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El Watan

Sunnisme et Chiisme

Les raisons de la désunion et les exigences de l'unité
Messaoud Boudjenoun


Le Dôme du Rocher - Photo Palestine Solidarité

Dimanche 21 juin 2009

Deux grandes tendances ont toujours caractérisé l’Islam, que ce soit dans son histoire ou sa pensée(1). Ces deux tendances sont le Sunnisme dont se réclament les gens de la sunna et du consensus, Ahl As-suna Oual Djamâ’a et le Chiisme, Al-Chi’a, étymologiquement les partisans de l’imâm Ali Ibn Abi Tâleb (puisse Allah l’agréer). Il est vrai que du vivant du Prophète (qsssl), l’Islam était monolithique et profondément soudé et aucune divergence politique n’opposait les musulmans.

Le califat d’Abû Bakr et celui de Omar Ibn El Khettab furent à l’abri, eux aussi, des discordes et des différends, sources de divisions et de conflits, bien qu’il soit arrivé aux compagnons du Prophète (qsssl) les plus illustres d’avoir des divergences d’opinions dans un cadre pacifique et démocratique, pour reprendre la terminologie politique actuelle. Ces divergences ont commencé certes dès la mort du Prophète (qsssl) et ont porté sur le droit de succéder à ce dernier à la tête de la communauté des croyants, c’est-à-dire l’exercice du pouvoir temporel, en d’autres termes le califat. La première divergence politique entre musulmans eut lieu à la Saqîfa des Banû Sa’d, là où les ansârs se réunirent pour choisir un des leurs, en l’occurrence Sa’d Ibn Oubâda, comme calife des musulmans. Le récit de cet événement est rapporté par tous les historiens musulmans et il n’est pas nécessaire d’y revenir ici. Après l’intervention des grands compagnons parmi les muhâdjirine, Aboû Bakr, Omar et Aboû Obayda Ibn Al Djarrâh, les ansârs finirent par accepter la proposition faite par Omar de faire allégeance à Aboû Bakr en tant que calife, et cette divergence fut surmontée, bien que certains historiens rappellent que Sa’d Ibn Oubâda a refusé de faire allégeance jusqu’à sa mort(2).

La deuxième divergence est venue de ceux qu’on appelait les hachémites et qui formaient la famille du Prophète (qsssl), Ahl Al Bayt selon les historiens chiites, c’est-à-dire Alî, son épouse Fâtima Az-zahra, en plus de son oncle Al- Abbâs Ibn Abd Al Mottalib. Les historiens de l’Islam rapportent, là aussi, la revendication du droit au califat par Alî Ibn Abî Tâleb, soutenu par Fâtima et Al-Abbâs, ainsi que ses fils, qui représentaient le clan des hachémites. Selon les partisans du Chiisme, ce droit au califat remonte à l’événement de Ghadîr Qoûm où le Prophète (qsssl), de retour de son pèlerinage d’adieu, aurait laissé un testament (wasiyya) en faveur de Alî. Bien entendu, l’existence de ce testament est rejetée par les partisans du sunnisme qui soutiennent que le Prophète (qsssl) n’a laissé aucun testament pour qui que ce soit pour sa succession à la tête de la communauté. Tout ce que reconnaissent les savants et historiens sunnites, dans cette optique, ce sont ces hadiths dans lesquels le Prophète (qsssl) dit à l’adresse de Alî : « Ne veux-tu pas être par rapport à moi, comme était Aaron par rapport à Moïse, sauf qu’il n’y aura pas de prophète après moi ? »(3). De même que celui-là : « Celui dont je suis l’ami (walî) Alî est également l’ami. Mon Dieu, soit l’ami de celui qui est son ami et l’ennemi de celui qui est son ennemi ! ». (4) Et celui-là : « Alî fait partie de moi et moi je fais partie de Alî. » (5)

