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Les habitants d'Al-Quds et les élections législatives palestiniennes
CPI

 



Bethlehem – CPI

La participation des habitants de la ville occupée d'Al-Quds (Jérusalem) aux élections législatives palestiniennes de 1996 et aux élections présidentielles de 2005 n'était guère satisfaisante. En effet, les Palestiniens souhaitaient voir les pressions internationales pratiquées sur l'Entité sioniste réussir à améliorer les conditions de votes des habitants d'Al-Quds. Leur souhait n’a non seulement pas été réalisé, mais ils se sont de plus retrouvés face aux Israéliens qui les menacent de les interdire de participer aux élections de janvier 2006, même dans les conditions précédentes.

Notons qu'actuellement, la ville occupée d'Al-Quds (Jérusalem) vit totalement sous la prédominance sioniste. Cette domination a débuté avec la création de l'Entité sioniste en 1948 lorsque les bandes armées sionistes ont mis la main sur environ 84% de ses territoires. En juin 1967, les Israéliens en ont occupé le reste. Ils y ont aussi annexé plus de terrains et de villages. Plusieurs jours seulement après la guerre de cette année-là, ils l'ont déclaré comme étant la "capitale unie et éternelle" de leur pays !

Notons aussi que lorsqu'on parle de la participation des Palestiniens de la ville occupée d'Al-Quds au scrutin, il s'agit, d'une part, des habitants de la partie Est de la ville occupée en 1967. Et selon la classification faite par le Comité central des élections palestiniennes, cette partie comprend l'ancienne ville. Elle comprend aussi les zones de Cha'fat, Beit Hanina, Al-Tour, Salwan, Djabal Al-Mokbar, Al-Shahira Al-Gharbia, Al-Issawia, Charafat, Beit Safafa, Sour Bahir, Om Toba et Al-Ghazil. Dans ces zones vivent environ 250.000 Palestiniens qui portent la carte israélienne "bleue". De ce fait, toute participation de ces Palestiniens doit être accomplie selon des arrangements entre les autorités palestinienne et israélienne.

D'autre part, il s'agit des banlieues de la ville occupée d'Al-Quds : 27 groupes résidentiels tels qu'Abou Dis, Al-Jadira, Al-Djib, Al-Ram, Al-Barid, Al-Za'im, Al-Sawahir Al-Charqia, Cheikh Sa'ad, Al-Iziria, Al-Qbiba, Al-Nabi Samawil, Badou, Beit Ajza, Beit Aksa, Beit Hanina Al-Balad, Beit Daqou, Beit Sourik, Beit 'Annan, Bir Nabala, Jaba', Hazma, Rafat, 'Anata, Qatna, Qalendia, Kafar 'Aqab, Lakhmas et le camp de réfugiés palestiniens de Qalandia.

Selon le recensement du Comité central des élections palestiniennes, dans ces zones vivent environ 145.000 Palestiniens portant la carte d'identité palestinienne. A l'opposé d’Al-Quds orientale, le gouvernement d'occupation israélienne considère les banlieues d'Al-Quds comme une partie de la Cisjordanie. Elles auront donc le même traitement que la Cisjordanie et la bande de Gaza.

Selon l'annexe concernant les élections palestiniennes de l'accord signé, à Washington, le 28 septembre 1995, entre l'Entité sioniste et l'Organisation de la Libération de la Palestine (OLP) - connu par l'accord d'Oslo -, les habitants d'Al-Quds voteront dans cinq bureaux de poste comprenant onze circonscriptions. Les Israéliens croient que ces bureaux ne peuvent servir que quelques 5367 électeurs, le jour du scrutin. Un nombre très médiocre par rapport au nombre d'habitants de la ville occupée d'Al-Quds (Jérusalem).

