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Centre Palestinien d'Information

Hamas : son histoire de l'intérieur (78)


Photo CPI

Dimanche 9 mai 2010

Dr. Azzam Tamimi

            L’ouvrage Hamas : Son histoire de l’intérieur de Dr. Azzam Tamimi s’inscrit dans une volonté de montrer au monde la vision du mouvement du Hamas et d’expliquer ainsi son développement. Le département français du Centre Palestinien d’Information (CPI) a donc jugé intéressant d’en présenter ici la traduction complète, diffusée régulièrement en de nombreuses parties.

Le Hamas au gouvernement (4)

            Le 4 juin 2005, le président Abbas publia un décret ajournant jusqu’à nouvel ordre les élections législatives qui devaient être tenues en juillet. Le Hamas et plusieurs autres factions palestiniennes présentèrent leur objection à la décision, déclarant qu’elle montrait un manque d’engagement de la part de l’autorité palestinienne envers ce qui avait été accepté lors des discussions du Caire. L’ajournement n’était pas inattendu ; des rumeurs à ce sujet avaient déjà circulé. Selon le journal londonien Al-Hayat, plusieurs leaders du Fatah dans la bande de Gaza défendirent l’ajournement des élections législatives, de peur que le Fatah ne fasse pas un bon score. Certains d’entre eux furent d’avis que la tenue des élections au moment prévu avant le retrait israélien planifié de Gaza allait probablement renforcer la position du Hamas. La direction du Hamas pouvait utiliser la campagne d’élections pour revendiquer le crédit d’avoir forcé les Israéliens à sortir de la bande de Gaza. Une des raisons données pour la décision d’ajournement des élections était un désaccord sur la réforme de la loi des élections. En fait, on pense qu’un désaccord au sein du Fatah sur la liste de candidats à présenter au nom du Fatah pouvait être une des raisons principal de cet ajournement. Le président Abbas tenta de résoudre le problème en ordonnant un sondage interne pour déterminer quels candidats étaient préférés par les membres ordinaires du Fatah, mais ceci ne fit qu’intensifier la querelle et renforça les divisions à l’intérieur du Fatah.

            Alarmé par le succès du Hamas lors des élections municipales, le gouvernement israélien était aussi appréhensif. Le premier ministre Ariel Sharon et d’autres membres de son cabinet avaient publié des avertissements disant qu’une victoire du Hamas lors des élections législatives ne les laisserait sans autre choix d’annuler leur retrait planifié de la bande de Gaza. Ils étaient fortement opposés à l’idée que le Hamas puisse hériter du pouvoir après leur départ. Peu après sa rencontre avec Mahmoud Abbas à Washington le 26 mai 2005, le président américain George W. Bush déclara que le Hamas était une organisation terroriste qui ne devait être autorisée à prendre part aux élections. S’il gagnait, ajoutait-il, sa victoire ne serait pas reconnue. Les Israéliens comme les Américains avaient peur que le Hamas puisse finalement gagner, ce qui signifiait qu’il se pouvait qu’ils aient à traiter directement avec ses officiels. Les Etats membres de l’Union Européenne, qui avait mis le Hamas sur sa liste d’organisations terroristes en 2003 à la demande des Etats-Unis et d’Israël, avaient des inquiétudes similaires.

            Les acteurs internationaux majeurs se retrouvèrent devant un réel dilemme. Tout en souhaitant garder un rôle actif dans la poursuite d’un accord au Moyen-Orient, ils ne voulaient pas être vus comme étant en train de renoncer à leur engagement qui était de ne pas traiter avec ce qui était considéré comme des organisations terroristes, ou leurs membres. Le 8 juin 2005, le secrétaire des affaires étrangères Jack Straw fournit une illustration de la situation fâcheuse lorsque juste avant son départ de Londres pour une visite à Jérusalem, il admit à la presse que des diplomates britanniques avaient déjà tenu des discussions avec des officiels du Hamas. En mars 2005, des officiels britanniques avaient rencontré Ahmad Al-Kurd, le maire de Dir Al-Balah, dans la bande de Gaza, et en mai 2005, ils rencontrèrent Hashem Al-Masri, le maire par intérim de la ville cisjordanienne de Qalqilya. Ces deux hommes étaient de hauts membres du Hamas. Alors que le Hamas ne reconnaissait pas le droit d’Israël à exister, le maire par intérim de Qalqilya n’avait d’autre choix que de traiter avec des officiels israéliens dans des affaires relatives aux besoins quotidiens de la municipalité, qui partageait des ressources et des services avec ses voisins juifs. Néanmoins, les Britanniques semblèrent profondément embarrassés par l’aveu de ces contacts avec le Hamas. Au ministère des affaires étrangères israélien à Jérusalem, Straw chercha à calmer l’anxiété de son homologue israélien Silvan Shalom, qui pouvait penser que ces rencontres entre des officiels britanniques et le Hamas signalaient un écart entre la position britannique et celle de l’Union Européenne pour qui le groupe était une organisation terroriste. Straw alla même jusqu’à prétendre qu’il avait été personnellement responsable de l’introduction de la législation plaçant le Hamas et le Djihad Islamique palestinien sur la liste des organisations illégales. Il dit que la Grande-Bretagne se trouvait sur le premier plan de la recherche de sanctions de la part de l’Union Européenne à l’encontre de ces groupes. Shalom répondit en soulignant qu’Israël souhaitait que le Hamas reste sur la liste des organisations terroristes de l’Union Européenne.

Traduction réalisée par le Centre Palestinien d’Information (CPI)

Hamas: son histoire de l'intérieur (77)
Hamas: son histoire de l'intérieur (79)
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Source : CPI
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