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Opinion

Dieudonné dans Rivarol :
« Mon prochain spectacle s'appellera "Jésus" »


Jeudi 10 mars 2011

En ce moment au théâtre de la Main d’Or (15 passage de la Main d’Or, Paris 11e) Dieudonné triomphe dans son spectacle Mahmoud qui raconte sa rencontre avec le président iranien mais aussi ses discussions avec son « copain Robert » Faurisson. Un spectacle hilarant car Dieudonné est sans doute l’humoriste le plus doué, le plus talentueux de sa génération et très Politiquement incorrect. Car faire un sketch en France sur les chambres à gaz, il fallait oser !
C’est dans sa loge que nous avons interrogé Dieudonné juste avant son entrée en scène. Que l’on partage ou non la totalité de ses analyses et de ses convictions, on ne peut nier son courage non plus que son intelligence et sa sincérité. Dieudonné est un esprit libre, un vrai, ce qui est suffisamment rare à notre époque pour être souligné.

RIVAROL : En janvier vous avez reçu avec Eric Zemmour le Prix de la liberté d’expression. Qu’est-ce que cela vous inspire ?

DIEUDONNÉ : Zemmour a eu le premier prix ; j’ai eu le deuxième. J’ai trouvé cela dans un premier temps assez étonnant car il me semble qu’en terme de censure j’étais largement devant lui. Ainsi que dans les répercussions professionnelles. Eric Zemmour n’a fait que profiter de cette situation ; il a conservé son travail et a gagné en notoriété.
Sa liberté d’expression, je la défends. Ce que je n’arrive pas à comprendre, c’est le deux poids deux mesures.
J’ai donc assisté à la remise de ce Prix. Eric Zemmour n’était pas au courant de ma présence.
Je crois qu’il était un peu gêné. Je ne suis pas sûr que les votes soient très représentatifs.
A mon sens, Zemmour ne va pas vraiment au fond des choses. Il ne prend pas vraiment de risques. Taper sur les Noirs et les Arabes, ce n’est pas aujourd’hui ce qui est le plus dangereux. Je reconnais cependant que son discours est globalement plus intéressant que d’autres. Zemmour manifeste le changement dans le discours médiatique ambiant. On est passé de la lutte antiraciste à la diabolisation de l’islam. Les méchants jusque-là, c’étaient les gens du Front national qualifiés de racistes. Aujourd’hui ce sont les musulmans qui sont ostracisés. Zemmour est là avec son bâton de berger pour l’expliquer aux brebis égarées en évitant soigneusement de parler de sa propre communauté. Je ne serais pas étonné de le voir intégrer la dynamique de Marine Le Pen.

R. : Précisément que pensez-vous de la succession au Front national ?

D. : C’est difficile pour moi de vous répondre car je ne suis pas membre du Front national et je ne me sens pas concerné par ce changement à la tête de ce parti. Pour le commenter objectivement, je pense qu’il faut être de l’intérieur. J’ai pu rencontrer les deux protagonistes. Ce qui m’intéresse, c’est de savoir comment ils ont vécu leur infréquentabilité. D’un côté, être la fille de Jean- Marie Le Pen, cela ne doit pas être simple tous les jours. Et de l’autre côté être Bruno Gollnisch et subir le harcèlement qu’il a connu n’a pas dû être facile. Du fait des pressions injustes qu’il a subies de la part des différentes associations communautaires, j’ai une assez grande proximité avec lui puisque j’ai connu moi-même ces persécutions. Je l’avais d’ailleurs soutenu publiquement lorsqu’il avait été attaqué en 2004.

EN 2012 VOTEZ BIQUETTE !