Les Israéliens entravent toujours les élections palestiniennes

En dépit de toutes les protestations palestiniennes et leur demande d'amélioration des conditions de la participation des habitants d'Al-Quds au scrutin, les élections législatives palestiniennes de 1966 se sont déroulées selon des conditions imposées par les Israéliens. Et un peu plus tard, tout le monde était surpris du fait que les bureaux du scrutin n'ont pas travaillé à plein régime. En fait, la population de cette ville a été victime d'une rumeur que le gouvernement israélien avait fait courir. Elle faisait comprendre aux Palestiniens que leur participation au scrutin les prive de tous les avantages de la carte bleue qu'ils portent !

Déjà, en septembre 1994, lorsque l'opération d'inscription aux élections palestiniennes a été entamée, en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, et deux centres d'inscription ont été ouverts dans la ville d'Al-Quds, la police et les services de renseignements de l'occupation israélienne les ont investis, ont interrogé leurs fonctionnaires et les ont enfin fermés !

Encore une fois, lorsque le Comité central a voulu faire une campagne d'inscription complémentaire en ouvrant deux centres, le gouvernement israélien s'est précipité pour les fermer. Et le ministre sioniste de la sécurité a publié un décret officiel interdisant aux fonctionnaires du Comité central d'élections de travailler à l'intérieur d'Al-Quds.

Ainsi, le Comité n’a eu besoin d'aucune information supplémentaire afin de constater qu'Israël entrave de façon intentionnelle les élections palestiniennes dans la ville d'Al-Quds. Elle n'a pas non plus l'intention d'appliquer les accords signés avec les Palestiniens.

Dans un communiqué de presse, le Comité a alors déclaré qu'il n'organiserait plus aucun scrutin ne prenant en compte la ville occupée d'Al-Quds (Jérusalem). Il a souligné que sa position vient en accord avec la position populaire et nationale, ainsi qu'avec celle de l'Autorité palestinienne.

Le Comité a aussi souligné, dans le même communiqué, que les critères appliqués aux élections de l'année 1966, dans la ville occupée d'Al-Quds (Jérusalem), n'étaient guère au niveau des critères internationaux pris comme base pour organiser des élections libres et honnêtes. Cependant, il a considéré les mesures prises durant les élections de 1996 comme représentant le minimum qu'on pourrait accepter pour organiser les secondes élections présidentielles, dans la ville d'Al-Quds.

Malgré le feu vert sioniste officiel donné durant le mois de décembre 2004, malgré l'ouverture de douze centres de scrutin d'une capacité de six mille électeurs, le Comité s'est de nouveau retrouvé face à des difficultés entravant la participation des habitants d'Al-Quds aux élections présidentielles de janvier 2005.

L'ancien président américain Jimmy Carter et l'ancien premier ministre français Michel Rocard, qui sont arrivés en Palestine en tête de quelques délégations internationales d'observation, sont intervenus auprès des Sionistes pour faciliter la participation des habitants de la ville d'Al-Quds. C'était après un long atermoiement que le gouvernement israélien a cédé et qu’il a permis aux habitants d'Al-Quds, ceux qui possèdent une carte électorale, de voter dans un des six centres de scrutin.

Mais le scrutin ne s'est pas déroulé sans difficultés de la part du gouvernement israélien qui a encore une fois entravé les élections. Les habitants d'Al-Quds se sont retrouvés obliger de donner leurs voix dans les banlieues de leur ville.

Et récemment, durant les mois qui viennent de s’écouler, les Palestiniens ont pratiqué de grandes pressions pour améliorer les conditions de la participation des habitants palestiniens de la ville occupée d'Al-Quds (Jérusalem) aux élections législatives. Mais ils se sont vus face aux Sionistes qui menacent de les interdire, même selon les critères de 1996 et de 2005.

Révélateurs seront les prochains jours. Le monde tout entier saura si les Israéliens veulent sérieusement de vraies élections. Des élections libres et honnêtes !

© Déposer 2003 par palestine-info.cc


 Source : CPI
 http://www.palestine-info.cc/french/article_7085.shtml


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