Accueil Actualité Dossiers Auteurs Communiqués Agenda Invitation à lire Liens Ressources
Dernières mises à jour Journaux de Cathy et Marc Plateforme tourquennoise AFPS Roubaix V. d'Ascq Centre d'infos francophone Ziad Medoukh Centre de la Paix Gaza Université al-Aqsa Gaza Qui? Pourquoi?

Google
sur le web sur Palestine Solidarité

 

Invitation à lire :




BDS :



Solidarité :



Produits palestiniens :



En direct d'Iran :





FLOTTILLE DE LA LIBERTÉ 2

Il y a trop de vents contraires pour prendre la mer mais la lutte continue
Silvia Cattori


Le bateau canadien, appelé « Tahrir » avec 22 Canadiens à bord, ainsi que des contingents d’Australie,
de Belgique, du Danemark et de la Turquie, a été arraisonné par la police locale du port à Agios Nicolaos, Crète.

Mardi 5 juillet 2011

Sous la pression d’Israël et des États-Unis, le gouvernement grec a interdit à la Flottille de la Liberté d’appareiller pour Gaza à partir de ses ports. Mais pour ses organisateurs, la lutte vient juste de commencer et Israël restera sous la pression de la société civile qui va continuer à dénoncer l’illégalité du blocus et à se battre pour aller à Gaza. Dimitri Plionis, l’un des porte-paroles grecs de la flottille, répond ici aux questions de Silvia Cattori.

Silvia Cattori : La flottille n’est pas autorisée à appareiller. La raison de cette situation est-elle due au fait que la Grèce se trouve aujourd’hui plongée dans une terrible tourmente financière et totalement dépendante ?

Dimitri Plionis [1] : Nous savions que notre projet devrait faire face à des obstacles, mais de là à avoir tous les principaux gouvernements contre nous, de même que les Nations Unies et le Quartet ? Non, nous ne nous attendions pas à ce que notre projet soit l’objet d’un tel honneur ; nous devons vraiment avoir mis le pied sur une mine. Bien sûr, nous nous rendons compte que c’est par une malheureuse coïncidence que nous nous trouvons dans cette situation ; mais nous continuons à croire que le projet de la Flottille de la Liberté exerce une pression. Écoutez : nous ne sommes pas forts ; nous ne représentons pas des États ; nous ne représentons pas des gouvernements. Mais nous avons maintenant, avec la Grèce, trois gouvernements contre nous. Et, parmi eux, deux des plus puissants gouvernements du monde : les États-Unis et Israël. Et que sommes-nous ? Nous sommes des militants, des gens de la société civile. Nous ne sommes même pas des partis ; nous ne sommes même pas des organisations politiques. Et nous avons atteint un tel résultat. Nous avons mis Gaza au premier plan. Nous avons déjà atteint cet objectif. Vous savez qu’Israël, il y a quelques jours, a augmenté le montant de l’aide humanitaire, et aussi des matériaux, qu’ils autorisent à entrer à Gaza. C’est grâce à notre pression.

Silvia Cattori : Assistons-nous à une bataille des Israéliens pour leur image ? Pensez-vous, à ce stade, qu’ils soient gagnants dans cette bataille ?

Dimitri Plionis : Israël est fier d’avoir réussi à arrêter la flottille, c’est-à-dire 300 ou 500 ou 600 militants, et dix à douze bateaux de petite et moyenne dimension affrétés par des militants pacifiques de la société civile. Et il se déclare très satisfait qu’un État, fort d’une armée de 300,000 soldats qui opprime les Palestiniens et dispose d’armes nucléaires, ait stoppé la flottille. Il se montre très heureux parce qu’il a réussi à le faire au travers de l’AIPAC, le lobby israélien aux États-Unis, dont dépendent de nombreux sénateurs et membres du Congrès. Et aussi au travers du gouvernement grec qui est totalement dépendant - et n’est pas dans une situation où il peut vraiment mener une politique indépendante comme un pays normal – de sorte que, en faisant pression sur lui, Israël a réussi à arrêter la flottille. Leur victoire, si c’est une victoire – et je ne pense pas que cela en soit une – est une bien petite victoire.

Silvia Cattori : N’êtes-vous pas pessimiste ?

Dimitri Plionis : Non, je ne suis pas si pessimiste parce que nous sommes en train de réaliser des choses. N’oubliez pas que nous ne parlons pas d’une nation, pas d’un pays, pas d’une organisation politique ; nous parlons de personnes de la société civile, venant de nombreux pays, qui ont en commun l’objectif de briser le siège de Gaza. Nous savions que ce ne serait pas facile, et ce n’est que le début de la bataille. Ce n’est pas la fin. C’est le début. Et même si nous perdons la bataille, nous ne perdrons pas la guerre. Le travail se poursuit.

Silvia Cattori : Il ya quelques jours, M. Netanyahu a envoyé un message à votre Premier ministre pour le remercier de ne pas vous laisser naviguer. Les Israéliens n’humilient-ils pas, de cette façon, non seulement les humanitaires qui prennent part à cette flottille, mais aussi toute la population grecque ?

