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Centre Palestinien d'Information

Hamas : son histoire de l'intérieur (60)


Photo CPI

Lundi 4 janvier 2010

Dr. Azzam Tamimi

L’ouvrage Hamas : Son histoire de l’intérieur de Dr. Azzam Tamimi s’inscrit dans une volonté de montrer au monde la vision du mouvement du Hamas et d’expliquer ainsi son développement. Le département français du Centre Palestinien d’Information (CPI) a donc jugé intéressant d’en présenter ici la traduction complète, diffusée régulièrement en de nombreuses parties.

Le djihad et le martyre (1)

Lorsque le musulman se fait sauter au milieu d’ennemis combattants, il ne fait qu’accomplir un acte de défense ; c’est un martyre, car les dommages sont compensés par des dommages qui leur sont égaux. Ce qu’Israël fait à l’intérieur des territoires palestiniens ne pousserait les musulmans qu’à chercher vengeance et à agir en self-défense.

- Sheikh Sayyid Tantawi

            On pense que le Hamas est le premier groupe musulman sunnite à employer la stratégie de l’attaque suicide, qui créa un débat intense dans les cercles sunnites. Sans aucune autorité musulmane sunnite ayant le pouvoir d’émettre une fatwa sur la question, et avec le développement de la stratégie, la controverse est loin d’être finie.

            La première question et la plus critique est si l’acte est un suicide ou un sacrifice. La seconde question touche au problème des conséquences inconsidérée de l’attaque suicide, et l’inévitabilité qu’elle puisse, en dépit de toutes les précautions, résulter en la mort d’innocents civils, et notamment d’enfants. Le troisième problème concerne les conséquences de la stratégie pour la vie des gens de la communauté en défense de laquelle de telles opérations sont exécutées. Comme les Israéliens ont les moyens ainsi que la volonté de répondre par des attaques aériennes, des incursions et toute forme de punition collective, l’utilité de l’attaque suicide en tant que moyen de dissuasion ou d’arme de réplique est un point central du débat. Cependant, les factions palestiniennes qui employèrent la tactique dans les années ayant amené à la décision d’Ariel Sharon de mettre à exécution son plan de retrait unilatéral de Gaza croient qu’ils devraient recevoir le mérite d’avoir forcé les Israéliens à se retirer.

            Les opposants ne sont pas d’accord et attribuent la décision israélienne à d’autres facteurs, dont l’inquiétude d’Israël vis-à-vis de la croissance de la population palestinienne dans des régions sous son contrôle et son projet d’annexer une grande partie du territoire en Cisjordanie où de grandes colonies juives existent. Entre-temps, les supporters des opérations martyres et leurs opposants justifient leurs positions, qui dans le fond sont totalement politiques, sur la base d’arguments tirés de sources islamiques et de précédents historiques islamiques.

La vie et la mort

            L’islam enseigne que personne d’autre que le Créateur Lui-même n’a le droit de prendre la vie d’un être humain. On dit que la sharia islamique cherche à protéger cinq principes dont l’un d’entre eux est la vie humaine elle-même. Ayant raconté l’histoire de l’assassinat d’Abel, le fils d’Adam, par son frère Caïn, le Coran conclut : « C’est pourquoi nous avons prescrit aux fils d’Israël que quiconque tue quelqu’un qui n’a ni tué ni semé le désordre, c’est comme s’il tuait tous les hommes. Mais quiconque sauve quelqu’un, c’est comme s’il sauvait tous les hommes » (sourate Al-Ma’idah 5:32). Le Coran dit : « Ne tuez personne à tort, Dieu l’interdit » (sourate Al-An’am 6:151).

            Ce n’est donc qu’avec justice qu’il est possible de prendre une vie. Dans de telles circonstances, prendre une vie vise à sauver une vie. « Il y a une vie pour vous dans le talion, vous qui êtes intelligents. Peut-être serez-vous fidèles » (sourate Al-Baqarah 2:179). La sharia rentre bien dans les détails pour définir les conditions où prendre une vie est permis, que ce soit dans la guerre ou en temps de paix. Pour prévenir les abus, la loi criminelle islamique prend toute précaution nécessaire, afin de réduire le besoin de la peine capitale, et pour assurer que justice soit servie.

            La guerre en islam est considérée comme un mal nécessaire. On peut clairement le déduire du Coran même. « Dieu a renvoyé les incroyants avec leur colère sans qu’ils aient rien gagné, Dieu a épargné le combat aux croyants, car Dieu est fort et puissant » (sourate Al-Ahzab 33:25). C’est de ce verset que Sheikh Yussuf Al-Qaradawi, un célèbre savant égyptien des Frères Musulmans, qui réside au Qatar, conclut que la guerre en islam est une nécessité, mais que l’on doit y avoir recours seulement lorsque la nécessité est extrême. « La règle en islam est de faire la paix et de la promouvoir ». En islam, explique-t-il, si l’hostilité pouvait être calmée et la crise résolue sans le besoin lancer une guerre, ceci serait préférable. « Le Coran décrit une situation où Dieu épargne aux croyants la nécessité de se battre, comme si le combat est une chose négative plutôt qu’une chose positive. »

            Il y a deux termes dans le lexique islamique associé au combat. Qital, qui provient de la racine trilittère arabe du verbe qatala, signifie mise à mort ou massacre. Le terme qital, et tous ses dérivés, qui se rapportent au concept de combat, se trouvent dans les chapitres du Coran qui furent révélés à Médine, suite à la création de l’Etat islamique qui vint après l’émigration du Prophète et de ses premiers disciples de leurs demeures à la Mecque. Le terme djihad, qui dérive de la base trilittère du verbe jahada, se trouve dans les chapitres du Coran révélés durant la période mecquoise, qui dura treize années. Le verbe jahada peut vouloir dire s’efforcer, essayer, travailler durement ou faire de grands efforts. Il peut aussi vouloir dire surmener, surcharger, fatiguer ou épuiser, forcer, exercer, user ou peiner, se concentrer, ou se décider à faire quelque chose. Il est aussi utilisé avec un sens similaire à qatala, pour la lutte ou le combat.

Hamas: son histoire de l'intérieur (59)
Hamas: son histoire de l'intérieur (61)

Traduction réalisée par le Centre Palestinien d’Information (CPI)



Source : CPI
http://www.palestine-info.cc/...


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