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Centre Palestinien
d'Information
Hamas : son histoire de l'intérieur (108)
Photo CPI
Vendredi 17 décembre 2010
Dr. Azzam Tamimi
L’ouvrage Hamas : Son histoire de l’intérieur de Dr. Azzam
Tamimi s’inscrit dans une volonté de montrer au monde la vision
du mouvement du Hamas et d’expliquer ainsi son développement. Le
département français du Centre Palestinien d’Information (CPI) a
donc jugé intéressant d’en présenter ici la traduction complète,
diffusée régulièrement en de nombreuses parties.
Le Hamas au
gouvernement (12)
Le succès de l’Arabie Saoudite à amener les deux rivaux
palestiniens à la Mecque prit de nombreuses personnes par
surprise. Le climat obscur de crise qui prévalait jusqu’à
l’arrivée des discussions laissait peu de place à l’optimisme.
Néanmoins, en dépit du succès, les sceptiques donnent aux
Saoudiens peu de crédit. Ils pensent que l’Arabie Saoudite
n’aurait pas pris une telle mesure si les Etats-Unis ne lui
avaient pas donné le feu vert. La logique de cette assertion est
que la communauté internationale devenait de plus en plus
inquiète de la situation en Palestine qui ne cessait de se
détériorer, et que les Etats-Unis, qui avaient peur que la
violence à Gaza ne puisse s’étendre aux territoires voisins,
durent encourager les Saoudiens à superviser la négociation d’un
accord entre le Fatah et le Hamas qui, en fin de compte,
préserverait le premier et “domestiquerait” le second. Il y eut
des rapports de médias, notamment dans la presse israélienne, au
sujet du rôle joué par le prince Bandar bin Sulan, ancien
ambassadeur saoudien aux Etats-Unis, qui dirige le conseil de
sécurité national saoudien et que l’on dit avoir une relation
très spéciale avec la famille Bush. En insinuant que l’accord de
la Mecque avait été un plan américain dès le début, cette
théorie donne aux Etats-Unis le crédit exclusif.
Dans une publication sur internet, Ibrahim Gharaybah, un
éditorialiste jordanien et un ancien membre des Frères Musulmans
jordaniens, alla jusqu’à suggérer dans ses écrits que l’accord
de la Mecque était une demande des Américains et des Israéliens.
A l’opposé de la perception générale voulant que les Etats-Unis
et Israël cherchaient à faire tomber le Hamas, il suggère que
tous les deux avaient souhaité que le gouvernement du Hamas
survive. Le seul obstacle empêchant la réussite de cette
expérience, argumente-t-il, est le mouvement du Fatah, qui
serait le plus grand perdant si le gouvernement dirigé par le
Hamas continuait. Dans un communiqué publié sous le titre “Le
gouvernement d’unité national : désir palestinien ou volonté
américain”, le groupe islamique interdit Hizb Al-Tahrir Al-Islami
(le parti de la libération islamique), qui œuvre pour la
restauration du califat, dit aussi que la participation du Hamas
dans le processus politique était dès le début le résultat d’un
plan américain et européen visant à frapper les mouvements
islamiques tels que le Hamas, en reconnaissant la légitimité de
l’Etat d’Israël.
Cependant, la réponse négative des Etats-Unis à l’accord de la
Mecque et leur refus de reconnaître le gouvernement d’unité
nationale suite à sa formation contredisent cette théorie. Il
est fortement improbable que l’administration américaine ait
encouragé les Saoudiens à lancer une telle tentative, lorsqu’en
octobre 2006, d’après certaines informations, le président Bush
avait averti le président Abbas, lorsqu’il le reçut en marge du
meeting du conseil de sécurité des Nations Unies à New York, de
rejoindre le Hamas dans la formation d’un gouvernement d’unité
nationale. Ce qui est plus plausible, toutefois, est que les
Américains ne cherchèrent pas à empêcher les efforts saoudiens,
préférant, peut-être, attendre et voir ce qui allait en sortir.
Il est certain que jusqu’à la dernière minute, les Américains et
leurs alliés espéraient que le Hamas accepte les conditions du
Quartette.
Traduction réalisée
par le Centre
Palestinien d’Information (CPI)
Hamas: son
histoire de l'intérieur (107)
Hamas: son
histoire de l'intérieur (109)
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