Mais ces hadiths et autres, ajoutent-ils, si élogieux soient-ils, ne prouvent pas que le Prophète (qsssl) ait laissé de testament en faveur de Alî Ibn Abî Tâleb. La divergence demeure donc totale et catégorique entre les deux parties à ce sujet. Conforté par ce testament, disent les savants et historiens chiites, Alî a refusé de faire allégeance à Aboû Bakr et il ne l’a fait que contraint et pour ne pas créer de dissidence parmi les musulmans. Les savants et historiens du sunnisme admettent, eux, que Alî ait refusé de prêter allégeance au début du califat d’Aboû Bakr, en arguant du fait qu’il avait plus de droits que lui au califat, mais ils ajoutent qu’il a fini par le faire quelque temps après et les choses rentrèrent dans l’ordre. Il en fut de même au demeurant pour Az-zoubayr Ibn Al Awwâm qui avait refusé de faire allégeance en soutien à Alî, mais avait fini par le faire quelques jours après. D’ailleurs, durant le califat d’Aboû Bakr et celui de Omar, le monde musulman connût une grande stabilité politique et aucun schiisme ne vint perturber son unité et son harmonie. Si Alî ne joua aucun rôle particulier sous le califat d’Aboû Bakr qui ne dura pas trop longtemps il est vrai deux ans et demi il joua par contre un rôle très important sous celui de Omar, puisqu’il était un de ses conseillers les plus proches et les plus écoutés. Qui plus est, il fut choisi par Omar parmi les six candidats susceptibles de lui succéder après sa mort, avec Othmân, Az-zubayr, Talha, Abd Arrahmâne Ibn Awf et Saâd Ibn Abî Waqqâs.

C’est à la fin du califat de Othmân Ibn Affâne (puisse Allah l’agréer) que des divergences sérieuses commencèrent à apparaître et qui finirent par l’assassinat de l’illustre calife et compagnon du Prophète (qsssl) de la première heure. Là aussi, nous ne pouvons pas reprendre dans le détail les circonstances qui ont amené à l’assassinat tragique du calife Othmân Ibn Affâne, qui ouvrit la porte de la discorde (fitna) à la communauté de l’Islm et fut le prélude aux grands déchirements qu’elle connaîtra tout au long des siècles. Toutefois, nous commencerons là où apparurent les premiers schismes graves entre musulmans, c’est-à-dire juste après l’assassinat de Othmân et l’investiture controversée de l’imam Alî (puisse Allah l’agréer). En effet, même si la majorité des musulmans a prêté serment d’allégeance à Alî et reconnu la légitimité de son califat, certains d’entre eux et non des moindres ont refusé de lui prêter serment d’allégeance avant qu’il ne se venge des assassins du calife Othmân. Parmi ceux-ci : Aïcha la mère des croyants, Talha Ibn Oubaydellah, Az-zubayr Ibn Al-Awwâm, Mouaâwiyya Ibn Abî Sofiâne... Le nouveau calife fut amené à combattre ses adversaires dans des batailles qui resteront célèbres dans l’histoire de l’Islam, comme étant le point de départ des divisions qui jalonneront l’histoire de la communauté musulmane et donneront lieu à de nombreux schiismes si bien étudiés par les historiens musulmans ou autres (6). C’est ainsi qu’il affronta les partisans de Aïcha, de Talha et d’Az-zubayr dans la fameuse bataille du chameau, avant d’affronter le puissant gouverneur de Syrie, Mouaâwiyya Ibn Abî Sofiâne, dans la bataille de Siffîn, une bataille que Mâlek Bennabi considère comme « la première grande fracture dans l’histoire de l’Islam » (7)

