Kiev vaincu par le Donbass
malgré l'intervention de l'OTAN
Vladimir Poutine
Photo:
RIA Novosti
Lundi 23 février 2015
Vladimir
Poutine : Kiev a été vaincu par le
Donbass malgré l’armement de l’OTAN et
la présence de ses légions en Ukraine
Dans ces deux
extraits, Vladimir Poutine dénonce
explicitement la présence militaire de
l'OTAN en Ukraine et son implication aux
côtés de Kiev tant en hommes qu'en
armements. Malgré cela, la Résistance
populaire de Novorossia, soutenue par la
Russie, a vaincu de manière décisive les
forces ukrainiennes. La crise
ukrainienne, façonnée de toutes pièces
par les USA et l'Europe pour affaiblir
la Russie, se révèle une victoire
spectaculaire pour Moscou et pour
Vladimir Poutine.
QUESTION :
Vladimir Vladimirovitch, quelle est
votre évaluation de la situation
maintenant que deux jours se sont
écoulés depuis que l’accord de Minsk sur
un cessez-le-feu a pris effet ? On ne
dirait pas que tout se passe bien,
surtout quand on regarde ce qui se passe
à Debaltsevo. Là-bas, en tout cas, il
n’y a pas de cessez-le-feu. Merci.
VLADIMIR POUTINE
: Tout d’abord, nous accordons une
grande importance aux accords conclus à
Minsk. Peut-être que tout le monde n’y a
pas encore prêté attention, mais ce qui
est particulièrement important dans ces
accords est que les autorités de Kiev
ont essentiellement accepté de procéder
à une vaste réforme constitutionnelle
afin de satisfaire les demandes
d’indépendance – appelez ça comme vous
voulez : la décentralisation,
l’autonomie, la fédéralisation – dans
certaines parties du pays. C’est une
décision très importante et très
significative de la part des autorités
de l’Ukraine.
Mais il y a aussi
un autre côté impliqué dans ces accords,
et si les représentants de la région du
Donbass ont accepté de participer à
cette réforme, cela signifie qu’il y a
un soutien réel (des parties concernées)
pour que l’Etat d’Ukraine évolue dans
cette voie.
Bien sûr, plus vite
tout sera fait pour mettre fin aux
hostilités et retirer le matériel
militaire, plus vite pourront être mises
en place les véritables conditions
nécessaires pour qu’un règlement
politique de la question puisse être
effectivement atteint.
Quant aux
opérations militaires, je tiens à dire
que nous avons relevé une baisse globale
substantielle de ces activités. Mais je
tiens également à souligner que depuis
la dernière fois, lorsque le Président
Porochenko a décidé de reprendre les
opérations militaires puis de les
arrêter, il n’a pas été en mesure d’y
mettre fin immédiatement. Ce que nous
voyons maintenant n’en est pas moins une
diminution claire et significative de
l’ampleur des combats et des hostilités
des deux côtés tout au long de la ligne
de front.
Oui, les
affrontements se poursuivent autour de
Debaltsevo. Mais là aussi l’ampleur et
l’intensité des opérations sont bien
moindres qu’auparavant. Ce qui s’y passe
est compréhensible et c’était
prévisible. Selon nos informations, un
ensemble de troupes ukrainiennes y
étaient déjà encerclées avant la
rencontre de Minsk de la semaine
dernière. J’en ai parlé lors de nos
échanges à Minsk et voilà exactement ce
que j’avais prédit à ce sujet : j’ai dit
que les troupes encerclées allaient
essayer de rompre l’encerclement et
qu’il y aurait également des tentatives
de l’extérieur pour le briser, et que la
milice (séparatiste) qui est parvenue à
encercler les troupes ukrainiennes
allait résister, essayer de maintenir
l’encerclement et tenir bon, ce qui
conduirait inévitablement à ce que
pendant un certain temps, d'une manière
ou d'une autre, de nouveaux
affrontements aient lieu. Une nouvelle
tentative de percer l’encerclement a été
faite ce matin – je ne sais pas ce que
les médias en ont dit, je n’ai pas
réussi à suivre toutes les informations,
mais je sais qu’à dix heures ce matin,
les forces armées ukrainiennes ont fait
une nouvelle tentative visant à briser
l’encerclement. Finalement, elles ont
échoué.
J’espère vraiment
que les personnes responsables au sein
du gouvernement ukrainien n’empêcheront
pas les militaires ukrainiens de déposer
les armes. S’ils ne peuvent pas ou ne
veulent pas prendre cette décision
importante et donner cet ordre, ils
devraient au moins ne pas poursuivre en
justice ceux qui, pour sauver leur vie
et celle des autres, sont prêts à
déposer les armes. Voilà pour une part.
D’autre part, j’espère que les
représentants de la milice et les
autorités de la République populaire de
Donetsk et de la République populaire de
Lougansk ne vont pas détenir ces
personnes et ne les empêcheront pas de
quitter librement la zone de conflit et
d’encerclement et de retourner à leurs
familles.
