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Help Doctors
Gaza : ouverture
officielle du dispensaire de Khan Younes
pour les maladies chroniques
Régis Garrigue
Photo Help Doctors
Jeudi 30 avril 2009
3 mois
après la fin des 22 jours de Guerre sur Gaza, rien n'a changé.
Tout semble figé. Les frontières sont fermées et des tonnes de
matériaux de constructions sont bloquées en Egypte. L'hôpital Al
Quds du Croissant Rouge est toujours en ruine et seul un étage
peut accueillir quelques patients. C'est dans ce contexte
d'urgence chronique et d'absence d'aide internationale que Help
Doctors vient d'ouvrir un dispensaire à Khan Younes.
Les
maladies chroniques tuent plus que les balles
Les
urgences de guerre sont visibles, tristement évidentes et
intolérables. Les maladies chroniques touchent aujourd'hui en
Palestine près d'un patient sur deux de plus de 50 ans. Des
chiffres non vérifiables parlent de 20% de patients diabétiques.
Le dépistage précoce et l'accès à une médecine de pointe sont
donc indispensable pour éviter les complications que sont la
rétinopathie diabétique (perte de la vue), l'infarctus du
myocarde ou l'insuffisance rénale.
C'est dans ce contexte que Help Doctors vient d'ouvrir ce
dispensaire unique dans le sud de gaza à Khan Younes.
Dépister, soigner, prévenir...
Le dispensaire se situe au premier étage d'un immeuble
d'habitation dans le centre populaire de Khan Younes, à quelques
dizaines de mètre du marché. L'accès se veut facile au plus
grand nombre. A pine arrivés les patients son inscrits et
reçoivent un dossier médicale. Le médecin, un spécialiste de
médecine interne, consulte en leur accordant le temps nécessaire
(20 minutes par patient). C'est l'occasion de faire un bilan de
santé général, ce qui n'est pas possible par manque de temps
dans les dispensaires des Nations Unis ou du Ministère de la
Santé). Le laboratoire d'analyse biologique permet de pratiquer
immédiatement et au même endroit tous les examens de dépistage
et de suivi nécessaires. Certains résultats sont immédiats. Le
médecin peut alors prescrire un traitement et donner les
médicaments. Une infirmière pu également intervenir pour
réaliser les soins les lus courants, mais aussi pratiquer les
premiers gestes d'urgence. le dispensaire est ouvert tous les
jours sauf le vendredi.
Un réseau solide de partenaires locaux et internationaux
Le dispensaire a été inauguré aujourd'hui avec le soutien de
nombreux partenaires : l'Organisation Mondiale de la Santé, le
Maire de Khan Younes, un des directeurs médicaux des
dispensaires de l'UNWRA (Nations Unies), des représentants d'ONG
Palestiniennes, le Croissant Rouge Palestinien...
Une équipe médicale 100% Palestinienne
Dans un esprit "humanitaire équitable", Help Doctors s'attache à
ce que les fonds des donateurs servent en priorité à créer des
emplois dans la communauté ou nous intervenons. Le dispensaire
fonctionne avec une équipe de 8 personnes, issue de Khan Younes
et des environs (un directeur, un médecin, une infirmière, deux
techniciennes de laboratoire, une secrétaire, une aide
d'entretien et un médecin consultant en santé publique).
Un financement solidaire
En complément des fonds perçus par Help Doctors pendant la
guerre sur Gaza, de nombreuses collectivités locales française
se sont mobilisées pour permettre l'ouverture rapide de ce
dispensaire (la Communauté Urbaine de Dunkerque, la Fondation de
Lille, la Communauté Urbaine de Lille, la Région Nord Pas de
Calais, la Ville de Tourcoing, la Ville de Douai et la Ville de
Reims). Les financements nous permettent de pérenniser notre
action jusqu'à décembre 2009. Dans 8 mois nous devrons trouver
d'autre donateurs pour que le dispensaire de Khan Younes puisse
continuer à fonctionner.
Un effet de levier sur l'aide internationale
Alors que les besoins sont immenses dans le sud de Gaza, Help
Doctors est la seule ONG internationale à y avoir ouvert une
activité de soins permanente. Malgré d'immenses difficultés
(manque de matériaux, médicaments), un contexte locale de grande
pauvreté, des coupures d'électricité quotidiennes, et la très
forte concentration des ONG sur la ville de Gaza, nous espérons
que ce projet "pilote" pourra motiver d'autres ONG pour
intervenir auprès des 500 000 habitants du sud de Gaza.
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