Cette bataille fut la ligne de démarcation entre les deux grandes tendances qui s’affirmeront plus tard et qui seront connues sous les noms de sunnisme et de chiisme. Des suites de cette bataille remonte aussi l’apparition de la troisième grande tendance de l’Islam, à savoir celle des kharédjites, mais dont l’étude n’est pas l’objet dans notre présent article. C’est en effet pour avoir accepté de signer l’accord mettant fin aux hostilités avec Mouaâwiyya, un accord concocté par Amroû Ibn Al Aâs, pour sauver le gouverneur de Damas d’une déroute annoncée, que l’imam Alî a vu un grand nombre de ses partisans sortir de ses rangs, d’où le nom de Khawâridj (litt : ceux qui sont sortis) et refuser de lui obéir, sous prétexte qu’il avait délaissé le commandement de Dieu pour se soumettre à l’arbitrage des hommes. C’est d’ailleurs un de ces kharédjites, Abd Al Rahman Ibn Mouldjam qui assassinera l’illustre calife au moment où il entrait dans la mosquée pour la prière de l’aube. Dès lors, la démarcation entre les trois grandes tendances de l’Islam se précisera encore plus : le puissant gouverneur de Damas, Mouaâwiyya qui ralliera à lui de gré ou de force tous ceux qui n’étaient pas avec l’imam Alî, les partisans de ce dernier qui, après la mort du calife, font allégeance à son fils Al-Hassan et les partisans du Kharédjisme qui, bien que battus sévèrement à la bataille de Nahrawân par le calife Alî, arrivèrent à regrouper leurs rangs et à constituer une force redoutable qui donnera du fil à retordre aussi bien aux sunnites qu’aux chiites.

Il y a lieu de préciser ici que les divergences entre les sunnites et les chiites ne dépassaient pas le cadre strictement politique et tournaient autour des mérites des quatre premiers califes et du droit de chacun d’eux à accéder au califat. A ce titre, les premiers compagnons du Prophète (qsssl) ne trouvaient aucun inconvénient à exprimer leur préférence pour l’un des quatre califes sans que cela choquait ou constituait de pomme de discorde entre eux. C’est ainsi que de nombreux compagnons connus pour leur intégrité et leur piété manifestèrent leur préférence pour Alî sans pour autant remettre en cause le pouvoir des premiers califes. Les historiens citent à cet effet : Aboû Dharr Al Ghifâri, Salmâne Al Fârisî, Ammâr Ibn Yâsir, Djâbir Ibn Abdallah, Al Miqdâd Ibn Al Assoued… D’autres compagnons non moins illustres, exprimèrent leur préférence pour les autres califes, mais ces divergences restèrent dans les limites de la courtoisie et de l’opinion individuelle. Bien plus, y compris dans les milieux les plus stricts du sunnisme, il y a toujours eu des hommes politiques et des savants qui ont exprimé leurs sympathies pour Alî et pour les membres de sa famille. C’est le cas du célèbre cadi de Koûfa, Charîq Ibn Abdallah Al Nakhï qui donnait la préférence à Alî sur Othmân ; c’est le cas aussi du calife Omeyyade Omar Ibn Abd Al Azîz qui mit un terme aux formules de malédictions contre Alî qu’on avait l’habitude de lancer à partir des chaires de certaines mosquées sous la dynastie omeyyade. C’est le cas également du grand juriste et savant hanbalite Ibn Al Djoûzî qui, dans son livre Sayd Al Khâtir, intitula un de ses chapitres « Le droit était du côté de l’imam Alî » (8). Ibn Al Djoûzî parle ici du conflit qui avait opposé Alî à Mouaâwiyya et qui se termina par la bataille de Siffîn.

