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Centre Palestinien d'Information

Hamas : son histoire de l'intérieur (69)


Photo CPI

Lundi 8 mars 2010

Dr. Azzam Tamimi

L’ouvrage Hamas : Son histoire de l’intérieur de Dr. Azzam Tamimi s’inscrit dans une volonté de montrer au monde la vision du mouvement du Hamas et d’expliquer ainsi son développement. Le département français du Centre Palestinien d’Information (CPI) a donc jugé intéressant d’en présenter ici la traduction complète, diffusée régulièrement en de nombreuses parties.

Le Hamas, l’OLP et l’autorité palestinienne (4)

           L’échec de l’autorité palestinienne à amener le Hamas à bord à travers des négociations, cependant, ne la découragea pas de poursuivre différents moyens de persuasion. Dans son rapport annuel de 1996, Amnesty International remarqua que les forces de sécurité de l’autorité palestinienne détinrent plus de mille Palestiniens pour des raisons politiques. Plus de quarante de ces détenus furent présentés en justice devant une cour de sécurité d’Etat fraîchement mise en place qui ne répondait pas aux normes internationales pour un procès juste. Certains furent condamnés jusqu’à vingt-cinq ans d’emprisonnement. Le rapport d’Amnesty International accusa l’autorité palestinienne d’avoir torturé des détenus, dont cinq moururent en détention. La cour de sécurité d’Etat fut mise en place en février 1995 suite à un décret publié par Yasser Arafat. Les procès étaient tenus en secret, souvent au milieu de la nuit, et furent alors appelés les procès de minuit. Ils étaient présidés par des juges militaires, et des procureurs militaires présentaient les affaires. La cour désignait même les avocats de la défense, qui travaillaient généralement pour les forces de sécurité. Les parents n’étaient informés des charges et des procès qu’une fois les auditions passées. En dépit des dénonciations d’Amnesty International et d’autres organisations majeures des droits de l’homme de ces procédés, qualifiés de « très injustes et violant les normes minimums de la loi international », le New York Times rapporta le 4 mai 1995 que « des officiels israéliens et américains accueillent favorablement les auditions ». Le journal ajouta que ce que l’on appelle les procès de minuit restera une nécessité tant que l’autorité palestinienne avait besoin de mettre la pression sur les « extrémistes dont les actes de terreur menaçaient le processus de paix ».

            Cinquante jours après l’assassinat par Israël du commandant militaire Yahya Ayyash du Hamas, le 5 janvier 1996, la branche armée du mouvement lança une campagne d’oprations martyres en réplique. Quelque cinquante Israéliens furent tués et bien plus blessés dans les trois premières opérations, qui furent réalisées à Jérusalem et à Ashkelon entre le 25 février et le 3 mars 1996. L’autorité palestinienne répondit avec une campagne contre le Hamas, qui s’intensifia suite à la conférence du sommet de l’anti-terrorisme parrainé par les Etats-Unis, à Sharm Al-Sheikh, le 13 mars 1996. Durant cette campagne, plus de mille membres et supporters du Hamas furent détenus et plusieurs organisations d’aide sociale dirigées par le mouvement furent fermées. Dans les mois qui suivirent, au moins deux douzaines de Palestiniens perdirent la vie sous la torture alors qu’ils étaient interrogés dans des prisons de l’autorité palestinienne, selon un rapport de 1998 d’Amnesty International.

            La tension entre le Hamas et l’autorité palestinienne atteignit un sommet lorsqu’un certain nombre de commandants militaires du Hamas devinrent les victimes d’assassinats ciblées. Le Hamas accusa les services de renseignements de l’autorité palestinienne de collusion dans l’assassinat de Muhyiddin Al-Sharif, le 29 mars 1998, et des deux frères Imad et Adil Awadallah, le 10 septembre 1998. Un des frères Awadallah avait été libéré après avoir été détenu par l’autorité palestinienne dans des circonstances mystérieuses. A différents moments, dans diverses périodes, l’autorité palestinienne arrêta et détenu aussi plusieurs hauts leaders du Hamas. Dans la bande de Gaza, des figures comme Abd Al-Aziz Al-Rantissi, Sayyid Abu Mussamih, Mahmoud Al-Zahhar, Ibrahim Al-Maqadmah, Muhammad Taha et Ahmad Nimr Hamdan furent arrêtés. Ceux qui furent arrêtés par les forces de sécurité de l’autorité palestinienne en Cisjordanie comportaient Jamal Salim, Jamal Mansur, Yussuf Al-Sarkaji, Mahmud Muslih et Muhammad Jamal Al-Natshah.

            Cette prise de sévères mesures par l’autorité palestinienne poussa le fondateur du Hamas, Sheikh Ahmad Yassine, qui avait récemment été libéré de la détention israélienne, à dire à Yasser Arafat d’arrêter d’harceler le Hamas et d’affronter Israélien et les Etats-Unis au lieu de cela. Il réaffirma son assurance qu’Israël et les Etats-Unis étaient derrière la campagne contre le Hamas. Défiant l’autorité palestinienne de présenter correctement en justice ceux qu’elle arrêta « s’ils ont transgressé la loi », il dénonça la fermeture d’institutions humanitaires dirigées par le Hamas, disant que même les Israéliens ne s’étaient pas abaissés à cela. Sheikh Yassine remit toute la faute de la situation sur l’accord de paix entre Israël et l’autorité palestinienne, qui étaient défectueuse depuis le début selon ses propos et qui devait être abandonné. Il railla les Israéliens pour avoir demandé à l’autorité palestinienne de faire pour eux ce qu’ils n’avaient pu faire eux-mêmes lorsqu’ils étaient en contrôle direct de la bande de Gaza.

Traduction réalisée par le Centre Palestinien d’Information (CPI)

Hamas: son histoire de l'intérieur (68)
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Source : CPI
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