QUESTION :
Monsieur le Président, je déduis de vos
déclarations que lorsque l’accord de
Minsk a été signé, et que vous preniez
part aux discussions, vous saviez que le
cessez-le-feu ne prendrait pas effet
exactement à partir du moment prévu. En
d’autres termes, il était à prévoir que
certains affrontements se
poursuivraient. Etes-vous optimiste sur
les chances de parvenir à un
cessez-le-feu durable, ou êtes-vous
pessimiste, parce que si les
affrontements militaires s’y
intensifient effectivement, les
Etats-Unis pourraient commencer à
fournir des armes à l’Ukraine. Comment
répondriez-vous à cela, que ferait la
Russie ?
VLADIMIR POUTINE
: En ce qui concerne les livraisons
d’armes possibles à l’Ukraine, pour
commencer, selon nos informations, des
livraisons d’armes ont déjà eu lieu. Il
n’y a rien d’inhabituel à cette
situation.
Deuxièmement, je
crois fermement que quels que soient les
acteurs et les types d’armes concernés,
ce n’est jamais une bonne chose de
fournir des armes à une zone de conflit,
mais dans ce cas particulier, peu
importe qui les envoie et quel genre
d’armes sont concernées, le nombre de
victimes pourrait bien évidemment
croître, mais le résultat serait le même
que ce que nous voyons aujourd’hui.
Ce serait
inévitable parce que je crois que la
grande majorité des soldats des forces
armées ukrainiennes ne veulent pas
prendre part à une guerre fratricide,
d’autant plus si elle a lieu si loin de
leurs propres maisons. Quant à la milice
du Donbass, ils ont une forte motivation
pour combattre et protéger leurs
familles.
Je tiens à vous
rappeler une fois encore que ce qui se
passe aujourd’hui est lié à une seule
chose, à savoir le fait que le
gouvernement de Kiev ait décidé pour la
troisième fois – oui, pour la troisième
fois ! – de reprendre les actions
militaires et de recourir aux forces
armées. Cette décision a été prise par
M.
Tourtchinov, qui a promulgué un
décret pour procéder à une soi-disant
opération antiterroriste. Le Président
Porochenko a alors décidé de reprendre
les hostilités, et c’est maintenant ce
qui se passe pour la troisième fois.
Il n’y aura pas de
fin à cela si les gens qui prennent les
décisions ne se rendent pas compte qu’il
n’y a pas d’espoir de résoudre le
problème par des moyens militaires. Il
ne peut être réglé que par des moyens
pacifiques, que par la conclusion d’un
accord avec cette partie de leur pays et
en garantissant à ces populations leurs
droits et intérêts légitimes.
Permettez-moi de
dire que l’accord conclu à Minsk offre
une chance pour que cela se produise. À
cet égard, je tiens à souligner le grand
rôle que le Président français et la
Chancelière de la République fédérale
d’Allemagne ont joué pour parvenir à un
compromis. Je pense qu’une solution de
compromis a été trouvée et pourrait être
cimentée par une résolution du Conseil
de sécurité des Nations Unies. La
Russie, comme vous le savez, a déjà
présenté cette initiative. Si cela se
produit, l’accord de Minsk accèderait au
statut du droit international. Sinon,
c’est déjà un document assez bon qui
devrait être pleinement mis en œuvre. Je
suis plus optimiste que pessimiste.
Permettez-moi de
répéter que la situation est maintenant
relativement calme sur toute la ligne de
front. Nous devons régler le problème du
groupe qui a été encerclé. Notre tâche
commune est de sauver la vie des
personnes prises au piège dans cet
encerclement et de veiller à ce que
cette question n’aggrave pas les
relations entre les autorités de Kiev et
la milice du Donbass.
Bien sûr, il n’est
jamais facile d’être vaincu et c’est
toujours un malheur pour les perdants,
surtout quand vous perdez face à des
gens qui encore hier travaillaient dans
les mines ou conduisaient des tracteurs.
Mais c’est la vie et la vie doit
continuer. Je pense que nous ne devrions
pas trop nous attarder à ces
considérations.
Comme je l’ai dit,
nous devons nous concentrer sur la
résolution de la tâche principale, qui
est de sauver la vie des gens qui sont
là-bas dès maintenant et de leur
permettre de retourner dans leurs
familles, et nous devons mettre en œuvre
intégralement le plan convenu à Minsk.
Je suis convaincu que cela peut être
réalisé. Il n’y a pas d’autre voie
possible.
[…]
Vladimir
Poutine : les légions de l’OTAN
combattent déjà en Ukraine – 26/01/2015
QUESTION : Vladimir
Vladimirovitch, l’Université Technique
Nationale de Donetsk a été un partenaire
de notre Université des Mines depuis de
nombreuses années maintenant. Nous avons
des amis là-bas, les étudiants qui
participent à notre concours
international et à notre forum annuel
sur les « Problèmes de l’utilisation des
ressources du sous-sol ».
Malheureusement, à cause des événements
en Ukraine, ils n’ont pratiquement plus
aucun apprentissage dernièrement.