Certains historiens rapportent la même position en ce qui concerne le calife Al Mamoûn, le grand juriste sunnite Aboû Hanîfa qui avait étudié le hadith auprès de Djaâfer As sâdiq, un des grands imams des chiites, Al Hasan Al Basrî... Il y a lieu de préciser dans cette optique que beaucoup de pieux soufis dont le sunnisme ne saurait être mis en doute avaient étudié auprès d’imams vénérés par les chiites, à l’image de Djaâfer Essâdiq, Mohammed El Bâqir et autres. A contrario, de nombreux chiites furent des disciples du grand soufi sunnite Mohyaddine Ibn Arabî, comme Molla Sadra Shirâzi, Haydar Amoûli… D’ailleurs, le problème était tellement politique, que la fitna entre les partisans de Mouaâwiyya et ceux de l’imam Alî, s’est apaisée une fois que l’imam El Hasan, qui avait succédé à son père, dans le noble but de ressouder les rangs de la communauté, a accepté de se désister du pouvoir au profit de Mouaâwiyya. Cette année fut appelée par l’historiographie « L’année de la réconciliation » ou « du consensus », car elle a permis de mettre fin au conflit qui divisait les musulmans.

La mort de Mouaâwiyya et la venue au pouvoir de son fils Yazîd, imposé par la force, raviva les tensions et partant la fitna. Al Hossein Ibn Alî, qui avait refusé de faire allégeance à Yazîd Ibn Mouaâwiyya, fut assassiné à Karbala par les troupes de ce dernier alors qu’il se dirigeait vers Koûfa, où il se rendait sur la demande de ses habitants. Ce tragique événement constitua une véritable cassure dans l’histoire de l’Islam et ouvrit la porte à toutes les dérives. Plus grave encore, il conforta dans leurs certitudes tous ceux parmi les partisans du chiisme qui soutenaient que le pouvoir qui devait revenir de droit aux membres de la famille du Prophète (qsssl) a été usurpé de force par ceux qui ne le méritaient pas et qui n’en avaient pas droit. Dès lors, on assistera à des soulèvements et à des révoltes sporadiques menés par des descendants de l’imam Al Hossein revendiquant le pouvoir au nom des Alides. Certains de ces soulèvements menés par des Alides furent soutenus par de grands imams du sunnisme, comme celui qui eut lieu sous le règne d’Aboû Djaâfer Al Mansoûr, à l’appel des frères Mohammad et Ibrahîm, des descendants de Alî Ibn Abî Tâleb, et qui reçut le soutien de l’imam Mâlik et de l’imam Aboû Hanîfa, tellement les injustices étaient devenues intolérables contre certains des descendants de l’imam Alî, soupçonnés à tort de vouloir prendre le pouvoir.

Il y eut cependant des périodes de conciliation et de concorde qui suscitèrent un espoir de voir les différends s’aplanir et les musulmans qu’ils soient sunnites ou chiites retrouver leur unité et leur homogénéité. Il en est ainsi de la décision prise par le célèbre calife abbaside Al Mamoûn de désigner l’imam Alî El Ridhâ, le fils de l’imam Moûssa Al Qâdhim, un des imams les plus vénérés par les chiites, comme prince héritier, en lui donnant même une de ses filles en mariage.(9) Malheureusement, cette décision ne fut pas mise en application, puisque l’imam Alî Al Ridhâ mourût quelque temps après. Al Mamoûn honora après lui son fils Mohammad Al Taqî, un autre imam vénéré par les chiites et lui réserva les mêmes égards qu’à son illustre père. C’est dire que les divergences qui opposaient sunnites et chiites n’étaient pas aussi insurmontables que l’on pouvait l’imaginer et que ce qui les unit est plus important et plus considérable que ce qui les désunit. En effet, les sunnites et les chiites notamment les imamites (10) sont d’accord sur les grands principes de l’Islâm et partagent les mêmes obligations rituelles, à l’exception de quelques différences somme toute naturelles (11) relevant des divergences rituelles entre les madâhibs (écoles de jurisprudence) de l’Islam. Dans un livre consacré à la profession de foi (aqîda) chez les sunnites et chez les chiites, son auteur Sâleh Al Wardâni arrive à la conclusion qu’il n’y a aucune divergence de fond entre les deux parties quant aux dogmes fondamentaux de la foi. Bien plus, cet auteur va jusqu’à dire : « Si les musulmans - sunnites et chiites - jugent leurs opinions à l’aune des textes clairs du Coran, ils trancheront une fois pour toutes leurs divergences ; mais ils préfèrent se référer aux questions subsidiaires (fouroû) et aux avis des personnes plutôt que de suivre les textes qui sont la vraie référence. Résultat : on assiste à une exacerbation des divergences et à un approfondissement des schismes et des divisions ». (12)

