Centre Palestinien
d'Information
Hamas : son histoire de l'intérieur (86)
Photo CPI
Mercredi 7 juillet 2010
Dr. Azzam Tamimi
L’ouvrage Hamas : Son histoire de l’intérieur de Dr. Azzam
Tamimi s’inscrit dans une volonté de montrer au monde la vision
du mouvement du Hamas et d’expliquer ainsi son développement. Le
département français du Centre Palestinien d’Information (CPI) a
donc jugé intéressant d’en présenter ici la traduction complète,
diffusée régulièrement en de nombreuses parties.
Le Hamas au
gouvernement (12)
Immédiatement après sa victoire aux
élections, le Hamas annonça l’extension de sa trêve unilatérale.
Les leaders du Hamas espéraient que la nouvelle direction
israélienne allait choisir d’en faire de même et de peut-être
négocier un arrangement à long terme. En outre, ayant démontré
au peuple palestinien sa solide loyauté à la cause de la
résistance à l’occupation israélienne, le Hamas espérait se voir
donné la chance de fournir un modèle de bonne gouvernance.
Certains des leaders du Hamas en Cisjordanie et à Gaza, ainsi
que certains membres du bureau politique basé à Damas, étaient
optimistes. Leur avis était que comme le mouvement avait été élu
démocratiquement pour diriger l’autorité palestinienne, il
pouvait peut-être recevoir une chance de prouver ses capacités
et de mettre à exécution la promesse de son manifeste de
« Changement et réforme ».
Pour le Hamas, les trois conditions posées par les Etats-Unis
semblaient n’être rien qu’une manœuvre pour se sauver la face,
pour justifier son intention déjà formulée de refuser toute
relation avec le Hamas. Les Etats-Unis étaient bien conscients
que le Hamas n’allait accepter aucune des conditions pendant que
le territoire palestinien était toujours occupé. Le Hamas
pensait que le problème se trouvait avec Israël, et non pas avec
les Palestiniens. Les leaders du Hamas disaient que si les
Américains voulaient vraiment voir la paix prévaloir dans la
région, ils devaient mettre la pression sur Israël pour mettre
un terme à son occupation, plutôt que sur les Palestiniens, qui
sont les victimes et non pas les oppresseurs. Il se peut que les
Américains, pour leur part, aient regretté d’avoir été parmi
ceux qui insistèrent le plus fort sur la tenue d’élections comme
moyen de mettre à effet une réforme politique dans les
territoires. Ils auraient dû être conscients que le Fatah, leur
préféré, était en mauvaise forme et n’avait qu’une chance très
faible de remporter les élections.
Comme le Hamas ne montra aucun signe d’abandon, les Etats-Unis,
Israël et l’Union Européenne joignirent leur force pour
l’obliger à changer, ou, dans le cas contraire, à se retrouver
face à une exclusion totale de l’arène politique. Diverses
tactiques furent employées pour apporter l’un ou l’autre de ces
deux résultats. Les pays du monde étaient exhortés à éviter de
reconnaître le Hamas et à refuser de traiter avec lui. Cette
tactique rencontra un succès limité. Il faillit certainement
avec la plupart des pays arabes et islamiques, qui invitèrent
les officiels du Hamas à effectuer des visites et exprimèrent
leur volonté de donner un soutien politique et financier. La
Turquie, qui est un membre de l’OTAN, ennuya Israël ainsi que
les Etats-Unis en invitant une délégation de haut niveau du
Hamas à Ankara. La Turquie fut cependant mise sous pression pour
déprécier la visite en n’invitant pas la délégation à rencontrer
le premier ministre. Néanmoins, les Turcs promirent de donner
l’aide qu’ils pouvaient et proposèrent de jouer les médiateurs
entre Israël et le Hamas.
Traduction réalisée
par le Centre
Palestinien d’Information (CPI)
Hamas: son
histoire de l'intérieur (85)
Hamas: son
histoire de l'intérieur (87)
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