Site d'information sur la Palestine, le Moyen-Orient et l'Amérique latine

 

Palestine - Solidarité

 

Retour :  Accueil Opinions CPI   -  Rapports CPI  Dossier Hamas  Dossier prisonniers  -  Originaux  -  Analyses


Centre Palestinien d'Information

Hamas : son histoire de l'intérieur (77)


Photo CPI

Dimanche 2 mai 2010

Dr. Azzam Tamimi

            L’ouvrage Hamas : Son histoire de l’intérieur de Dr. Azzam Tamimi s’inscrit dans une volonté de montrer au monde la vision du mouvement du Hamas et d’expliquer ainsi son développement. Le département français du Centre Palestinien d’Information (CPI) a donc jugé intéressant d’en présenter ici la traduction complète, diffusée régulièrement en de nombreuses parties.

Le Hamas au gouvernement (3)

Les discussions du Caire

            Le plan qui était de tenir des discussions au Caire fut annoncé alors que l’autorité palestinienne poursuivait ses efforts à conduire un dialogue avec les principales factions palestiniennes. Le gouvernement égyptien avait servi d’intermédiaire entre le Fatah et le Hamas dans le passé et avait déjà supervisé plusieurs meetings au Caire. Entre le 15 et le 17 mars 2005, l’Egypte invita des représentants des différentes factions palestiniennes à un meeting qui serait coprésidé par Omar Suleiman, le chef des services de renseignements égyptiens, et le président palestinien Mahmoud Abbas. Assistèrent au meeting des représentants de douze factions palestiniennes, et il en résulta la “Déclaration du Caire” en six points. Celui-ci réaffirmait les principes de base auxquels les Palestiniens adhéraient, dont le droit du peuple palestinien à résister à l’occupation israélienne et le droit des réfugiés à retourner à leurs demeures et à leur terre. La déclaration acceptait d’étendre la période de non-belligérance (tahdi’ah), à condition qu’Israël acceptait d’arrêter toutes formes d’agression contre la terre et le peuple palestiniens. Il demandait aussi une réforme politique fondamentale à l’intérieur de l’OLP pour préparer la voie au Hamas et au Jihad Islamique pour qu’ils la rejoignent.

            Le meeting du Caire donna un grand élan au Hamas et au Jihad Islamique. En approuvant sa déclaration de conclusion, l’Egypte comme l’autorité palestinienne reconnurent la légitimité de la résistance. Ils acceptèrent aussi la nécessité de réformer l’OLP afin de toucher par la suite plus de membres, pour qu’elle devienne vraiment représentative du peuple palestinien. L’Egypte et l’autorité palestinienne voulaient une extension de la trêve unilatérale qui avait été appliquée par intermittence du côté palestinien depuis 2002. Israël et les Etats-Unis avaient besoin de la continuation de la trêve afin de permettre à Sharon de poursuivre le retrait des troupes et des soldats de la bande de Gaza, en tant que première phase de son plan de désengagement. Le Hamas était bien conscient de ce fait, mais estima qu’il allait beaucoup profiter de cela. La direction du Hamas était consciente que la majorité des Palestiniens dans la bande de Gaza et en Cisjordanie préféraient une extension de la période de calme. Indéniablement, les Palestiniens dans les territoires occupés étaient fatigués des mesures punitives collectives de la part d’Israël.

