Marzouki : «Ni l'extrémisme
religieux ni l'extrémisme laïc ne sont
acceptables»
Vendredi 16
décembre 2011
Moncef
Marzouki, président de la République de
Tunisie, a accordé une interview
exclusive à FRANCE 24 dans le palais
présidentiel de Carthage, dans laquelle
il demande l'extradition de Ben Ali et
milite pour une justice mesurée durant
la transition.
Élu président de la République
tunisienne le 13 décembre, l’opposant
historique à l’ancien président Zine el-Abidine
Ben Ali, Moncef Marzouki, a pris ses
quartiers dans le palais présidentiel de
Carthage. Il a réservé sa première
interview à une télévision étrangère en
tant que chef d’État à FRANCE 24.
FRANCE 24 - Quel est votre
sentiment aujourd’hui, vous qui êtes
aujourd’hui installé dans le palais où
siégeait naguère l’ancien président Ben
Ali auquel vous vous êtes si
farouchement opposé ?
Moncef Marzouki -
C’est une impression très mitigée.
D’abord, je découvre ce lieu un peu
comme vous, je n’y suis que depuis trois
ou quatre jours. Je suis en train de
l’explorer, je me rends compte à quel
point cet endroit est à la fois comique
et tragique. Comique par tous ses ors et
tout ce luxe ostentatoire au goût
douteux. Tragique, car il a vu la
destinée de deux hommes qui, mon Dieu,
n’ont pas fini leur vie de la façon la
plus heureuse. L’un, Bourguiba [premier
président de la Tunisie indépendante], a
terminé sa vie en prison. L’autre, Ben
Ali, s’est enfui. Il a été vomi par le
pays [...].
J’espère que je vais redonner à ce
lieu une certaine noblesse et faire en
sorte que ceux qui, à partir de
maintenant, viendront dans ce palais, se
sentiront en sécurité […], et le
quitteront de la façon la plus
civilisée, la plus pacifique. Qu’on en
finisse avec les drames que ce palais a
connus pendant plus de 50 ans !
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