Dimitri Plionis : Oui. Nous sommes humiliés, comme Grecs, parce que notre gouvernement nous a mis en tant que peuple dans cette situation. Mais je pense que la pire humiliation est pour le gouvernement et personnellement pour le Premier ministre, pour avoir fait de telles choses. Vous comprenez ce que je veux dire. Nous, le peuple grec, sommes à une majorité de 90% pro-Palestiniens. Nous sommes un pays pro-Palestiniens depuis de nombreuses années. Ce n’est pas comme en France, pas comme en Allemagne, pas comme en Suisse ; nous sommes beaucoup plus pro-Palestiniens. Le pays qui est plus pro-Palestiniens que nous, c’est la Turquie. Peut-être que la Turquie est en tête, je ne sais pas, peut-être. Mais nous sommes pro-Palestiniens, les gens le sont. Et s’ils n’avaient pas subi cette grande crise économique, ils auraient été plus libres de s’exprimer.

Silvia Cattori : Les Israéliens mènent une guerre contre les Palestiniens, et maintenant contre vous, simplement parce que vous soutenez les Palestiniens. Alors vous êtes bien conscient que c’est une tâche très difficile ?

Dimitri Plionis : Écoutez, nous savons bien ce à quoi nous faisons face. Nous sommes, comme je l’ai dit, des gens de la société civile, nous sommes de simples citoyens. Nous savons, nous comprenons, leur politique. Nous ne sommes pas stupides. Nous savons quel jeu se joue. Nous savions lorsque nous avons commencé à organiser ces flottilles – cela a commencé en 2008 – que cela n’allait pas être une chose facile. Nous mettons des États en alerte, et particulièrement les Israéliens. Comme je l’ai déjà dit, pour une flottille pacifique de quelques centaines de militants, Israël mobilise toute son armée, sa force aérienne, sa diplomatie. Son gouvernement convoque une réunion spéciale du Cabinet pour cette flottille. Je pense que c’est ridicule, complètement ridicule. Je pense que c’est bien Israël qui se comporte de façon hystérique.

Ils ont une raison d’être hystériques ; ils ne veulent pas que la rupture du siège se produise ; ils ne veulent pas que nous disions que le siège de Gaza est un acte de harcèlement international. S’ils pensent que le résultat leur permet de faire tout ce qu’ils veulent, cela va continuer de peser sur le gouvernement israélien. Et cela va créer une situation où Israël ne pourra plus appliquer sa politique.

Le problème réside dans la politique du gouvernement israélien. Dans le fait que sa politique est inhumaine, oppressive, colonialiste. Israël opprime le peuple palestinien. Et cela n’est plus acceptable au vingt et unième siècle. C’est l’apartheid, nous ne pouvons pas accepter l’apartheid. La société civile ne peut pas fermer les yeux. Et c’est ce que nous essayons de montrer. Nous ne disons jamais que nous allons battre le gouvernement israélien, l’État israélien. Ce n’est pas notre but. Ce que nous voulons, c’est lever le siège de Gaza. Nous voulons que la Palestine soit libre.

Silvia Cattori : Si je comprends bien, Israël montre sa faiblesse ?

Dimitri Plionis : Je crois qu’une telle mobilisation n’a jamais été engagée pour ce type d’action. Je veux dire que ce type d’action ne menace pas l’existence d’Israël. Nous n’allons pas envoyer des bombes ou quoi que ce soit d’autre. Nous voulons juste passer. Je crois que tout cela est dû au fait qu’Israël est devenu un État militaire colonialiste. Ils sont comme le régime d’apartheid en Afrique du Sud. Israël devrait essayer de devenir une nation normale. Il appartient au peuple israélien de décider s’il veut le faire, ou devenir pire encore. Nous avons dit la vérité sur ce que nous voulons : nous sommes ouverts et tout le monde devrait connaître nos objectifs.

Silvia Cattori

Traduit de l’anglais par JPH

Texte original en anglais :
http://www.silviacattori.net/article1704.html

[1] Dimitri Plionis, fils d’un Major Général de l’armée de l’air grecque. BA en Business Management - American College. A travaillé pendant 30 ans à l’Olympic Airways, les 16 dernières années comme chef coordonnateur des créneaux horaires des aéroports grecs. Marié, père de trois enfants, Conseiller municipal de la région municipale de Holargos à Athènes. Membre de Ship to Gaza – Greece. Était à bord du navire Mavi Marmara lors de sa dernière mission où il fut attaqué par un commando de l’armée israélienne.

Les interviews et analyses de Silvia Cattori
Les dernières mises à jour



Source : Silvia Cattori
http://www.silviacattori.net/...

Les avis reproduits dans les textes contenus sur le site n'engagent que leurs auteurs. 
Si un passage hors la loi à échappé à la vigilance du webmaster merci de le lui signaler.
webmaster@palestine-solidarite.org

Ziad Medoukh :



Analyses et poèmes...


René Naba :


Analyses...


Manuel de Diéguez :


Analyses...


Fadwa Nassar :


Analyses et traductions...