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Politique
Graveleux
zapping politico-sportif
Philippe Randa
Philippe Randa
Jeudi 20 décembre 2007
Jusqu’où l’indécence de certains
journalistes peut-elle dégouliner ? Au-dessous de la ceinture, de
préférence et le purin maculant les faits-divers reste bien
souvent leur bain préféré… La réputation de leurs bien peu
« confrères » – journalistes d’investigations ou grands
reporters risquant leur réputation ou leur vie à travers un
Monde à feu et à sang – leur permettent de faire de la
mauvaise graisse médiatique sans la moindre vergogne et encore
moins de risque.
Ces derniers jours, ils ont atteints des sommets.
D’abord, durant le week-end, avec la « simple » médaille
d’argent sur 200 m nage libre obtenue par la championne Laure
Manaudou : la faute en incomberait à son ex-petit ami, venu la
perturber juste avant la compétition. Faux ou vrai, un tel scoop
fut abondamment et complaisamment déballé, étalé et commenté
par les présentateurs des Journaux Télévisés, atteignant sans
doute son paroxysme quand celui de France2 questionna à brûle-pourpoint
la championne sur un tel drame humain. Quoique ce fut moins une
question qu’une explication qu’il lui asséna d’un ton
n’admettant guère de contestation.
L’intéressée refusa de la commenter, mais on se demande encore
si ce fut chez elle un reste de pudeur ou un manque de réponse
apprise par cœur à l’avance. Laure Manaudou serait bien la
dernière à pouvoir se plaindre du mélange de sa vie privée et
de sa vie publique : n’a-t-elle pas suffisamment médiatisée
ses relations amoureuses avec son ex-petit ami italien, pour la
plus grande joie des journalistes en mal d’émotions fortes ?
Un couple people en chassant un autre, l’obsession d’occuper
encore et toujours le moindre centimètre de terrain médiatique,
a probablement convaincu l’actuel Président de la République
d’exhiber sous les caméras avides de zapping amoureux la
plastique avantageuse de son actuelle conquête.
Jeune et belle, il aurait d’ailleurs bien tord de la cacher,
cette Carla qui plus est célèbre. Il n’a pas à en avoir
honte, n’est-ce pas ? D’ailleurs, quatre jours durant, on
n’a parlé que d’elle, ou plutôt que de ça : elle est
superbe et il a bien de la chance. Oyez, oyez, braves électeurs,
voyez comme notre Président est fortiche. La Première dame de
France perdue, la première des dix suivantes est déjà retrouvée.
On finirait même, par un effet de miroir, à le trouver lui aussi
jeune et beau.
Il est étonnant, toutefois que les chiennes de garde n’aient
pas, pour l’occasion, aboyé devant la potiche qu’il affiche
ainsi pour faire beau dans le décor, comme le premier animateur
de télé venu.
La France est d’ailleurs depuis longtemps déjà – mais plus
que jamais depuis l’élection de Nicolas Sarkozy – un immense
plateau de télévision où s’ébattent sportifs, saltimbanques
et politiques, une ruche en perpétuelle turbulence où les
moindre faits et gestes sont rythmés par les baguettes de chefs
d’orchestres médiatiques… et tous, hypnotisés par
l’impitoyable baromètre des taux d’audience. C’en est
fascinant !
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Philippe Randa sont libres de reproduction à la seule condition
que soit indiquée leurs origines, c’est-à-dire le site
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