Un des grands spécialistes contemporains du chiisme, Yann Richard écrit à ce sujet : « Tout le monde sait, depuis la révolution iranienne, que les chiites sont des musulmans, respectant comme les sunnites le dogme central de l’unicité de Dieu (tawhîd) » « Il n’y a de Dieu que Dieu », le même texte sacré (le Coran), le même prophète Mohammad, la même croyance en la résurrection suivie du Jugement dernier (maâd) et les mêmes obligations fondamentales, prière, jeûne, pèlerinage, aumônes et djihâd. Ces points communs sont plus fondamentaux que les divergences ».(13) De ce qui précède, il ressort que les divergences opposant les sunnites aux chiites sont plus d’ordre politique que dogmatique, dans la mesure où les deux tendances professent les mêmes dogmes et les mêmes croyances fondamentales, acceptés par tous les musulmans. S’il y a certes des divergences d’ordre dogmatique, elles relèvent plus des questions subsidiaires (fouroû) que des questions fondamentales ou principielles (ouçoûl).

Aussi, les ponts doivent-ils être jetés entre les deux grandes tendances de l’Islâm pour aplanir les difficultés et tenter de trouver des compromis sur les questions litigieuses, conformément à la célèbre citation du cheikh Rachîd Réda, un de ceux parmi les sunnites qui étaient favorables au rapprochement avec les chiites, qui disait : « Oeuvrons là où nous sommes d’accord et excusons-nous les uns les autres là où nous sommes en désaccord ».(14) Certes, des efforts de rapprochement ont été entrepris par des penseurs et savants éminents des deux côtés, depuis fort longtemps. Du côté des sunnites, les noms de Djamâl Al Dine Al Afghâni, Mohammad Abdoû, Rachîd Réda, Hassan Al Banna, Mohammed Aboû Zahra, Mahmoûd Cheltoût, Mohammad Al Ghazâli, Yoûsef Al Qaradhâoui, Fethi Yaken, sont à mentionner dans ce contexte. Quant aux chiites, plusieurs noms émergent parmi ceux qui ont œuvré au rapprochement avec les sunnites, notamment les Iraniens Shariat Sangalaji, Abd Al Hossein Aminî, l’Ayatollah Mazandarâni, Seyyed Hâdi Khosrowshâhi, l’Ayatollah Mohammed Alî Taskhirî, Nawab Safawî, qui fut le compagnon de Hasan Al Banna, Alî Chariati, le célèbre penseur, Sayyid Hossein Nasr, l’érudit spécialiste du soufisme, les Libanais, Mohamamd Djawâd Maghniyya, Mohsen Amine, Sayyid Hossein Fadhlallah, Sayyid Hasan Nasrellah, (le leader du Hizbollah libanais) ou l’Irakien Mohammad Hossein Kâchif Al Ghitâ...

Ces savants et penseurs ont ouvert la voie de la réconciliation et de l’unité entre les musulmans, une unité devenue impérieuse aujourd’hui plus que jamais, à l’ère des blocs et des grands ensembles idéologiques. En outre, les défis qui se posent aux musulmans toutes tendances confondues doivent les inciter à se rapprocher les uns des autres et à aplanir leurs divergences. Les sillons que ces penseurs ont creusés dans cette voie, doivent être approfondis et élargis et la semence qu’ils ont semée doit être entretenue et menée à son terme afin de donner des résultats à la mesure des aspirations de la communauté musulmane dans toutes ses composantes, une communauté que le Saint Coran désigne ainsi : « Votre communauté-ci est une communauté unique et Je suis votre Seigneur ! Adorez-Moi donc ! » (S21, v92).

