affaires très
stratégiques pour l’Entité sioniste… Et le moindre désengagement
de l’Egypte constituera une perte considérable pour l’Entité
et son avenir.
Je ne crois pas donc que
le gouvernement utilise comme pression la commission des aides étrangères
du Congres américain, surtout que les aides à l’Egypte ne sont
pas si élevées, 100 millions de dollars seulement. Je dis que
l’Egypte puisse ouvrir le point de passage de Rafah et reprendre
en main son rôle tant important quant à la cause palestinienne.
La
politique égyptienne
CPI :
Le gouvernement sioniste prétend exposer à l’administration américaine
un enregistrement vidéo montrant des hommes de la sécurité égyptienne
qui assistaient des hommes de la résistance palestinienne à
faire passer des armes à travers des tunnels. Votre commentaire ?
Marzouq :
Je peux confirmer que cet enregistrement n’est qu’une pure
falsification. Il exprime la colère israélienne contre
l’Egypte…
Le
rôle du Hamas
CPI :
Les pèlerins ont enfin pu retourner à leur patrie, qu’en
est-il du rôle du Hamas ?
Marzouq :
Le mouvement du Hamas et le gouvernement palestinien dirigé par
monsieur Haniyeh ont, depuis le premier jour, mis tous leurs
efforts pour que les pèlerins puissent retourner dans la bande de
Gaza via le point de passage de Rafah. Ils ont pratiqué de
nombreux contacts avec plusieurs pays arabes et islamiques…
CPI :
Ces contacts ont été satisfaits ?
Marzouq :
Nous avons senti une compréhension totale et avons eu des
confirmations de la nécessité de pratiquer des pressions afin de
mettre un terme à cette crise, à la manière voulue par les pèlerins
eux-mêmes : retourner à leur patrie par le point de passage
de Rafah.
Le
discours d’Abbas
CPI :
Le président de l’autorité palestinienne Mahmoud Abbas, dans
la commémoration de la naissance du Fatah, a attaqué la
direction du Hamas et a prétendu que le mouvement du Hamas
n’essaye de poser l’accalmie que pour protéger les têtes de
ses dirigeants ?
Marzouq :
Il faut se rappeler que le Hamas a, à deux reprises, entamé l’état
d’accalmie. Les deux fois étaient à la demande de Abou Mazen.
Une fois, en 2003, quand il était premier ministre. Et une autre
fois, en 2005, quand il est devenu président de l’autorité
palestinienne. Il faut aussi se rappeler que les dirigeants du
Hamas sont toujours visés par les Sionistes. Comment peut-on
alors parler d’accalmie ? Chaque jour, la bande de Gaza est
le sujet de bombardement sioniste. Chaque jour, des Palestiniens
tombent en martyre…
Les
élections anticipées
CPI :
Le président Abbas a appelé à des élections anticipées ;
ne croyez-vous pas qu’elles puissent être une porte d’issue
pour l’actuelle crise interne palestinienne ?
Marzouq :
Comment voulez-vous que de telles élections soient organisées,
dans un tel climat que nous vivons ? Comment voulez-vous que
de telles élections soient organisées, au moment où il y a deux
gouvernements, un à Gaza et un en Cisjordanie ? Comment
voulez-vous que de telles élections soient organisées, dans
cette atmosphère de division ? Qui va les superviser ?
Le Hamas à Gaza ? Le Fatah en Cisjordanie ?
Par ailleurs, ce n’est
pas le moment d’en parler, car l’année prochaine, il y aura
les élections présidentielles. Pourquoi Abou Mazen veut-il alors
mêler les deux élections : présidentielles et législatives ?
CPI :
Pour ce qui est des élections anticipées, êtes-vous prêts à
ce qu’elles soient un des sujets du dialogue ?
Marzouq :
Nous disons toujours que tous les sujets, tous les dossiers
peuvent être mis sur la table du dialogue interne.
Les
négociations d’Abbas avec l’occupant
CPI :
A l’occasion de la fête de l’anniversaire du Fatah, Abou
Mazen a insinué qu’il existe des négociations entre le
mouvement du Hamas et l’occupation israélienne. Votre
commentaire ?
Marzouq :
Le président Abou Mazen sait bien, comme tout le monde
d’ailleurs, que le mouvement du Hamas ne négocie jamais avec
les Sionistes. Ce sont des accusations non fondées, des
tentatives visant à brouiller l’image de notre mouvement.
Toutefois, notre peuple qui fait face au siège des plus durs,
pour sa sympathie au Hamas, sait bien que nous ne le laissons
jamais tomber, que nous ne le dupons pas et que nous ne préférons
pas nos intérêts aux siens.
Cependant, c’est Abou
Mazen qui s’est laissé engouffrer dans ces négociations
absurdes. Apparemment, ces négociations en elles-mêmes
deviennent pour lui un but ! Tout le monde sait bien que les Israéliens
ont imposé des lignes rouges dont il ne peut discuter : la
question de la ville d'Al-Quds, des réfugiés palestiniens, des
frontières de 1967, des captifs… Pourquoi donc de telles négociations ?
En fin de compte, le négociateur
palestinien ne se trouvera qu’en train de négocier un permis de
construction pour une maison de Naplouse, l’ouverture d’un
chemin dans la camp de réfugiés palestiniens de Jénine ou le
creusement d’un puits à Al-Khalil !!!
Interview
du Dr Mousa Abou Marzouq (1)
Interview du Dr
Mousa Abou Marzouq (2)
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