VLADIMIR POUTINE :
Les cours ont cessé ?
REPONSE : Lorsqu’il
y a des bombardements, les cours sont
annulés puis ils reprennent, mais en
fait, il n’y a plus de d’enseignement
continu à proprement parler. Les
étudiants de Donetsk placent leurs
espoirs dans votre assistance
personnelle, et nous tous ainsi que les
étudiants de Donetsk vous sommes très
reconnaissants et tenons à vous
remercier pour votre investissement et
pour l’attention que vous avez accordée
à ces questions. Comment pourrions-nous
aider les élèves de Donetsk ? Peut-être
quelque chose pourrait-il être fait ?
VLADIMIR POUTINE :
Vous évoquez un sujet majeur et très
douloureux, à savoir les événements
tragiques qui se déroulent en Ukraine.
La réalité et que ce pays est en proie à
une guerre civile. Et en Ukraine, à mon
avis, beaucoup de gens s’en rendent très
bien compte aujourd’hui.
Malheureusement,
les autorités officielles de Kiev
refusent de s’engager sérieusement dans
la voie d’un règlement pacifique et ne
veulent pas résoudre le problème par les
moyens politiques. Au début, ils ont
recouru à la police, puis aux services
de sécurité, jusqu’à faire intervenir
l’armée. Ensuite, lorsqu’ils ont
rencontré de la résistance, ils ont
temporairement suspendu les combats,
mais malheureusement, ils se sont servis
de ce répit provisoire pour se regrouper
puis ont repris leurs opérations, ce
qu’ils ont fait encore et encore jusqu’à
présent. Des milliers de personnes ont
déjà péri. C’est bien sûr une véritable
tragédie.
Nous disons souvent
« l’armée ukrainienne, l’armée
ukrainienne », mais qui combat
réellement là-bas ? Certes, une partie
des militaires sont issus des unités
officielles des forces armées d’Ukraine,
mais une partie très substantielle des
combattants viennent des soi-disant
bataillons de volontaires nationalistes.
En fait, il ne s’agit pas d’une armée,
mais d’une légion étrangère, et dans ce
cas, d’une légion étrangère de l’OTAN,
qui bien évidemment n’agit pas dans les
intérêts nationaux de l’Ukraine. Ils ont
des objectifs complètement différents,
liés à la réalisation des objectifs de
confinement géopolitique de la Russie,
qui ne coïncident absolument pas avec
les intérêts nationaux du peuple
ukrainien. Mais, malheureusement, nous
voyons bien ce qu’est la situation
actuelle.
Il est nécessaire
d’aider le peuple (ukrainien). En
l’occurrence, beaucoup de gens répugnent
déjà à la mobilisation et essaient d’y
échapper, certains en venant ici en
Russie pour se réfugier quelque temps en
attendant que la situation évolue, et
ils le font à juste titre parce qu’ils
ne sont traités que comme de la chair à
canon envoyée sous les balles. Mais le
problème est qu’en vertu de la nouvelle
loi, les citoyens de l’Ukraine ne
peuvent pas passer plus de 30 jours sur
le territoire de la Fédération de
Russie. Ils retournent donc chez eux, se
font attraper et renvoyer sous les
balles. Par conséquent, nous allons
devons prendre certaines mesures, comme
par exemple ceci : dans le cadre de la
loi, nous pourrions prolonger la durée
de séjour en Russie de certaines
catégories de personnes, en particulier
celles qui ont l’âge de conscription
militaire.
Quant à votre
question, bien sûr qu’il est nécessaire
d’aider les étudiants. Il faudrait
demander au recteur quelles sont les
possibilités, mais vous pourriez déjà
utiliser les technologies
d’apprentissage à distance, les inviter
ici pour passer des stages, etc. Essayez
de concevoir un système de soutien pour
eux.
VLADIMIR LITVINENKO
: Nous serions en mesure d’accueillir
jusqu'à 1 000 étudiants ici pour au
moins six mois ou un an, mais il y
aurait des questions à régler avec le
ministère et le gouvernement, de sorte
qu’une étroite coordination serait
nécessaire.
VLADIMIR POUTINE :
Je vais leur en parler sans faute.
VLADIMIR LITVINENKO
: Je sais que l'Université Polytechnique
d’Etat du Sud de la Russie à
Novotcherkassk pourrait accueillir des
étudiants et qu’elle possède les
installations nécessaires – dortoirs,
etc. Nous pourrions les accueillir au
moins temporairement.
VLADIMIR POUTINE :
L'année dernière, nous avons alloué...
(S’adressant à l’Aide Présidentiel
Andreï Foursenko) Combien de places
dans nos universités avons-nous attribué
aux étudiants de l'Ukraine l'année
dernière ? Nous avons alloué des places
supplémentaires subventionnées par
l’Etat dans 18 universités russes. Vos
partenaires de l'institut de Donetsk
pourraient bien sûr obtenir le soutien
de votre université, l’une des
meilleures universités de notre pays.
Réfléchissons à la manière de mettre
tout cela en place. Nous devons
effectivement aider les étudiants.
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