R. : Marine Le Pen campe plutôt sur une ligne islamophobe. Cela ne doit pas vous ravir…

D. : C’est le ticket d’entrée, c’est l’élément qualifiant pour faire de la politique aujourd’hui. Jusqu’où devra aller Marine Le Pen pour donner des gages de sionisme et d’islamophobie ? Ira-t-elle jusqu’à danser à demi-nue sur un char de la Gay Pride ? Je ne sais pas. La stratégie politique qui est actuellement en train de se mettre en place est en tout cas nauséabonde. Après avoir appréhendé avec des amis cette sphère de la politique, après m’être présenté aux élections législatives, européennes, présidentielle, je pense que mon rôle aujourd’hui est de représenter les gens qui pensent que l’action citoyenne leur est confisquée, qu’il nous reste donc le panache et la rigolade. Donc je vais soutenir en 2012 la candidature d’une chèvre, Biquette, car je crois qu’il y a là un espace d’expression. Je pense que c’est la meilleure façon de cracher à la figure de tous les autres candidats car ils le méritent ! Nous sommes nombreux à se demander comment manifester notre mécontentement. Le peuple Tunisien a su s’unir. Nos gamelles étant pleines, ce sera plus difficile. Alors pour rire certains accepteront de se rassembler derrière une chèvre. Constitutionnellement une chèvre ne peut se présenter à la présidentielle, ce sera donc son berger qui la représentera. On dispose d’un berger non-voyant, c’est une garantie supplémentaire pour éviter les bêtises. Le “bêêê” sera aussi intéressant, aussi profond et aussi sincère que les propos des autres candidats. Biquette peut même créer la surprise. Dans un débat face à Strauss-Kahn, je crois qu’elle a largement le niveau !

R. : Pensez-vous à l’avenir présenter à nouveau des listes antisionistes ?

D. : Oui, je reste de toute façon profondément antisioniste. Mais aujourd’hui si vous n’avez pas la carte du sionisme et donc de l’islamophobie, vous n’entrez pas dans le jeu. Je n’ai donc rien à faire dans ce jeu-là. Je pense qu’aujourd’hui la meilleure façon de manifester notre mécontentement est de trouver une initiative parallèle, originale, amusante, stimulante, beaucoup de gens n’étant pas dupes de leur situation d’esclaves du Système. Toute la difficulté dans une démarche humoristique est d’être toujours à la frontière du sérieux. Avec Biquette, on peut à la fois s’amuser et faire de la politique.

R. : Votre idée, c’est un peu une candidature à la Coluche…

D. : Exactement, à ceci près que Biquette sera moins impressionnable. Les pressions sur elle seront moins importantes. Le seul danger de Biquette, c’est qu’elle mange les rosiers des jardins de l’Elysée. Rien à voir, rassurez-vous, avec la rue des Rosiers !

STRAUSS-KAHN ET SARKOZY NUMÉROS UN ET DEUX DU PARTI SIONISTE

R. : Au fil des années la critique de l’Etat d’Israël semble de moins en moins autorisée. Qu’en pensez-vous ?

D. : Pour faire de la politique aujourd’hui, il faut en effet donner des gages à l’Etat d’Israël. En présentant Biquette, je représente une partie des gens qui ne se font plus d’illusion sur l’action citoyenne. Il ne reste que la rigolade cinglante, le crachat. Je crois avoir saisi la ligne de fracture dans le paysage politique français : c’est le sionisme et l’antisionisme. La France est en train de perdre toute son influence dans le monde, on le voit avec ce qui se passe en ce moment en Afrique dont les Etats-Unis s’emparent. L’ambassade des USA au Cameroun est ainsi la plus grande d’Afrique, pays où il y a énormément d’uranium et de pétrole, c’est un très important réservoir de matières naturelles. La France était un partenaire privilégié car le pays est francophone. Les choses sont malheureusement en train de changer. Le sionisme est un véritable danger pour la France. Que Sarkozy soit le laquais des Etats-Unis et d’Israël met notre pays dans une situation catastrophique. A cet égard, Strauss-Kahn et Sarkozy, c’est la même chose. Ce sont les numéro un et numéro deux du parti sioniste. Strauss-Kahn évite d’être trop dans la lumière. Il hésite à se présenter à la présidentielle et il a raison. L’homme est malin, habile mais il est trop prévisible. C’est un personnage qui est limpide dans sa félonie et dans son mensonge. Strauss-Kahn est un menteur. Les politiciens le sont tous car il faut être menteur pour faire ce métier. Mais lui dans l’art du mensonge il est carrément hors catégorie ! De la part des sionistes ce serait, je crois, une erreur de présenter Dominique Strauss-Kahn. Ce serait trop voyant !