            Le plus important, cependant, comme souligné par Khaled Meshaal, qui dirigeait la délégation du Hamas lors des discussions du Caire, c’était la réforme politique et administrative de l’autorité palestinienne et de l’OLP sur laquelle il y avait eu un accord. Comme Khaled Meshaal l’expliqua lors d’une discussion à la table ronde organisée par les bureaux du journal égyptien Al-Ahram, l’OLP avait pris trois formes. La première était celle établie à l’origine en 164. La seconde prit forme en 168, lorsque la puissante faction du Fatah vint dominer l’organisation. Le temps était maintenant venu pour une troisième OLP, dans laquelle le long monopole du Fatah de l’organisation prendrait fin. Si une troisième OLP était prêt à être restructurée pour refléter les rapports et les affiliations du peuple palestinien à l’intérieur tout comme à l’extérieur de le Hamas, le Hamas en aurait très probablement été le plus grand bénéficiaire. Meshaal vit dans l’accord du Caire le commencement d’un processus qui pouvait permettre au Hamas de prendre une part active dans la mise à terme du monopole du Fatah sur les prises de décisions au sein de l’OLP et de la corruption répandue à l’intérieur de l’autorité palestinienne. L’extension de la période de calme jusqu’à la fin de 2005 était aussi vue comme une opportunité pour consolider autant gains du Hamas que possible au niveau local comme au niveau international.

            La tension entre le Hamas et le Fatah refit surface avec la deuxième phase des élections municipales. Le 5 mai 2005, les Palestiniens étaient appelés à voter lors des élections locales dans soixante-seize village de la Cisjordanie et huit villages de la bande de Gaza. Les neuf cent six sièges furent disputés par deux mille cinq cents candidats. Le Fatah arriva premier, remportant cinquante conseils municipaux. Le Hamas arriva second avec vingt-huit sièges, le FPLP remporta un conseil, et quatre conseils allèrent à une coalition de groupes laïcs. Alors que le Fatah eut un très bon score dans les régions rurales, le Hamas remporta les centres urbains majeurs. Le Hamas remporta la plus des sièges de Rafah, de Beit Lahia et d’Al-Buraij, poussant le Fatah à remettre en doute les résultats et à appeler à de nouvelles élections dans ces trois municipalités-clés. Le 21 mai 2005, une cour palestinienne lança une décision en faveur de nouvelles élections dans les trois régions. Le Hamas accepta, à condition qu’un accord soit d’abord atteint sur les règles gouvernant le processus, et qu’une garantie soit donnée que les résultats seront cette fois respectée, quel que soit le vainqueur. Les deux parties ne réussirent pas à parvenir à un accord sur les règles de base, mais le Fatah annonça qu’il avait l’intention de procéder à la tenue de nouvelles élections quoi qu’il en soit. En réponse, le Hamas annonça le 30 mai qu’il allait boycotter le renouvellement des élections si elles n’étaient pas tenues avec un accord préalable sur les paramètres. Le Hamas insista sur un ajournement, alors que le Fatah insista pour que l’action soit poursuivie. Des officiels influents du Fatah à l’intérieur de l’autorité palestinienne avaient vraiment peur que les élections mettent un terme au monopole dont le Fatah avait joui pendant plusieurs années, s’ils suivaient le modèle des élections locales déjà tenues. Le plan visant à conduite un renouvellement des élections s’effondra lorsque le Hamas menaça de demander à l’électorat de réaliser un boycott. Le Fatah accepta alors un ajournement.

Traduction réalisée par le Centre Palestinien d’Information (CPI)

Hamas: son histoire de l'intérieur (76)
Hamas: son histoire de l'intérieur (78)
Les dernières mises à jour



Source : CPI
http://www.palestine-info.cc/...


Avertissement
Palestine - Solidarité a pour vocation la diffusion d'informations relatives aux événements du Proche Orient et de l'Amérique latine.
L' auteur du site travaille à la plus grande objectivité et au respect des opinions de chacun, soucieux de corriger les erreurs qui lui seraient signalées.
Les opinions exprimées dans les articles n'engagent que la responsabilité de leur auteur et/ou de leur traducteur. En aucun cas Palestine - Solidarité ne saurait être tenue responsable des propos tenus dans les analyses, témoignages et messages postés par des tierces personnes.
D'autre part, beaucoup d'informations émanant de sources externes, ou faisant lien vers des sites dont elle n'a pas la gestion, Palestine - Solidarité n'assume aucunement la responsabilité quant à l'information contenue dans ces sites.
Pour contacter le webmaster, cliquez < ici >

Retour  -  Accueil Ressources  -  Analyses  -  Communiques  -  Originaux