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Centre Palestinien d'Information

Hamas : son histoire de l'intérieur (23)


Photo CPI

Dimanche 29 mars 2009

Dr. Azzam Tamimi

L’ouvrage Hamas : Son histoire de l’intérieur de Dr. Azzam Tamimi s’inscrit dans une volonté de montrer au monde la vision du mouvement du Hamas et d’expliquer ainsi son développement. Le département français du Centre Palestinien d’Information (CPI) a donc jugé intéressant d’en présenter ici la traduction complète, diffusée régulièrement en de nombreuses parties.

En Jordanie (3)

Dispute avec la Jordanie

            Le premier signe majeur d’une réelle rupture dans la relation se produisit peu après que la branche militaire du Hamas, les brigades d’Ezzeddine Al-Qassam, revendiquèrent leur responsabilité dans le bombardement d’Afula le 6 avril 1994 qui tua huit Israéliens et en blessa quarante-quatre. Les brigades promirent quatre autres attaques, en réplique au massacre perpétré par Baruch Goldstein, un colon juif américain de la colonie de Kiryat Arba dans la banlieue d’Hébron. Goldstein tua vingt-neuf musulmans et en blessa environ cent alors qu’ils accomplissaient les prières de l’aube dans la mosquée Ibrahimi à Hébron le 25 février, qui correspondait cette année au quinzième jour du mois de jeûne islamique de Ramadan. Une semaine plus tard, le 13 avril, les brigades frappèrent de nouveau, avec un bombardement à Hadera, tuant cinq Israéliens et en blessant trente. Des journalistes contactèrent Muhammad Nazzal, le représentant du Hamas en Jordanie, lui demandant de commenter la menace des brigades disant que plus d’attaques du même genre étaient en voie d’être réalisées. Il fut cité comme ayant dit que les bombardements faisaient partie de la réponse au massacre de la mosquée Ibrahimi, et que selon les brigades, il y aurait cinq opérations de ce genre en tout. En Israël, Shimon Peres, alors ministre des affaires étrangères d’Israël, protesta contre la déclaration de Nazzal et exigea de la Jordanie, qui avait été en négociation avec Israël sur un accord de paix, d’empêcher les membres du Hamas d’effectuer de telles déclarations sur son sol.

            Le jeudi 14 avril, Nazzal et Ghosheh furent convoqués au ministère de l’intérieur jordanien. Le ministre de l’intérieur Salamah Hammad leur dit avec colère que la déclaration effectuée à la presse par Nazzal était inappropriée, et qu’aucune revendication des opérations militaires à l’intérieur d’Israël ne devait être faite à l’intérieur de la Jordanie. Le jour suivant, alors que c’était un vendredi, les deux officiels du Hamas furent convoqués au département de police d’Amman où le ministre de l’intérieur les attendait. Il les informa que les affaires étaient arrivées à un niveau grave, que la Jordanie était sujette à une pression, et qu’ils devaient immédiatement remettre leurs passeports aux autorités. Il fut donné aux deux officiels du Hamas l’impression que leurs vies étaient en danger. Il leur fut dit de rapporter toute activité suspecte qu’ils pouvaient observer à un agent de la sécurité dont le nom et le numéro de contact direct leur furent donnés. Un officier les accompagna chez eux pour prendre leurs passeports, qui leur furent rendus peu de temps après.

            La tension entre le Hamas et les autorités jordaniennes continuèrent à s’exacerbées par une succession d’événements majeurs au niveau mondial. Tout d’abord, la Jordanie et Israël signèrent la Déclaration de Washington le 25 juillet 1994, préparant ainsi la voie au traité de paix entre les deux pays qui allait être signé le 26 octobre. Bien que de hauts officiels jordaniens assurassent les leaders du Hamas à Amman que le traité n’aurait pas de répercussions sur eux, la direction du Hamas suspecta que la signature du traité signalait le début de la fin de leur séjour dans ce pays. Un certain nombre d’officiel du Hamas rencontrèrent Mustafa Al-Qaysi pour exprimer leur inquiétude que le traité de Wadi Araba entre la Jordanie et Israël apparaisse comme un prélude pour la fin de la présence du Hamas en Jordanie. Al-Qaysi répondit qu’ils n’avaient pas à s’inquiéter, tant que leurs actions, comme convenu, étaient limitées à des questions politiques et médiatiques.

            Le traité stipulait explicitement que « les deux parties s’abstiendront de tout acte de belligérance et d’hostilité, assureront qu’aucune menace de violence contre l’autre partie ne provienne de leur territoire, et entreprendront des mesures nécessaires et efficaces pour empêcher des actes de terrorisme. Elles s’abstiendront aussi de se joindre à toute coalition dont les objectifs incluent une agression militaire contre l’autorité partie… [et] s’abstiendront de toute propagande hostile et retireront toute référence discriminatoire et toute expression d’hostilité dans leur législation respective ». Le Hamas avait promis, et n’avait jamais brisé sa promesse, de ne pas préparer une action militaire contre Israël à partir du sol jordanien. Néanmoins, Israël, les Etats-Unis, et vers l’été 1994, l’autorité palestinienne, ne manquèrent aucune occasion d’interpréter toute activité de la part du Hamas en Jordanie, même un communiqué de presse, comme un acte d’hostilité contre Israël qui toucherait les efforts internationaux visant à établir la paix.

 

Hamas: son histoire de l'intérieur (22)
Hamas: son histoire de l'intérieur (24)

Traduction réalisée par le Centre Palestinien d’Information (CPI)



Source : CPI
http://www.palestine-info.cc/...


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