L’OCCUPATION ALLEMANDE HIER, L’OCCUPATION SIONISTE AUJOURD’HUI

Si une initiative antisioniste se met en place, je la suivrai évidemment. Notre liste antisioniste aux européennes de 2009 a posé les bases de quelque chose d’historique. Les grands vainqueurs de la dernière guerre mondiale, ce sont les sionistes. On a eu pendant la guerre l’occupation allemande ; aujourd’hui c’est l’occupation sioniste. Non seulement la guerre n’est pas terminée mais elle se durcit car l’occupant est pire que les précédents.

R. : Pourquoi avoir intitulé votre dernier spectacle Mahmoud ? Qu’est-ce qui vous a donné cette idée ?

D. : Tout simplement parce que j’ai rencontré le président Mahmoud Ahmadinejad en Iran. Je raconte dans ce spectacle le parcours assez étonnant d’un humoriste, le mien, depuis la banlieue parisienne en passant par les plateau télé d’un pays sous contrôle, la France, jusqu’au salon du président iranien. C’est une façon d’expliquer au public mon cheminement.

AHMADINEJAD ? UN EXCELLENT CANDIDAT POUR LA FRANCE

R. : Quelle impression vous a faite le président iranien qui est le seul chef d’Etat en activité à avoir dit publiquement de l’“Holocauste” que c’est un mensonge ?

D. : Une excellente impression. Son mandat finit dans trois ans. Il ferait un excellent candidat pour la France, c’est certain. Mahmoud Ahmadinejad, comme je le dis dans mon spectacle, c’est un costume avec des chaussettes de tennis. Il n’est pas “blingbling”. Il vit dans un appartement dans Téhéran et il roule en 605. C’est un homme très simple au service du peuple et de la révolution iranienne. Il y a de l’honneur dans son regard, dans son discours. Il y a la religion qui prend une part importante dans sa vie. Mais sa foi en Dieu ressemble à celle que j’ai connue dans mon univers catholique. C’est aujourd’hui le personnage politique le plus éclairé, le plus brillant, le plus courageux, le plus honnête. Il a eu la bravoure d’organiser à Téhéran en 2006 une conférence internationale sur l’“Holocauste”. C’est un grand honneur qu’il m’a fait de me recevoir et, en tant qu’humoriste, j’essaye d’en parler de manière amusante dans mon spectacle.

MGR WILIAMSON ? UN GRAND HOMME D’ÉGLISE !

Un autre personnage pour lequel j’ai beaucoup d’estime et de considération, c’est Mgr Williamson. Je suis d’ailleurs allé le rencontrer à Londres où il vit replié, en paria. Le courage qu’il a manifesté montre qu’il est à mes yeux un vrai et un grand homme d’Eglise. Sa démarche est christique. MgrWilliamson est un résistant, un homme qui inspire le respect. A l’opposé de tout carriérisme qui n’est hélas pas rare chez les ecclésiastiques, il a renoncé à tout pour ses convictions. L’Eglise devrait s’inspirer de son exemple ; elle retrouverait de l’énergie et de la force.

IL Y AURA UN JOUR UNE COMÉDIE MUSICALE SUR LES CHAMBRES À GAZ !

R. : Précisément dans Mahmoud il y a beaucoup d’allusions à la question du révisionnisme historique avec notamment la motion de votre « copain Robert » (Faurisson). Quel message voulez-vous ainsi faire passer ?