Note de renvois :

- (1) Il y a certes d’autres tendances importantes dans l’histoire de l’Islam et qui sont restées jusqu’à aujourd’hui, comme le Kharédjisme, l’Ibadisme, le Zaydisme, l’Ismaélisme… Cependant, ces tendances sont minoritaires par rapport au sunnisme et au chiisme imamite qui forment la quasi majorité du monde musulman.
- (2) Voir à ce sujet Tabarî dans sa Chronique. Traduction de Hermann Zotenberg, éditions Sindbad, Paris 1980.
- (3) Hadith rapporté par Al Boukhâri dans son Sahîh, hadith n°3503. Cité par Mohammad Réda dans son livre L’imam Alî Ibn Abî Tâleb, le quatrième calife bien guidé, éditions Dâr Al Qitâb Al Arabî, Beyrouth, 2004.
- (4) Hadith rapporté par Ahmed Ibn Hanbal dans son Mousnad. Même source.
- (5) Hadith rapporté par At tirmidhî dans son livre des Manâqib de l’imam Alî. Idem.
- (6) Voir entre autres : Al Chahrastâni, Al Milal Oua Al Nihal, Al Dahabî : At tarîkh, Ibn El Athîr, Al Kâmil Fî At-târîkh, Al Mass’oûdi : Mouroûdj Al dahab… Pour les non musulmans, voir Henri Laoust : Les schismes dans l’Islam, éditions Payot, paris, 1965.
- (7) Mâlek Bennabî : in Vocation de l’Islam, éditions Anep, Alger, 2005.
- (8) Cf Aboû Al Faradj Ibn Al Djoûzî : Sayd Al Khâtir, éditions Dâr Al Koutoub Al Ilmiyya, Beyrouth, 1989.
- (9) Cf As soyoûti : l’Histoire des califes, éditions Dâr Ibn Hazm, Beyrouth, 2003.
- (10) Le chiisme a donné naissance à de nombreuses écoles hétérodoxes qui ont fini par se mettre en porte-à-faux avec le chiisme officiel en particulier et l’Islam en général. Il s’agit entre autres de la religion druze, des Qarmates, des Harbiyya, des Alaouites (à ne pas confondre avec les Alawiyya qui sont les adeptes d’une confrérie soufie se réclamant du sunnisme) des Nusayris, appelés aussi les adorateurs du diable et, plus près de nous, du Babisme et du Béhaïsme. Toutes ces sectes sont considérées comme hétérodoxes et hérétiques par le chiisme imamite.
- (11) En matière de jurisprudence (fiqh), les chiites suivent l’école dite djaâfarite, allusion à l’imam Djaâfer As sâdiq. D’ailleurs, les différences rituelles avec les écoles sunnites sont tellement insignifiantes que de nombreux grands savants et penseurs de l’Islam sunnite ont recommandé que cette école de pensée soit enseignée dans les facultés de la charia et qu’elle soit intégrée dans le corpus de la jurisprudence de l’Islam avec les écoles du sunnisme. Parmi ces savants, citons : Mohammad Aboû Zahra, le cheikh Mahmoûd Cheltout, ancien recteur de la mosquée Al Azhar, auteur d’une fetwa célèbre sur la possibilité de pouvoir se référer à l’école de jurisprudence chiite djaâfarite, Mohammad Al Ghazâli, Yoûsef Al Qaradhâwi…
- (12) Cf Sâleh Al Wardâni, les croyances du sunnisme et celles du chiisme : les points communs et les divergences, éditions Librairie Madboûli, le Caire, 1995.
- (13) Cf Yann Richard, l’Islam chiite, éditions Fayard, 1991.
- (14) Même source.

Messaoud Boudjenoun, journaliste, écrivain, traducteur

Droits réservés © El Watan 2007
Publié le 21 juin 2009



Source : El Watan
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