Gaza - CPI
Madame Jamila Al-Chanti, députée active dans
le Conseil Législatif Palestinien, fait partie
du bloc parlementaire du Hamas. Le rôle de la
femme a tout à fait changé, dit-elle. Désormais,
la femme palestinienne est prête à travailler
dans tous les domaines de la vie active.
Elle se rappelle du rôle efficace du défunt
cheikh Ahmed Yassine, qu'Allah le reçoive dans
sa miséricorde. Il lui a donné un élan
formidable afin qu'elle soit active dans la vie
palestinienne.
Ces propos, entre autres, ont
été donnés par Al-Chanti à l'envoyé de notre
centre CPI, dans une interview exclusive. En
voici la traduction de certains extraits :
Le rôle de la femme
palestinienne
CPI :
Comment estimez-vous le rôle de la femme
palestinienne, dans le climat actuel dont
surtout le blocus renforcé ?
Al-Chanti :
La femme assume désormais le même rôle que
l'homme. Elle est à côté de lui dans les
tranchées de la résistance. Et c'est elle qui a
engendré l'actuelle génération, la génération
qui est amie avec le saint Coran, qui s'engage
pour la religion et pour la patrie, qui résiste
contre l'occupation et qui lui donne leçons
après leçons.
La femme palestinienne, avec sa forte
endurance, a montré au monde entier comment elle
peut aller bien loin dans sa résistance contre
le blocus. Personne n'a entendu les femmes de la
bande de Gaza blâmer leur sort. Elle sait que
vivre cette situation fait partie de la vraie
résistance.
CPI :
Est-ce suffisant, ce qu'elle fait ?
Al-Chanti :
Franchement, nos femmes sont non seulement
actives partout, mais de plus, elles dépassent
l'homme dans pas mal de domaines.
La femme et les obstacles
CPI :
Quels sont les obstacles que la femme
palestinienne pourrait envisager ?
Al-Chanti :
La femme palestinienne est souvent soit la femme
d'un captif, d'un recherché ou d'un martyr. Et
bien, malgré cela, elle est active, productive,
sans limite. Elle n'a plus d'obstacles, du
moment qu’elle se sent engagée dans la
résistance.
Des données et des
significations
CPI :
Beaucoup de femmes arabes vous demandent de
donner une meilleure éducation à vos enfants ;
qu'en dites-vous ?
Al-Chanti :
Les conditions difficiles ont beaucoup cultivé
la femme palestinienne. Et elle donne la culture
de la bravoure : « Tu dois être brave comme ton
père », dit-elle à son petit enfant. Elle lui
apprend les mots de la résistance, du djihad, du
Coran...
CPI :
Comment la femme palestinienne symbolise-t-elle
le djihad ?
Al-Chanti :
Elle constitue le premier rempart de protection
de la société palestinienne. Elle ne tombe pas.
L'ennemi sioniste n'a pu dépasser ce rempart,
même pas à 1%, ce qu’il avoue. Et cette crise
économique, elle a pu la dépasser, surtout que
notre société est une société agricole.
CPI :
Une scène remarquable du djihad de la femme
palestinienne ?
Al-Chanti :
Nous étions en visite au village de Beit-Lahia,
au nord de la bande de Gaza. J'ai vu une femme
dont la maison avait été détruite par
l'occupant. Sur la ruine de sa maison, elle
brandissait le drapeau de la Palestine et celui
du Hamas. Elle criait aux journalistes, leur
demandant de la prendre en photo : « Ils ont
démoli ma maison, mais qu'ils rêvent ; je ne la
quitterai jamais ; j'y installerai une tente et
y vivrai ». Cette dame apprend aux hommes la
signification de la patience et de la
résistance.
CPI :
L'acception de la femme au foyer, devient-elle
désuète ?
Al-Chanti :
Confiner la femme dans son foyer n'est pas
acceptable. Elle a des droits ; elle a des
affaires à accomplir à l'extérieur. Elle sort
pour étudier et travailler. Le messager de
l'Islam (P), s'adressant aux femmes, dit :
« Sortez pour vos affaires », sans délimiter ces
affaires. Dans les limites de la charia, les
bonnes traditions, la femme travaillera partout.
Sincèrement, nous nous voyons partout. Ce
fait constitue en lui-même une réponse à ceux
qui accusent l'Islam d'ôter à la femme sa
liberté. Nous avons toute notre liberté pour
travailler, nous épanouir et appliquer notre
religion bien aimée.
La femme et le cheikh de
la Palestine
CPI :
A l’occasion de l'anniversaire du départ du
cheikh Yassine, qu’avez-vous à dire, Om Abdallah
?
Al-Chanti :
Le cheikh Yassine, ce géant, vit toujours parmi
nous. J'aimerai confirmer ici le fait
incontestable du grand rôle du cheikh dans
l'émancipation de la femme palestinienne. En
effet, lorsqu'il avait quitté la prison, pour la
dernière fois, il a exprimé son insatisfaction
de l'action féminine dans le mouvement
islamique. Sans mâcher ses mots, il a dit :
« Vous ne me plaisez pas du tout ; bougez ;
créez ; ne soyez pas si molles ; n'attendez pas
qu'on vienne vous pousser. Et maintenant, moi,
je parle avec le même esprit du cheikh, qu'Allah
l'accepte dans sa miséricorde.
CPI :
Et pour ce qui est de la position du cheikh
Yassine vis-à-vis de la résistance de la femme
palestinienne ?
Al-Chanti :
Lorsque les soeurs me demandaient de proposer au
cheikh sa présence aux fêtes des écoles, je
protestais qu'il était occupé. Mais lui me
disait : « Ces enfants sont la génération future
; ce sont eux qui libéreront la patrie, avec
l'aide d'Allah ». En fait, le cheikh était
toujours présent. Il ne nous contredisait que
rarement, que pour mieux nous orienter.
Souhaits
CPI :
Quels sont les souhaits de la femme
palestinienne résistante ?
Al-Chanti :
Ses souhaits sont les mêmes que ceux de tout
Palestinien. Tout Palestinien aime voir sa
patrie libérée. Nous cherchons une liberté
totale pour notre patrie. Nous ne ferons de
concession, même pas d’un grain de notre terre.
Nous résisterons alors pour cette fin.
CPI :
Enfin, avez-vous un message à faire passer aux
femmes palestiniennes et arabes ?
Al-Chanti :
Qu'elles aient plus de la patience et de
résistance ! Apprenez à vos enfants la religion
et la dignité. Donnez-leur la meilleure
éducation. Désormais, la guerre est une guerre
de cerveaux.