D. : J’ai découvert le révisionnisme. Je ne connaissais pas toutes les questions des chambres à gaz. Beaucoup de monde n’a pas cette culture bien que dans notre éducation les éditions Fernand Nathan nous aient largement expliqué qu’il existait un crime des crimes. Ce qui m’a intéressé, c’est l’infréquentabilité de Robert Faurisson. On m’a dit : Faurisson, si tu le croises, tu es mort. Donc la première chose que j’ai faite, c’est de trouver son numéro de téléphone pour voir à qui j’avais affaire. J’ai rencontré ce personnage, on a discuté, je lui ai remis le prix de l’infréquentabilité et j’ai été condamné pour cela. Avec Robert on est devenu amis et l’on a fait plein de choses ensemble, dont des sketches. Robert Faurisson est un homme particulièrement courageux. De son travail on ne peut parler car il y a des lois qui interdisent d’en discuter. Je ne sais même pas si on a le droit de dire : je m’en fiche des chambres à gaz. Et pourtant il y a beaucoup de gens qui n’en ont rien à faire. C’est pourquoi on fait des films, des pèlerinages, qu’on remet cela sur le tapis. La Shoah est un sujet brûlant. On le voit avec l’énième pleurnicherie de la SNCF ! C’est hallucinant de voir la puissance d’un lobby communautaire mettre à genoux les institutions. Il y aura un jour un film sur les chambres à gaz, une comédie musicale ! Mais ce n’est pas pour tout de suite. En Iran il y a des humoristes qui y travaillent mais ce ne sera pas distribué. Le révisionnisme est un vrai sujet mais pour l’heure il y a des gendarmes qui veillent, il y a même un homme qui est en prison en ce moment, Vincent Reynouard, père de famille nombreuse. C’est étonnant de se dire qu’au moment où l’on remet en liberté des pédophiles qui tuent des jeunes filles à Saint-Nazaire, on enferme un père de famille qui n’a rien fait. Je suis scandalisé par cette incarcération, j’ai d’ailleurs signé la pétition de Paul-Eric Blanrue. Mais ça bouge dans le monde. Nos geôliers tremblent : aujourd’hui Ben Ali et Moubarak, peut-être demain Sarkozy, Bush, Berlusconi. C’est exactement la même équipe. Il y a actuellement un vent chaud qui vient d’Afrique et j’espère qu’il arrivera jusqu’à nos côtes.

J’AI UN PROFOND RESPECT POUR LE CHRIST

R. : Lorsque vous avez fait baptiser par l’abbé Philippe Laguérie en 2008 à Bordeaux votre enfant Plume, Jean-Marie Le Pen en étant le parrain, était-ce une pure provocation ou une démarche de foi ?

D. : J’ai toujours été attaché au Christ, à Jésus. Je m’appelle Dieudonné. Ma sœur s’appelle Félicité. Dans ma famille le Christ est présent partout. En revanche, je ne suis pas sûr que les Eglises aient toujours été fidèles au message du Christ. Jésus appartient à tout le monde. Dans le combat contre l’oppression sioniste, je vois aussi le Christ. S’agissant du baptême il était important d’unir un front antisioniste par des symboles forts. Ce que nous avons fait a perturbé certaines lignes à un moment donné. Pour les chrétiens qui y verraient une pure provocation et un manque de sincérité, je répondrai : pensez-vous que l’Eglise d’aujourd’hui est sincère ? Va-t-elle nous donner des leçons de sincérité ? Est-elle fidèle au Christ ? Moi, j’ai un profond respect pour le Christ. D’ailleurs mon prochain spectacle devrait s’intituler Jésus.

R. : Vous semblez avoir une certaine indulgence pour Judas. Un de vos spectacles était d’ailleurs intitulé Pardon Judas. Pourquoi cette mansuétude pour un personnage qui incarne la trahison de Jésus ?

D. : J’ai un fils qui s’appelle Judas. Ce n’est pas pour glorifier la trahison du Christ, bien au contraire. Nous trahissons tous le Christ chaque matin et nous voyons en Judas le traître. Judas, c’est l’homme dans ses faiblesses, dans ses misères. Il est celui qui nous ressemble le plus. Nous avons tous laissé mourir Jésus. Nous L’avons crucifié. Le courage, c’est de se lever et de dire non au moment où l’on crucifie le Christ.

Propos recueillis par Jérôme BOURBON (Rivarol).

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Source : Le Clan des Vénitiens
http://blanrue.blogspot.com/...


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